Ripper est un film finalement décevant, alors qu’il commencé pas mal et promettait un slasher tout à fait honnête.
Niveau casting tout d’abord, il faut avouer que malgré quelques surprises sympas (dont Claire Keim), il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Bruce Payne trouve un honorable rôle en professeur, même s’il en rajoute bien dans le genre « inquiétant ». Coté actrice on a quelques charmantes personnes, avec des habituées de séries B, genre Vaugier et Brooks, en plus de Keim, et, dans le rôle principal, A. J. Cook. Globalement je dirai que le meilleur potentiel venait de ce casting attrayant pour un slasher, mais force est de constater que le film ne l’exploite pas aussi bien que Souviens-toi l’été dernier, et on peut même parlé de ratage total avec Keim et Vaugier. Au moins Brooks est utilisée intelligemment pour le meilleur passage du film. J’aurai bien vu sinon une inversion des rôles, car il faut reconnaitre que Cook est surement la moins charismatique du lot. Coté casting masculin, outre Payne malheureusement c’est comme trop souvent assez bâclé. Les jeunes sont tout de même assez transparent (Northcott tire un peu son épingle du jeu) et quelques personnages sont même franchement agaçants (fort surjeu de Derek Hamilton si je ne me trompe pas d’acteur). Prochnow pourtant rodé a un rôle en papier mâché et ne fait pas beaucoup d’effort.
Le scénario est assez mauvais. En fait le film fait illusion la première demi-heure, mais ensuite c’est mort. Très peu de meurtres, une enquête plan-plan et invraisemblable (n’importe qui peut faire l’autopsie d’un corps !), des poncifs à gogo (le passage dans le chalet à la fin est juste scandaleux de facilité !), des passages psychédéliques ridicules (dans la morgue avec Vaugier ca vaut son pesant de cacahuètes de n’importe quoi !), bref c’est un désastre pour un film qui dure en plus quasiment deux heures ! En la matière ca ne fonctionne pas, et la sortie est pour le moins ratée.
Reste un aspect visuel globalement concluant, porté surtout par une mise en scène efficace. Le réalisateur est plutôt bon, et il sauve à lui seule quelques morceaux qui relèvent clairement Ripper. Je pense notamment au premier meurtre parmi les jeunes qui est réellement très bon, et me laissait de grandes espérances pour la suite, malheureusement bien moins concluante. Le réalisateur nous renvoyant à ce meurtre vers la fin, surement avait-il compris que c’était le passage sommital du film. La photographie, aux teintes bleutées et agréable, mais souvent très sombre. Il y a plus d’un passage qui perd en attrait à cause d’une image qui ne laisse pas forcément voir grand-chose. Les décors quant à eux sont concluants sans faire des étincelles. Ripper est sinon un slasher plutôt soft. Il ne faut pas s’attendre à beaucoup de sang ici. Ca reste un produit pour ado, comme beaucoup de films similaires à cette époque, et ca nourri une soirée horreur détente pas trop pimentée sans difficulté. Quant à la musique elle est parfois très bien utilisée (encore le premier meurtre, décidément), mais elle est souvent trop timorée, et surtout trop banale. C’est un poil dommage, mais enfin…
En conclusion Ripper est un film qui décevra sans doute ceux qui, comme moi, mettait quelques espérances dans ce slasher. Finalement le résultat, sans être un véritable échec, manque beaucoup de saveur, et se loupe par un coté faussement alambiqué qui le rend prétentieux, alors qu’il se contente globalement de piquer un grand nombre de poncifs et de clichés au genre. Je lui accorde 2.