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    Schramm
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    🎬 RENGER 📼
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    7 196 abonnés 7 501 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 novembre 2022
    Lothar Schramm est chauffeur de taxi le jour et tueur en série dégénéré la nuit. Le jour, il entretien une relation amicale avec sa voisine prostituée tandis que la nuit, il s’adonne à toutes sortes de pulsions autodestructrices. Petit à petit, Lothar perd pied, ne faisant plus aucune distinction entre rêve et réalité.

    Jörg Buttgereit, le cinéaste allemand qui s’est fait un nom dans le milieu du cinéma underground hardcore avec Nekromantik 1 & 2 (1987/1991), a poursuivit dans son délire cradingue avec Schramm (1993), un moyen-métrage de 65min.

    Ce voyage dans la psyché d’un psychopathe nous laisse un peu dubitatif. On appréciera le côté body horror période David Cronenberg, avec spoiler: ce vagin pourvu de dents et le crane de Lothar qui laisse apparaître son cerveau
    . Mais pour ce qui est du reste, le cinéaste reste égal à lui-même, malgré une mise en scène assez travaillée et artistique, il aime choquer son public avec les images cradingues de son antihéros spoiler: (la plaie béante de sa jambe amputée, on le voit avoir un coït avec une poupée gonflable (ou du moins, uniquement le tronc de la poupée, histoire de la déshumaniser davantage), se faire arracher son globe oculaire à l’aide d’un scalpel (serait-ce un clin d'oeil à Un chien andalou (1929) ?), se clouer le prépuce …)
    .

    Entre la misère sexuelle, la solitude et les hallucinations du personnage central, le réalisateur tente d’y mêler une certaine poésie dans ses atrocités. A réserver à un public d’initiés…

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Vinz1
    Vinz1

    177 abonnés 2 429 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 novembre 2016
    Très répétitif et peu novateur, ce croisement entre "Amoklauf" et "Schizophrenia" ne vaut pas tripette, seule sa fin est appréciable.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 septembre 2011
    Lorgnant autour du psycho-killer, Schramm tout en s'imposant comme une œuvre expérimentale et imprégnée du talent unique de son réalisateur, ne diffère aucunement de ses prédécesseurs. En effet, le film s'attache à décrire les tranches de vies d'un chauffeur de taxi névrosé rappelant par là le drame psychologique Taxi Driver. Notre personnage éponyme est englouti dans une profonde solitude et vit seul dans son appartement où habite également une prostituée incarnée par la très charmante actrice principale de Nekromantik 2 dont il est amoureux, bien qu'il soit incapable de se lier intimement avec elle malgré ses désirs; car ce qui torture avant tout Schramm, ce sont ses fantasmes dont il a honte et qu'il ne peut assouvir, aboutissant chez lui à une angoisse de la castration ainsi qu'à des pulsions nécrophiles.
    Le film commence par un gros plan sur les jambes de participant à un marathon auquel Schramm prend part. Le flou de l'image disparaissant progressivement instaure une atmosphère onirique proche du fantasme, traduisant déjà la perte de contact entre Schramm et la réalité. Cette vision d'une course presque idéale et lointaine exprime l'attachement du héros à cette activité qui semble représenter pour lui l'un des seuls instants de bonheur de son quotidien. Au sein de masse de joggeurs tous identiques, Schramm a la sensation d'être comme les autres, d'être affranchi de ses problèmes sexuels et sociaux, ainsi que de rompre son isolement et d'être libre par l'action de courir qui le fait s'éloigner de sa propre existence déprimante. Puis, la caméra nous montre Schramm, immobile et gisant dans son propre sang mélangé à de la peinture.
    Un premier retour en arrière nous montre comment ce dernier reçoit un couple de témoins de Jéhovah qui s'incruste chez lui pour vanter la perfection du Christ. Ce sera le seul meurtre présent dans le film. Schramm les accueille et les tue violemment en leur tailladant la gorge au cours d'une scène gore typiquement allemande, rappelant l'intérêt omniprésent de Buttgereit dans ses œuvres pour les effusions de sang qui ne sont jamais glauques et écœurantes, mais davantage charnelles et érotiques; elles sont perçues comme un jaillissement de vie grâce au soin apporté par le réalisateur à de telles séquences.
    Le héros est totalement incapable d'avoir une relation sexuelle normale. On le voit lors de la scène où il a recours à au tronc poupée gonflable pour assouvir ses besoins tout en écoutant les orgasmes de sa voisine prostituée émis depuis la pièce adjacente. Face à cette scène très crue succède un fantasme de Schramm où on le voit danser avec sa voisine dans un environnement brumeux et onirique qui montre combien Schramm n'accomplit ses désirs que dans son imaginaire.

    Son incapacité d'aller vers les autres, de faire le premier pas vers celle qu'il aime le conduit à se mutiler le pénis, autrement dit à détruire irrévocablement ce qui le liait aux femmes et à l'extérieur. Pourtant, on le voit toujours cultiver son corps, faire des pompes et de la musculation malgré sa tentative de castration. Cet acte peut être assimilé aux pulsions nécrophiles qui l'assaillent et qu'il refoule vainement en empêchant la turgescence de son sexe.
    Malgré son angoisse d'être amputé, il en vient à s'autodétruire lui-même sous le poids écrasant de sa solitude. La peur d'être castré se manifeste également par des hallucinations telles que celle d'un vagin monstrueux à dents ayant dévoré son pénis pendant son sommeil.
    Une autre séquence montre Schramm en consultation chez un dentiste lors d'un rêve. Ce dernier lui énuclée alors un œil. Lorsqu'il se redresse, il constate que c'est sa voisine prostituée qui le lui a arraché; or elle n'est plus rousse mais blonde. Le changement de couleur de ses cheveux provient d'un souvenir d'enfance de Schramm dont la sœur était blonde et le réalisateur nous laisse entendre par là qu'il éprouvait à l'époque un sentiment incestueux envers elle. Par l'impuissance de Schramm, on constate la domination de la femme qui se retrouve tout au long du film. En effet, lors d'un dîner au restaurant avec sa voisine, c'est la prostituée qui paie l'addition contrairement à l'idée que ce soit plutôt la prostituée qui soit payée par l'homme. D'ailleurs, Schramm la conduit régulièrement en taxi chez des clients qui sont d'anciens nostalgiques du IIIe Reich. Il réussit néanmoins par la suite à lui faire l'amour après l'avoir endormi en l'emmenant dans son appartement, quoiqu'il se sera contenté de se masturber sur son corps tout en le prenant en photos. Enfin, on retrouve l'arrivée des témoins de Jéhovah et la boucle est bouclée.
    Mettant une fois de plus le thème de la nécrophilie en avant dont il est inséparable, le réalisateur nous décrit ici les tranches de vies d'un tueur de la même manière qu'un Henry portrait d'un serial killer mais où l'antihéros est d'abord perçu comme un être sensible et très proche de nous. Un film unique et mémorable.
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