Ah oui, là dans son genre Peur Bleue est un film de loup-garou qui dépote, et que j’avais très peu entendu parler. Clairement c’est immérité car c’est un métrage impressionnant.
Déjà le casting est aux petits oignons. Gary Busey, je ne crains pas de le dire trouve là sans doute un de ses meilleurs rôle, et prouve qu’il vaut sans doute mieux que les nombreux rôles de série B qu’il a tenu assez inégalement, offrant ici une prestation touchante, drôle et très plaisante. Il est cerné par deux jeunes acteurs très talentueux, dont le regretté Corey Haim, qui offre une interprétation de jeune héros handicappé qui dépote, et il convient de ne pas oublier Megan Follows, très à l’aise elle aussi. Leur trio est réellement très attrayant, à la fois sympathique, dynamique, intelligent et plein d’émotion, c’est impeccable. Reste qu’il ne faut pas oublier non plus un spectaculaire Everett McGill, surtout dans la seconde partie du film.
Le scénario est parfait. Le film sait se montrer spectaculaire, avec des apparitions du loup garou rare mais parfaitement maitrisée, et surtout en faisant la parle belle à l’émotion et au relief des personnages. Le film offre en effet une approche psychologique très plaisante, et cela sans porter atteinte au rythme, efficace du métrage, et tout en mêlant, avec un rare talent, sérieux, humour et sentiment. Clairement j’ai trouvé ce film au-dessus d’Hurlements à une époque approchante, parce que le film entremêle supérieurement à ce dernier tous ces éléments qui auraient pourtant pu faire de Peur Bleue un mic-mac pas génial.
La réalisation est belle. Dommage d’ailleurs que le réalisateur n’est pas poursuivi au cinéma, car il avait du talent pour cela. Son travail m’a beaucoup fait penser à celui de Joe Dante sur Hurlements, avec une belle attention portée aux transformations, un travail solide sur la traduction des émotions, et une maitrise certaine pour faire monter la tension avec peu de choses (dans la cabane par exemple). C’est très pertinent, un poil moins dans l’action pure, mais enfin, c’est du boulot qui ne mérite pas de chipotage. A cela s’ajoute encore une photographie très belle, jouant pleinement le contraste entre les sombres scènes nocturnes, inquiétante, et les scènes de jours, toujours ensoleillée et lumineuse, tandis que les décors tiennent amplement la route. Les effets spéciaux sont très réussis, surtout les transformations de la créature, et il y a quelques effets sanglants, même si le film ne force pas vraiment le trait en la matière. Ce n’est pas visuellement d’une grande violence. A noter la musique absolument superbe, pleine de sentiments et d’émotion.
Finalement Peur Bleue est surement ma première grande découverte de cette année 2015, un peu supérieur à Angoisse, et je le conseille vivement. Cela malgré son manque de réputation immérité.