Avis sur Le Révolté

L'exemple même du mauvais film qui n'aurait pourtant pas du l'être compte tenu des acteurs et du réalisateur, rien ne tient la route en 2014. En 1937, c'était déjà la même chose mais les citoyens étaient ''Bon public'' et venaient surtout pour se distraire et voir du mouvement à défaut d'action. Lorsque on veut montrer San Quentin (la terrible prison de Californie avec sa chambre à gaz), il faut un minimum de réalisme et ne pas confondre une prison avec une cour de recréation, cette notion des choses est obligatoire; ne pas la respecter c'est faire complètement décrocher le spectateur le plus indulgent. Les séquences du prisonnier chanteur qui ne s'arrête pas et du demeuré mental qui se retrouve avec le fusil d'un gardien sont à ce titre emblématiques. Il ne reste que les acteurs qui ne peuvent qu'être mauvais dans des rôles qui n'existent pas dans la réalité et deux actrices dont Ann Sheridan qui a le mérite de demeurer toujours belle et soignée. Pas grand chose ne peut être sauvé dans ce film prétendu ''noir''alors qu'il en existe de magnifiques depuis 1930. La course poursuite finale filmée en accélérée aurait pu être assez belle mais elle ne reste qu'un témoignage du cinéma d'action américain de l'époque. Pour couronner le tout le coté moralisateur est effroyable de niaiserie et les rapports humains ultra caricaturaux. Mon étoile est pour la qualité de la photographie : un beau noir et blanc.

Un film carcéral assez court et bien mené qui met l'accent sur la réinsertion avec un petit plus sur le final, une poursuite en voiture assez bien tourné pour l'époque.

Une perle de série B carcérale, tout les ingrédients du genre (injustices, émeutes, évasion, poursuites…) sont mis en valeur par la mise en scène dynamique de Lloyd Bacon. Le film est court et sans temps morts. On peut ajouté à cela la beauté photographique des cadrages, et un casting en béton où Humphrey Bogart et cette bonne bouille de Pat O’Brien font merveille.

Metteur en scène prolifique, Lloyd Bacon a réalisé près de 130 films entre 1922 et 1954, un an avant sa mort. Ses films muets sont quasiment inconnus du grand public. Sa filmographie est très éclectique car il a touché à de nombreux genres, sans laisser un souvenir impérissable. San Quentin (La révolte) reste l'une de ses meilleures réalisations sans atteindre la quintessence qui aurait pu être extirpée de ce film, mi-drame mi-action. Pat O'Brien ne parvient jamais à faire décoller l'enthousiasme et Humphrey Bogart est loin de ses meilleures compositions, même s'il donne une certaine épaisseur à son personnage de prisonnier réfractaire. Le thème de la révolte en prison a été maintes fois porté à l'écran et Lloyd Bacon a le mérite de faire ressortir les multiples problèmes des relations en prison, qui restent fort d'actualité. Mais l'ensemble de la réalisation reste assez convenue, sans véritable soubresaut. A voir pour la forme.

L’histoire est attractive, les personnages sont intéressants, Jameson a du charisme, les conflits d’intérêt sont tout a fait probables, certaines scènes valent le détour, l’évasion est ubuesque mais la course poursuite est prenante. Cependant gros point négatif, ce film a une visée moralisatrice presque déconcertante et la fin est piteusement théâtralisée. C’est dommage, un projet pourtant bien mené et on dirait que cette fin est tombée parce qu’ils n’ont rien trouvé d’autre! Bref, petit film d’1h pour passer le temps.