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soulman
86 abonnés
1 218 critiques
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2,5
Publiée le 23 octobre 2018
Difficile de croire que ce film de Frankenheimer puisse encore faire illusion. Si les deux premiers tiers sont captivants, la dernière partie est difficile à supporter : à partir de la fête donnée par Wilson, séquence boursouflée dans laquelle Rock Hudson cabotine pitoyablement, ce sont les gros sabots du cinéma américain qui envahissent l'écran, sur fond de guerre froide, où l'anti-héros devient gênant, assimilé à un traitre que l'on doit abattre. Durant le générique de fin, on se prend à rêver à ce que Boorman, l'auteur du "Point de non-retour", aurait fait de ce scénario...
Le scénario aurait sans problème fait un bon épisode de la quatrième dimension,maintenant c'est un peu court pour en faire un film d'1h45. Si cette histoire est loin d’être inintéressante on n'est pas captivité du début à la fin par ce que l'on nous montre ici. Ça démarre pourtant bien avec ce générique aux images cauchemardesques qui instaurent immédiatement un sentiment de gène. On nage aussi un sacré moment avant de comprendre de quoi il en retourne,mais ça n'est pas un problème car le mystère happe le spectateur.
Un employé de banque reçoit de mystérieux coups de téléphone d'un ami défunt,qui va se rendre à un lieu de rendez vous. Si l’histoire contient un bon coté intriguant le film possède aussi de nombreux coups de mou,la scène du raisin est franchement trop longue elle est inutilement étirée,tout comme la fête chez l'homme, ces deux passages sont vraiment trop longs. Visuellement le film est bien tenu,il est même franchement beau ce noir et blanc,le passage rêvé avec le décors déformé a vraiment un superbe aspect d’irréelle les lignes sont déformées et tout est surdimensionné. Le final viendra sans problème combler les défauts précédemment cités,mais dommage que l’ensemble du film ne soit pas tenu avec la même régularité et la même intrigue. Il aurait fallu raccourcir tout ça pour gagner en efficacité.
Un curieux film fantastique où le pacte de Faust est adapté à notre époque moderne. Très déroutant, avec son rythme affaissé, ses mystères retenus et le jeu hagard d'un Rock Hudson pourtant plus expressif que d'habitude. Le sujet est plus qu'intéressant, son traitement laisse largement dubitatif.
J. Frankenheimer avait fait son petit effet à l'époque avec ce film brillant sur l'envers du rêve américain. Sa critique acerbe de cette philosophie voulant nous vendre du rêve est pour lui une impasse et ce film en est sa démonstration théorique implacable. Annonçant la forme libre et contestataire du Nouvel Hollywood (dont il est un des "papas"), le réal multiplie les trucages visuels qui constituent une démonstration formelle inventive, au service de la narration et parfois, carrément avant-gardiste (et ce dès le fabuleux générique signé S. Bass et accompagné par la musique insidieuse et puissante de J. Goldsmith), dirige ses acteurs à la perfection (R. Hudson est magistral tout comme l'acteur jouant sa version antérieure, qui mémorisa les gestes de la star pour adapter sa gestuelle, rendant la transformation encore plus troublante) et l'intrigue ne lâche pas spoiler: jusqu'à son final, une résolution d'une noirceur rare qui n'est pas sans évoquer celle de "Requiem for a dream" . Un grna dfilm politique, engagé et visuellement bluffant, qui n'aura pas vraiment rencontré les faveurs du critique et encore moins du public mais qui se révèle aujourd'hui un un monument visionnaire. D'autres critiques sur
À mi chemin entre un épisode de la Quatrième Dimension et "Le Procès" de Welles, visuellement inventif (focales et distorsions) et audacieux dans sa mise en scène (caméra embarquée) le film déploie habilement une certaine tension paranoïaque au fur et à mesure que son scénario avance, avec tout de même quelques séquences inutilement rallongées (notamment celle de la vendange), le rythme n’est pas toujours accueillant mais il y a toujours une scène surprenante/scotchante pour nous tenir en haleine. C’est d’ailleurs un bel exemple de technique au service du script, l’alchimie pourrait faire figure de référence en la matière je pense, en ajoutant à cela la justesse des acteurs (Rock Hudson fait preuve d'un éventail d'interprétation assez remarquable) et un final carrément étouffant. Certes imparfait mais relativement très intéressant.
La subtilité n’a jamais été le fort de Frankenheimer, mais jamais le cinéaste n’aura été aussi radical que dans ce film qui séduit par la force de ses propositions formelles (narration autant que mise en scène) et désarçonne par la nature édifiante de sa critique de la société américaine du milieu des années 60. Le conformisme social, le matérialisme aliénant et la vacuité existentielle sont dénoncés ici de façon si tonitruante qu’on frôle la caricature (le couple quinquagénaire momifié du début, la rébellion artificielle et toute aussi conformiste des beatniks, la fausseté sociale qui englue la deuxième partie, où notre héros semble pourtant accéder à son rêve de seconde chance). Frankenheimer construit sa démonstration à la truelle et lui-même n’évite pas l’artifice. Heureusement que le film s’ouvre aussi sur un questionnement identitaire, beaucoup plus subtil et troublant, qu’incarne parfaitement un Rock Hudson désincarné, idéal en « homme de trop » du rêve américain. Les expérimentations visuelles, typiques de l’époque, sont souvent étonnantes (l’ouverture dans la gare, la dimension kafkaïenne de la société secrète), parfois maladroites (l’usage outrancière du grand angle, le montage débridé de la fête beatnik). Mais il faut reconnaître au film un culot et une radicalité réjouissante, une vision saisissante du malaise existentiel et un final absolument glaçant qui fait basculer le film dans le meilleur du thriller paranoïaque.
Excellent thriller de science fiction qui mérite largement d'être redécouvert.Un scénario très original, habile mélange de faust et de critique de l'american way of life,et une réalisation d'une grande inventivité (magnifique photographie).Un film où on ne s'ennuie pas une seconde
Un scénario torturé, une ambiance lourde, un acteur génial, des plans extraordinaires, une générique de début qui nous met déjà dans l'ambiance, un grand, un très grand film injustement méconnu.
Le titre me plaisait, le synopsis également mais mes espérances, mes attentes sont restées inassouvies. Je me suis assez ennuyé devant ce film, me demandant souvent quand l'histoire allait (enfin) s'emballer, quand allions-nous assister à des événements, à des rebondissements, à du drame. Mes questions resteront sans réponse et je suis finalement déçu par ce thriller !!
Difficile de noter ce film très étrange. S'il parvient à créer une atmosphère inquiétante et à maintenir ainsi l'intérêt, Seconds est bourré d'incohérences et comporte quelques longueurs inutiles, telle la scène de l'orgie païenne qui préfigure le "peace and love" des séventies. L'idée de départ est séduisante, mais pas toujours bien exploitée et sombre parfois dans le pathos philosophique. Un véritable ovni à découvrir...
Seconds, au sens de secondes vies est une expérience de cinéma qui secoue. La trame est celle d’une œuvre de science fiction avec un questionnement sur la vie et une critique de la société capitaliste américaine qui vous fait engranger des choses comme si vous les désiriez alors qu’on a choisi ces désirs à votre place. Arthur, banquier sexagénaire, est pris dans le rêve faustien de recommencer sa vie en jeune et bel artiste. Parrainé par un vieil ami qu’il croyait mort, une mystérieuse compagnie lui propose de simuler sa mort et de lui faire subir une transformation physique par la chirurgie esthétique. Rock Hudson au mieux de sa forme incarne son nouveau personnage prénommé Antiochus. Il rencontre ensuite Nora une jolie blonde sur une plage californienne. Sorti en 1966 donc l’année de l’abandon du code Hays d’autocensure, il comporte une impressionnante scène bacchanale où jeunes femmes et jeunes hommes écrasent nus le raisin. Arthur/Antochius y est entrainé mais on lui révèle bientôt que c’est une employée de la compagnie.. Une fois de plus on a fait des choix pour lui... Sa visite à sa veuve lui montre qu’il n’a pas laissé un grand vide derrière lui. Il recontacte alors la compagnie pour recommencer une opération et faire cette fois-ci ses choix. Final glaçant mais aussi emprunt d’humour. Dès le générique les déformations d’un visage sur fond de musique angoissante nous plongent dans une atmosphère oppressante. Réalisation faite par de nombreuses prises de vues en contre-plongée et en gros plans. On sent aussi des réminiscences d’expressionnisme dans ce film en noir et blanc. Le cauchemar du personnage où il tente d’abuser d’une femme voit son décor se déformer comme dans Le cabinet du Dr. Caligari.
Avec Seconds, John Frankenheimer défigure à l'extrême son dispositif cinématographique, jonglant vulgairement avec les faux-raccords, distordant la précision de l'image, et collant au plus près de ses personnages dans un élan entre le réalisme et l'expressionnisme. Constamment incisif, le film multiplie les prouesses visuelles sous la musique visionnaire de Goldsmith, dans une perte de repères formels qui attache violemment le spectateur sur une anxiogène table d'opération. Les identités s'échangent et le pourquoi du comment se trouble alors que l'intrigue s'enfonce progressivement dans un mélange des genres, entre le drame, le thriller, l'anticipation et l'horreur. Et tandis que l'ombre de la caméra parcourt les décors à de nombreuses reprises, conscience curieuse au-delà de l'incident technique, le fond se cristallise, crise d'un cinquantenaire sombrant dans les méandres d'un rêve américain fantôme, portrait cauchemardesque d'un capitalisme déviant. Fou et fascinant, Seconds révèle alors dans ses décadences et conspirations une puissante prophétie du Nouvel Hollywood qui le suivra.
Un homme d'une cinquantaine d'années à l'existence monotone voit sa vie basculer lorsqu'un ami lui montre l'existence d'une compagnie spécialisée dans les "renaissances". Il suffit de simuler sa mort, de subir une bonne opération de chirurgie esthétique et de laisser la compagnie gérer le reste. Rien n'est laissé au hasard et c'est ainsi que John Randolph devient Rock Hudson. Spécialiste des thrillers paranoïaques ("Un crime dans la tête", "Sept jours en mai"), John Frankenheimer réalise avec "Seconds" un film glaçant. Là où tout est donné au personnage pour qu'il puisse être enfin heureux, rien ne se passe comme prévu et il se retrouve muselé par la même compagnie qui l'a aidé. A travers une mise en scène à l'esthétisme très travaillé, c'est surtout le propos du film qui choque et la manière qu'il a d'aborder son sujet. Il faut voir le personnage rendre visite à sa "veuve" avec son nouveau visage et découvrir qu'il ne laisse pas un grand vide derrière lui et il faut voir la fin, glaçante... Un film qui ne peut laisser indifférent et qui pose une question intéressante : peut-on être heureux en recommençant notre vie de zéro ? La réponse de Frankenheimer est sans appel et totalement pessimiste mais le film n'en est que plus brillant.
Vraiment pas gégé ce film. On se gausse de le taxer de gemme oubliée. Franchement on peut s'en passer. La caméra POV (Point of View) et le clip hippie sur les vendanges n'apportent rien. Le mystère n'intéresse pas et, finalement, cette "opération diabolique" ne surprend aucunement.
Ce film pose, avec un suspense haletant de bout en bout, la question de la liberté humaine en croquant de manière lucide, éclairée et permanente notre société moderne. On comprend qu’il ait été restauré et fait l’objet d’une attention particulière. A placer à côté des premiers films de Polanski.