Par ce que une prise de conscience rime parfois avec la simplicité du désir de vouloir vivre sa vie, « Mange, prie, aime » est à lui seul un film qui représente très bien ce constat. Une œuvre sincère et juste qui porte une attention toute particulière à vouloir nous faire aller au plus profond de nous même pour mieux nous retrouver ensuite.
Qui n’a jamais rêvé de tout quitter pour parcourir le monde, qui n’aimerait pas à l’instar du personnage de Julia Roberts, découvrir les endroits qui lui sont chers ? Avec ce film Ryan Murphy adapte avec simplicité mais qualité la biographie d’Elizabeth Gilbert. Si l’on parvient à prendre assez de recule sur l’œuvre et nous mettre en condition, puis plus personnellement si l’on parvient à se retrouver dans le personnage de Liz, c’est avec évidence que le film nous parlera, et ce fût justement mon cas. Bien qu’il ne possède rien pour crier au chef-d’œuvre, le long-métrage aborde gentiment et avec une douceur suave, la prise de conscience d’une femme qui parcourt le monde pour se ressourcer. Avec un tel postulat de départ, « Mange, prie, aime » ne cherchait absolument pas à être un film révolutionnaire, qui sort des clichés ou bien qui se veuille comme un exemple à suivre telle une parole d’évangile. Non le film est honnête, la morale qu’il propose est bien évidemment à prendre où à laisser, si elle vous touche tant mieux sinon et bien tant pis, mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’il est tout à fait possible d’écouter la morale de ce film sans pour autant avoir envie de l’appliquer. Je dis cela car beaucoup ne semblent pas avoir saisis cette subtilité dans le scénario.
Armé d’une jolie photographie et de décors magnifiques (La partie Italienne a été tournée à Naples et Rome, deux villes qui sont d’ailleurs ici filmées avec soin.), le film nous embarque dans un beau voyage de 2h15 où les rencontres et les discours prennent un sens parfois mystique pour nous faire réfléchir. Soyons franc: « Mange, prie, aime » est une belle leçon de vie.
Porté par Julia Roberts qui reprend ici une tête d’affiche qu’elle n’avait pas eu depuis 2004 avec « Le sourire de Mona Lisa », la Pretty Woman s’en sort admirablement et devient touchante dans certaines scènes et drôle dans d’autres. Joué également par Javier Bardem, James Franco et Billy Crudup, le florilège d’acteur ici présentés se savoure avec délectation tant les jeux sont simples et justes.
Parfois trop suave et gentillet, « Mange, prie, aime » ne mérite pourtant pas la mauvaise critique presse qu’il lui à été accordée, encore une fois c’est tout bonnement incompréhensible. Par ce que notre propre avis personnel vaut mieux que celui des autres, je vous conseillerais tout de même ce charmant film.