Un film que l’on aurait voulu aimé, pour son originalité, son ton particulier, et la force créatrice de Laetitia Masson, mais qui malheureusement est très décevant. Et ce principalement parce que le scénario et les personnages manquent complètement de cohérence. Et pourtant l’avant propos , une lecture de Michel Onfray, était très bon et laissait présager le meilleur. Mais très vite on ne croit plus une seconde à cette histoire d’amours contrariés, parce que le profil des personnages n’est pas bon, trop loufoque, trop invraisemblable. La jeune employée de maison est « trop folle », voulant se marier avec n’importe qui , en manque d’affection, ( alors que c’est une belle fille qui devrait avoir l’embarras du choix ). Le personnage de l’avocat est « crazy » et d’ailleurs il le deviendra vraiment. Le flic absolument barjo. La veuve n’ a pas de crédibilité, grenouille de bénitier , mais aussi Vamp séductrice . Et le pire est le personnage de Amira Casar , on n’y comprend rien : frigide ou nympho ? Amoureuse ou distante ? Tout cela est trop mal écrit, trop mal construit. Reste une belle mise en scène, avec des effets d’ellipse intéressants, et surtout un rassemblement d’acteurs que l’on adore, et qui s’en tirent plutôt bien . Héléne Fillières, superbe , évanescente à souhait, cristalline, une de mes actrices préférés , qui fait tout ce qu’elle peut avec ses couteaux, mais a bien du mal (pour ses amateurs il faut la voir dans le sublime « Un homme , un vrai » des frères Larrieu , elle y est resplendissante) . Pareil pour Anne Consigny, une actrice que l’on ne voit pas assez, formidable, mais perdue ici, à voir pour ses fans , dans le très beau « Swim , little fish » . Jeremie Renier , un des meilleurs acteurs de sa génération , d’ailleurs en course pour les Césars 2016 dans l’excellent « Ni le ciel , ni la terre ». Podalydes joue bien aussi, lunaire, rêveur, belle tirade finale (à revoir dans l’excellent « 8 huit fois debout ») . Mais le film ne tient pas la distance, Masson se laisse embarquer dans ce non sens, et ce ne sont pas les très belles chansons de Jean Louis Murat qui peuvent compenser l’extrême faiblesse du scénario .