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Un visiteur
4,5
Publiée le 18 juillet 2014
Seconds, sous titré «l’opération diabolique», film de John Frankenheimer qui avait fait un flop à l’époque de sa sortie en 1967. On propose à un «monsieur tout le monde», cadre dans une banque, marié, une fille, l’archétype du wasp, de changer....mais «tout» changer. D’identité, de femme, de vie, de gueule, de nom, absolument tout. De refaire sa vie, conformément aux rêves que l’on traine depuis l’enfance. Art Hamilton va accepter ce deal et se retrouver dans la peau de Tony Wilson (sous les traits de Rock Hudson), artiste peintre, à l’abri du besoin, vivant une vie idéale en Californie. Mais les choses ne vont absolument pas se dérouler comme prévu. Ce film est dingue ! Dès le générique on se dit que l’on entre dans un terrain inconnu, une bulle oppressante, un univers tordu qui m’a un peu fait penser à ce que désirait faire Clouzot avec son film «L’enfer». Et au fil des minutes le mot qui s’est imposé à moi est : moderne. La mise en scène a dû faire grincer des dents à l’époque. Nous sommes habitués aux caméras embarquées, aux ambiance «go pro» ou autres techniques d’aujourd’hui. Mais en 1967, c’était carrément la révolution. Le premiers tiers du film fait penser à ces longs métrages science fiction en noir et blanc, voire aux épisodes des Twilight Zone, puis le second tiers nous emmène dans une bacchanale presque orgiaque, bucolique, certes un peu longue, mais tellement à l’opposé de ce que l’on vient de voir, puis le dernier tiers nous conduit cette fois au dénouement inattendu qui fait froid dans le dos et nous ramène à une réalité inexorable et glaciale. Je pense aux spectateurs de 1967, qui s’attendaient à un polar, un film noir, avec Rock Hudson, star incontesté, sex-symbol, qui endosse là l’un des rôles les plus intéressants de sa carrière. Je suis sorti de ce film assez chamboulé...je recommande vivement.
Ne trouvant plus de but à sa vie, un cinquantenaire fortuné accepte l'offre d'une mystérieuse entreprise de démarrer une toute nouvelle existence. John Frankenheimer signe là un mélange de SF, polar, et horreur des plus inquiétants. Dès son générique habilement malsain, "Seconds" nous renvoie une atmosphère oppressante teintée de paranoïa. Le réalisateur fait appel à une mise en scène baroque assez ingénieuse dans la première partie (plans déformés ou débullés, contre-plongées, montage abrupt, gros plans, etc.), reflétant les angoisses du personnage principal, pour enchaîner sur un style un peu plus sobre mais tout aussi efficace. L'ensemble étant soutenu par la BO discrète mais juste de Jerry Goldsmith. Par ailleurs, le propos sur le sens de la vie est intéressant, et amené de manière pessimiste, avec notamment une conclusion très dure. Au final, malgré quelques petites longueurs, "Seconds" est un film très original, intriguant, et sombre, qui demeure à découvrir.
Un homme d'une cinquantaine d'années à l'existence monotone voit sa vie basculer lorsqu'un ami lui montre l'existence d'une compagnie spécialisée dans les "renaissances". Il suffit de simuler sa mort, de subir une bonne opération de chirurgie esthétique et de laisser la compagnie gérer le reste. Rien n'est laissé au hasard et c'est ainsi que John Randolph devient Rock Hudson. Spécialiste des thrillers paranoïaques ("Un crime dans la tête", "Sept jours en mai"), John Frankenheimer réalise avec "Seconds" un film glaçant. Là où tout est donné au personnage pour qu'il puisse être enfin heureux, rien ne se passe comme prévu et il se retrouve muselé par la même compagnie qui l'a aidé. A travers une mise en scène à l'esthétisme très travaillé, c'est surtout le propos du film qui choque et la manière qu'il a d'aborder son sujet. Il faut voir le personnage rendre visite à sa "veuve" avec son nouveau visage et découvrir qu'il ne laisse pas un grand vide derrière lui et il faut voir la fin, glaçante... Un film qui ne peut laisser indifférent et qui pose une question intéressante : peut-on être heureux en recommençant notre vie de zéro ? La réponse de Frankenheimer est sans appel et totalement pessimiste mais le film n'en est que plus brillant.
Le pacte de Faust transformé en navet ! Ce film a été boudé à sa sortie et ne mérite guère d’être redécouvert ! Contrairement à Arthur Hamilton/Tony Wilson, pas de seconde vie pour lui ! L’histoire est originale et intéressante au départ mais s’effiloche tout au long du film pour aboutir péniblement à deux scènes un peu marquantes : la rencontre de Wilson avec sa “veuve” et le final. La mise en scène maniérée (certains diront baroques) n’apporte rien et devient superfétatoire et exaspérante, quelques seconds rôles sont excellents mais les premiers rôles sont catastrophiques ! Rock Hudson est aussi expressif qu’une bûche (sa scène d’ivresse ou celle de bacchanale atteignent le summum du ridicule) et Salome Jens rivalise avec lui. Bref, si l’opération esthétique fut réussie, l’opération cinématographique est, elle, complètement loupée !
Eh bien, le moins que l'on puisse c'est que c'est une expérience ! Je dois d'ailleurs avouer ne pas avoir tout aimé dans « L'Opération Diabolique » : certains choix de mise en scène sont très curieux et quelques scènes (une en particulier) inutilement longues. Pourtant, je dois reconnaître avoir été pas mal soufflé par cette entreprise audacieuse (rien que le générique, signé par le grand Saul Bass, est un régal), livrant plusieurs moments forts et capable de pas mal d'ingéniosité. C'est toutefois surtout la première partie qui séduit, la façon dont Frankenheimer la construit, la présente, le tout à l'aide de décors saisissants et de personnages inquiétants. La transformation du héros se fait ainsi au fur et à mesure, mélange d'angoisse et de fascination pour le spectateur qui sait d'emblée que tout cela va mal tourner. Les 45 dernières minutes sont un peu moins intéressantes, mais offre néanmoins quelques fulgurances, d'autant que le propos reste suffisamment fort pour capter l'attention, bien aidée par un dénouement d'une brutalité inouïe. Quatre étoiles peut-être généreuses donc, mais par son audace, ses choix difficiles et son originalité, l'essai mérite d'être salué.
Non de non,quel film ! Difficile de ne pas en sortir traumatisé et ce mot est un peu faible. C'est cauchemardesque pour tout homme s'étant penché profondément sur le pourquoi et le comment d'une vie humaine. En plus il est superbe,Rock Hudson y trouve à 41 ans son rôle le plus marquant comparable à celui de Robert Mitchum dans ''la nuit du chasseur''.Cette oeuvre est une espèce d'OVNI dans celle de Frankenheimer et même dans l'histoire du cinéma ou les grandes originalités ne sont pas légions. J'en citerai quatre autres parmi la vingtaine existante: ''the fiend who walked the west'' de Douglas, ''the naked kiss'' de Fuller, ''the light at the edge of the world''de Billington et ''the singer not the song'' de Baker. La mise en scène n'est pas en reste et là où d'habitude je n'aime pas les images outrancières, ici, je les trouve parfaitement en situation; la scène des raisins écrasés aux pieds, filmée en pleine paranoïa est magnifique. Le récit est aussi remarquablement bien mené, il avance pas à pas dans une ambiance feutrée de plus en plus angoissante pour se terminer dans l'horreur absolue. La bande son n'est pas en reste et le noir et blanc s'impose de lui même. Une grande réussite. C'est malheureusement un film peu connu auquel on ne peut attribuer 5 étoles tellement il est particulier et peu enthousiasment,tant par son sujet que par sa forme. Il faut le voir bien préparé psychologiquement, s'intéresser aux autres, au cinéma et aimer la vie par dessus tout.
Avec Seconds, John Frankenheimer défigure à l'extrême son dispositif cinématographique, jonglant vulgairement avec les faux-raccords, distordant la précision de l'image, et collant au plus près de ses personnages dans un élan entre le réalisme et l'expressionnisme. Constamment incisif, le film multiplie les prouesses visuelles sous la musique visionnaire de Goldsmith, dans une perte de repères formels qui attache violemment le spectateur sur une anxiogène table d'opération. Les identités s'échangent et le pourquoi du comment se trouble alors que l'intrigue s'enfonce progressivement dans un mélange des genres, entre le drame, le thriller, l'anticipation et l'horreur. Et tandis que l'ombre de la caméra parcourt les décors à de nombreuses reprises, conscience curieuse au-delà de l'incident technique, le fond se cristallise, crise d'un cinquantenaire sombrant dans les méandres d'un rêve américain fantôme, portrait cauchemardesque d'un capitalisme déviant. Fou et fascinant, Seconds révèle alors dans ses décadences et conspirations une puissante prophétie du Nouvel Hollywood qui le suivra.
Vraiment pas gégé ce film. On se gausse de le taxer de gemme oubliée. Franchement on peut s'en passer. La caméra POV (Point of View) et le clip hippie sur les vendanges n'apportent rien. Le mystère n'intéresse pas et, finalement, cette "opération diabolique" ne surprend aucunement.
Frankenheimer n'était pas loin du chef-d'oeuvre avec L'Opération diabolique en tout cas c'est clairement un des ses meilleurs films. Dès le début on sait qu'on va avoir droit à un film pessimiste et sombre, la noirceur ne quittera que brièvement cette histoire passionnante. Le meilleur du film c'est la première demi-heure assez pesante avec ce personnage qui ne sait plus ou il en est et aussi la fin qui est très forte. Entre c'est là ou le film est peut-être le plus faible John Randolph est remplacé par Rock Hudson, une nouvelle apparence pour une nouvelle vie et si Rock Hudson (qui souhaitait casser son image lisse avec ce film) rend parfaitement le côté perdu de Hamilton dans sa nouvelle existence ne bénéficie pas par contre de la partie la plus intéressante du film. Malgré ses légers défauts L'Opération diabolique reste un grand thriller flirtant avec la SF à découvrir absolument. Quant à Goldsmith il signe une BO au son paranoïaque qui colle parfaitement à l'ambiance inquiétante de L'Opération diabolique.
Le titre me plaisait, le synopsis également mais mes espérances, mes attentes sont restées inassouvies. Je me suis assez ennuyé devant ce film, me demandant souvent quand l'histoire allait (enfin) s'emballer, quand allions-nous assister à des événements, à des rebondissements, à du drame. Mes questions resteront sans réponse et je suis finalement déçu par ce thriller !!
Un curieux film fantastique où le pacte de Faust est adapté à notre époque moderne. Très déroutant, avec son rythme affaissé, ses mystères retenus et le jeu hagard d'un Rock Hudson pourtant plus expressif que d'habitude. Le sujet est plus qu'intéressant, son traitement laisse largement dubitatif.
La première surprise de "Seconds - l'opération diabolique" ne provient pas de l'écriture et de son idée originale mais de la mise en scène : caméra portée, placée tantôt au niveau du visage en très gros plan tantôt au niveau de la ceinture, l'image perturbe l’œil et intrigue le spectateur. Si le film se calme de ce point de vue par la suite, sa mise en place reste passionnante en ce qu'elle est longue et demeure mystérieuse, près de trois quarts d'heure avant que le principal protagoniste ne change de visage. Philosophiquement, il y avait là un matériau dense au potentiel vertigineux : comment un homme qui pense positivement changer de vie en modifiant son physique se rend compte qu'il est en fait prisonnier d'un système, encore moins libre que lors de son ennuyeuse première vie. Mais le discours est plus lourdement illustré que subtilement incarné, notamment lors d'une séquence interminable et grotesque où le personnage interprété par un Rock Hudson peu convaincant découvre qu'il est manipulé par ses invités. Au final, peu de nuances et d'étrangeté mais un parcours lisible et démonstratif, certes terrassant mais qui, sur un tel sujet, ne réussit jamais à stimuler l'imaginaire du spectateur et laisse un terrible sentiment de frustration.
Un film pour le moins original qu eça soit le scénario et le traitement avec des plans de caméra parfois hallucinants. Ls vingt premières minutes sont angoissantes et on est plongé dans l'histoire. Malheureusment le film perd sa force dans toute sa moitié, on retourne à une réalisation classique et on s'ennuie devant une scène d'orgie longue et inutile. Ensuite la fin est quant à elle réussie, furieusement pessimiste à l'instar de celle de Brazil. Donc c'est inconsistant mais je retiens surtout certains plans vraiment originaux.
Une réalisation maniérée qui ne sauve pas un scénario faiblard. Dommage, l'idée de base était prometteuse, mais l'histoire s'enlise, les séquences prétendument baroques sont surtout interminables, les effets de caméra appuyés et inutiles. Quant au jeu des acteurs... Rock Hudson ne domine pas son rôle et rend le personnage limite ridicule. Les critiques de l'époque avaient descendu le film, on les comprend.
John Frankenheimer était le grand spécialiste du thriller paranoïaque des années 60, ayant déjà donné les excellents "Un Crime dans la tête" et "Sept jours en mai", et il n'est donc pas étonnant que ce soit lui qui soit derrière la caméra de ce film. Cette fois, ce thriller hyper-pessimiste est teinté de fantastique, de SF et d'horreur. L'histoire très bien imaginée, un brin kafkaïenne et donnant une représentation glaciale de l'ordre social aurait pu donner lieu à un grand film si John Frankenheimer n'avait pas eu la mauvaise idée de vouloir faire mumuse avec les objectifs de la caméra ou de "coller" cette dernière absolument sur ses acteurs donnant la vision d'un montage trop abrupt qui au lieu de faire entrer dans une quelconque atmosphère le spectateur l'en sort plutôt. Par exemple au lieu d'avoir une séquence de "viol" qui aurait pu être digne de celle très marquante de la "séance de botanique" du "Crime dans la tête", cette scène est ridicule à cause de ce problème. Au final, les séquences les plus marquantes sont celles, filmées sobrement cette fois, où l'on voit le personnage principal revenir chez sa veuve sous sa nouvelle identité pour s'apercevoir qui est loin de laisser un aussi grand vide qu'il l'espèrait (oui, je vous avais prévenu que c'est hyper-pessimiste!!!) ainsi qu'un twist-ending d'une horreur absolue qui n'a rien à envier à ceux de "Brazil" ou de "Soleil vert". Rock Hudson est un choix étonnant pour le rôle principal mais il s'avère au final très avisé et donne même peut-être la plus grande interprétation de sa carrière. En dépit de ses défauts gênants, cette oeuvre cauchemardesque mérite grandement d'être regardé rien pour sa vision très noire de l'humanité.