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Arthur Debussy
155 abonnés
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1,0
Publiée le 17 mai 2012
Un long métrage formellement réussi et bien interprété, touchant même à condition d'apprécier le naturalisme cinématographique (ce qui n'est malheureusement pas mon cas). Certaines scènes sont totalement déplacées, les clichés ne sont pas tous évités, le misérabilisme n'est pas loin, Dumont a une tendance un peu trop prononcée à vouloir livrer un « film-choc » ou « coup de poing »... A vrai dire j'attendais beaucoup plus de ce film qu'une simple chronique d'adolescents désoeuvrés, même s'il faut reconnaître le talent du réalisateur pour reconstituer avec une certaine justesse la vie de ces jeunes. La faute certainement à ce titre trop lourd à porter, finalement peu approprié en dépit de la démarche intéressante de Bruno Dumont de vouloir réaliser un film « chrétien ». L'idée semblait bonne mais son traitement s'avère décevant et paradoxalement dénué de finesse. Dommage. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
1ère claque cinématographique du grand Bruno Dumont qui avait déjà acquis une maturité certaine dans son scénario. On retrouve tous les ingrédients habituels de ses films et un traitement hors pair de la xénophobie dans cette bande de jeunes en pétrolette qui vont commettre le pire dans l'ennui de cette région dévastée par le chômage . Des images déjà très fortes même si l'on ne perçoit pas encore sa magnifique mise en scène contemplative qui va suivre. Et comment? Mais comment fait-il pour diriger ces acteurs non professionnels car dans celui-ci, la performance du David Douche est vraiment extraordinaire...
Ceci est le seul et unique film de Bruno Dumont qu'il m'a été permis de voir, j'ai su par la suite que c’était son premier (ceci expliquant peut être cela). De prime abord il ne m'a semblé qu'osciller entre la niaiserie et la pornographie. Puis j'ai commencé à plutôt bien aimer le coté ultra-réaliste de la chose: l'ambiance, les personnages etc et là BIM! retour en force de la pornographie. J'ai l'impression que le film à un cahier des charges lequel disait que toutes les 5 min on doit nous montrer un monsieur en train de mettre son poireau dans une madame. C'est pour moi un film de bobo fait pour les bobo. Mais bon après qui suis-je pour juger, je donne juste mon avis sans aucune prétention.
Bon, encore une fois on reconnait bien le style Bruno Dumont, et ce dès son premier film. Encore une fois je suis pas forcément un grand fan de sa mise en scène, ni même globalement de son propos. Je reconnais que c'est pas mauvais comme cinéma, y a des qualités mais personnellement ça ne me parle pas plus que ça, encore que La vie de Jésus j'ai trouvé qu'il y avait plus de chose à en dire (peut-être parce que c'était son premier film) et globalement j'ai regardé le film avec plus ou moins d'intérêt tout de même.
Acteurs principaux à chier, acteurs secondaires encore plus pourri et ambiance générale nauséabonde. Et surtout: jeunesse dépeinte qui m'indiffére, me désespère et mêmei me rebute.
La vie de Jésus est un film troublant, sincère, lent, beau, ses personnages sont parfois à la limite de l'autisme tant ils ne comprennent pas ce monde et les gens qui les entourent. Mais la beauté vient de là, de voir leur gueule de jeunes du Nord, (pas très intelligent, racistes, accro à leur mobylette), sourire, s'aimer, se haïr, se passionner… Leur vie n'est pas qu'un lot flot de souffrance, mais dans leur ennui et dans leur bêtise et surtout leur non connaissance des règles, dans ce pays qui semble anarchique, sans autorité aucune, pensant s'amuser, ils créent leur propre souffrance et Dumont filme ça magnifiquement bien.
Les personnages du film mettent dès le début mal à l'aise tant ils sont vrais et laid (dans tous les sens du terme). C'est récurrent dans les films de Dumont des personnages antipathique mais c'est aussi ce qui fait le charme de ces oeuvres. Mais ici l'histoire est moins prenante que dans les longs-métrages suivant du cinéaste, des gueules et des accents bien du Nord tout comme les paysages que Dumont filme avec amour (enfin je crois).
Cette chronique sociale teintée de surréalisme nous prouve que l'ennui routinier est la principale source de la bêtise humaine et de sa principale manifestation qu’est la violence. C’est pour nous démontrer cette triste réalité que Bruno Dumont dépeint dans son premier film comment une bande de jeunes nordistes se laisse aller dans un racisme primaire (une belle façon de dire que tout le monde n'est pas bienvenu chez les ch'tis!). Le drame humain est parfaitement ressenti par le public qui, plutôt que partager l’ennui des personnages, peut comprendre leur psychologie et le cheminement intellectuel les menant malgré eux de la mélancolie à la haine.
film monumental, comme le dit un spectateur il film l'ennui sans ennuyer une seule seconde (mais je comprend que la lenteur puisse rebuter certains), l'interêt pour ce film étant il faut le dire démultiplié par la connaissance à priori de la région du nord et de ses habitants qui rend tous les détails de la mise en scène riches de sens bien que bruno dumont vise toujours l'universalité de son message. Seul bémol la scène de porno dans les champs qui n'a pas vraiment d'autre intérêt que de réveiller les spectateurs assoupis
Oser regarder les choses crument, j’adore comme démarche. Mais là, à mon sens, la démarche est biaisée. On ne regarde pas les choses crument, on regarde juste des choses crues. Ce qui est pour moi totalement différent. Alors OK, il y a une atmosphère, on ne peut pas lui retirer ça à ce film. Mais au final, je ne vois pas ce que ce film fait de plus que de simplement nous exposer une bande de beaufs qui vivent comme des beaufs avec leur misère intellectuelle et sociale de beaufs. Qu’est-ce qu’on se dit en voyant ça ? Bah simplement : « Pouah ! Les beaufs ! La vache c’est rude ! Et dire que ça doit exister vraiment… » Et là pour le coup, je trouve que la démarche en devient malsaine. Pour moi on est en plein dans une sorte de voyeurisme racoleur. C’est juste de l’exposition de misère face à laquelle les petits bourgeois ou les gentilles classes moyennes se diront qu’ils sont bien chanceux d’être là où ils sont, ne manquant pas, pour se rassurer, de faire preuve de condescendance à l’égard des sujets filmés. En fait, cette « Vie de Jésus » c'est presque un film des Dardenne avant l’heure, et chez moi, je peux vous l'assurer, ce n'est pas un compliment…
Un premier essai totalement maîtrisé pour Bruno Dumont, un coup de poing absolument marquant pour le spectateur...La Vie de Jésus traite de manière très personnelle des différences, de la marginalité, du racisme et de l'amour avec une réelle acuité. Bruno Dumont porte un regard à la fois cru et humain sur ses personnages en évitant les clichés : Freddy est raciste et quelque peu limité, c'est une chose. Et pourtant, on parvient à comprendre la bêtise de ces actes, et ce grâce à la vision très nuancée du réalisateur. Esthétiquement parlant, La Vie de Jésus est assez remarquable : une lumière naturaliste caressant ces personnages en mal de repères, ainsi qu'une mise en scène nerveuse, efficace...Dans la lignée des frères Dardenne ( même dimension sociale teintée de misérabilisme que dans Rosetta ), ce premier film est un véritable tour de force scénaristique et plastique. Un petit chef d'oeuvre à voir et à revoir ( il me tarde de découvrir les autres films de ce très grand réalisateur qu'est Bruno Dumont ).
Comment décrire ? film réaliste, d’observation. Coup de poing !, certains diront. Pour ma part trois points m’obligent a descendre la note : 1- la representation de ces gens du nord, ceux qui avaient des préjugés, les ont trouvés ici confortés ; 2- La fin : je suis resté un peu dessus ; et 3- je rejoins SACREMINATOR pour les scènes inutiles (scène d’amour dans le champ, par ex.).
Une chronique sombre et amère, mettant en scène une bande de jeunes désoeuvrés sans véritable avenir. Le racisme, le chômage, la misoginie, l'ennui, la perte d'identité sont autant de thèmes abordés. Dommage que les personnages manquent quelque peu d'épaisseur. De plus, la fin aurait mérité une dimension émotionnelle plus forte et plus intense... Mais ce film nous éclaire tout de même efficacement sur la difficulté de ces jeunes en perte de repères.
Ce film sur la condition humaine se situe entre « La Promesse » (1996) et « Rosetta » (1998) des frères Dardenne de qui Bruno Dumont est proche mais dont il diffère : ils sont du même pays, mais pas du même parti. D'abord les ressemblances. « La Vie » se déroule près de la frontière belge. Dardenne tourne ses films en Wallonie, « La Promesse » se passe à Seraing, non loin de la frontière française. Seraing ou Bailleul où est la différence ? Freddy le héros de Dumont a 16 ou 17 ans. Igor, dans la Promesse en a 15; aussi la maman de Freddy, et le papa de Igor, taciturnes, se ressemblent. Ils dégagent le même parfum de mièvrerie et de désolation. Bruno Dumont et les frères Dardenne sont donc parents. Leur cinéma enregistre-t-il un même type de comportement humain ? Confrontés à des situations semblables, leur héros réagissent-ils de la même façon ?
Les gens dans la « Vie de Jésus » comme ceux de « La Promesse » ont peu de formation, encore moins dinstruction et ils parlent à peine, incapables de s'exprimer par la parole. Leur conditon est comparable. Ils n'expriment pas leurs émotions, ils les subissent comme le paysage. Regard et geste sont plus importants que la parole.
Pourtant il y a une différence de comportement entre « Igor » et « Freddy » : Dans « La Promesse » Igor avoue finalement son crime et il exprime son désir de réparation. Il réagit . Et dans le 2ième film des frères Dardenne, « Rosetta », la lutte de lhéroïne contre sa misérable condition est le sujet même du film. Les frères Dardenne font dans la "Rédemption". Cette révolte camusienne, le refus de la condition humaine telle quelle est absente dans « la Vie de Jésus ». Tout le monde subit le paysage, la ville, le chômage, la canicule, et si on agit, cest machinalement, lacte reflexe pur. On bouffe, on bricole,on baise, on tue. Bruno Dumont a ainsi dressé un portrait de la désintégration humaine.