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inspecteur morvandieu
43 abonnés
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3,5
Publiée le 1 décembre 2023
La rencontre est originale, étonnante parfois. Pied-noir d'Algérie resté au pays après l'indépendance, Georges est opéré à Paris par un fils d'immigré né en France. Ils sympathisent au nom de cette identité confuse dont ils souffrent malgré eux et de cette nationalité friable qui les réunit. La sensibilité et la sincérité que manifestent les deux personnages détournent le sujet de Dominique Cabrera du simple schématisme. Son film est d'autant plus intéressant que, s'il permet de revenir sur le drame vrai des pieds-noirs, il évoque plus ou moins ouvertement le drame actuel (les années 90) de l'Algérie. Avec un souci de vérité très convaincant, la caméra plonge au plus près de la communauté franco-algérienne sans jamais que pieds-noirs, beurs, rapatriés ou algériens de France ne fassent l'objet de considérations générales, ne se résument à un statut. La force du film, c'est l'humanité simple et authentique qui en émane. Claude Basseur est vraiment très bon dans le rôle de Georges Montero, cet homme dont les retrouvailles avec les siens sont si douloureuses, cet industriel qui doute et dont on ne sait pas (ne sait pas lui-même) s'il va pouvoir rentrer en Algérie après son séjourspoiler: puisqu'on tente de s'approprier la-bas sa conserverie oranaise. Le récit se construit autour de lui et ne poursuit finalement qu'un but: dire, sans emphase, le formidable et inextinguible amour de la terre algérienne.
Difficile de faire plus confus que ce film. Le sujet méritait un meilleur traitement. A noter les incohérences suivantes : en l'espace de 2 ou 3 jours, on a une cueillette de groseilles (normalement fin juillet, début août), l'évocation en direct à la télévision de l'assassinat du chanteur de raÏ Cheb Hasni, date précise le 29 septembre 1994, et la cueillette d'olives noires à Aureille, dans les Alpilles (qui se déroule fin novembre, début décembre). Un peu gros, tout ça !
Vraiment Bof ! Je me suis profondément ennuyé d'autant que j'ai beaucoup beaucoup de mal avec le jeu de Brasseur ! FIlm sans intérêt qui a un peu mal vieilli ! Une perte de temps...
En France, où la notion de censure entraîne souvent une levée de boucliers, il est étonnant que le problème algérien, passé et présent, soit encore si fréquemment abordé par l'allusion. Prenez le titre de deux films qui abordent de front les conséquences de la guerre d'Algérie : l'un s' appelle Outremer et l'autre est intitulé L'autre côté de la mer. Des titres qui évoquent d'avantage les vacances et le voyage qu'un conflit colonialiste. D'origine pied noire et ancienne documentrariste, Dominique Cabrera aborde la fiction par un sujet qui aurait pu tout aussi bien être traité comme un documentaire : la venue en France d'un pied noir qui était resté en Algérie contre vents et marées après le conflit. Ce pied noir, c'est George, qui a accepté de revenir en France à contre coeur pour subir une opération des yeux. Mal à l'aise à Paris, il ne s'entend ni avec sa famille, rapatriée depuis trente ans, ni avec les algériens qui l'ont aidé à entreprendre ce voyage et qui demandent un retour d'ascenseur. La présence de George dérange, culpabilise, et va même jusqu'à créer une crise d'identité chez un jeune beur (Roschdy Zem) qui s'est pourtant bien intégré socialement à la France. Le film n'a pas besoin d'un ressort dramatique appuyé. Le drame appartient au passé des personnages qui sont tous, d'une façon ou d'une autre, des "enfants d'Algérie". Dominique Cabrera les observe, dévoile imperceptiblement leurs secrets au cours de scènes de conflit ou de confidence qui sonnent très juste. La construction, basée sur les rencontres diverses de George, manque un peu de spontanéité mais permet d'avoir un aperçu des personnes concernées directement par le conflit algérien. Soulignons pour finir l'implication physique (il joue de son visage vielli) et psychologique de Claude Brasseur dans un rôle innatendu, à mille lieues du stéréotype dont il s'est trop souvent accomodé.