Pour sa troisième réalisation, la Néo-Zélandaise Christine Jeffs rejoint le cinéma indépendant américain et nous livre, rien que le titre nous incite à un rapprochement, un joli film dans la veine de "Little Miss Sunshine". Dans la veine seulement, car ni les thèmes abordés, ni la trame narrative n'ont de rapport avec la réalisation de Jonathan Dayton et Valerie Faris. Ici l'histoire est celle de deux soeurs (excellentes Amy Adams et Emily Blunt) qui ont vécu dans leur enfance un drame dont elles n'ont pas su, chacune à sa façon, faire le deuil. Rose, l'aînée, mère célibataire-courage d'un gamin surdoué, et donc en décalage avec le système scolaire standard, veut l'inscrire dans une école plus en adéquation avec ses capacités, et son sens particulier de la discipline : elle a besoin d'argent. Elle va entraîner sa jeune soeur Norah sur le terrain d'une entreprise originale : les deux jeunes femmes se lancent dans le nettoyage des scènes de crime et autres lieux ravagés par la mort et la détresse humaine, lequel, tâche rebutante, s'avère lucratif. Sur un argument plutôt peu réjouissant, Christine Jeffs réussit à concilier le burlesque de nombreuses situations cocasses entraînées par cette activité hors normes avec une chronique familiale sensible, très réussie, sans que l'émotion pour autant la fasse dériver vers la facilité de la sensiblerie. Les personnages, principaux, comme secondaires d'ailleurs (en particulier Joe, le père des deux héroïnes, joué par l'oscarisé Alan Arkin - pour son second rôle dans une certaine ... "Little Miss Sunshine", et Winston (Clifton Collins Junior), en manchot au grand coeur) sont singulièrement bien campés et très attachants.