L'histoire d'une jeune policière sur une enquête tordue de serial killer qui n'en est pas vraiment une.
La caméra amoureuse d'une actrice est rare, Isabelle Carré et Naomi Watts en sont souvent la cible, mais là, c'est encore mieux. Non que Mélanie Laurent ne soit laide, mais son charme reste un peu ordinaire, ici, le réalisateur sait tirer partie de toute sa fragilité et de sa jeunesse (au moins simulée) pour offrir un très beau portrait de femme.
Du moins en image.
Parce qu'au niveau du scénario, on a le droit à tous les poncifs du film policier actuel. On peut même dire tous sans exception, mais à force de rythme et de noirceur il évite le malsain pur et dur.
Avec un peu d'humour et de bluette, pas mal de contemporain, une intrigue sans erreur visible, le film dépasse la série TV. Il distille une belle atmosphère, due entièrement au charme réellement féminin de Laurent, mais on ne peut jetter la pierre à Caravaca toujours parfait dans le rôle du benêt nordiste.
Les seconds rôles sont tous connus comme le loup blanc, et leurs rôles sont égalements déjà vus, qu'importe, la chaleur de cette incursion dans l'art morbide est d'un bon niveau pour un film français, avec de lourds emprunts à « Saw » et autres séries B, tout en laissant la poésie et la belle vie respirer dans chaque séquence.
A la place d'un polar déjà vu mille fois, l'originalité passe justement par cette bonne mesure « horreur » / « bluette » / « réalisme » qui fait que l'on passe un bon moment. Il est par contre dommage que parfois le réalisateur abuse des effets de transition et de tromperie « facile », enfin, c'est toujours bien fait, mais ça vire au système.
Sans parler de la musique contemporaine, de la belle photo, et d'une proximité très intense.