La réédition en salle du seul film réalisé par Gary Oldman, acteur anglais de premier ordre (il reçut un oscar) permet de jeter un oeil sur son travail de cinéaste qui passa inaperçu à sa sortie (1997).
Les acteurs qui tentent une expérience comme cinéaste sont nombreux, même si ils sont très rares dans l'histoire du septième art à l' avoir marqué par leur talent de metteur en scène.
Certes, il y a Eastwood, Allen, Chaplin, De Sica et quelques autres...mais ce sont largement des exceptions à la règle.
Seul film réalisé par le formidable acteur anglais G. Oldman ( il ne fait pas partie de la distribution), " ne pas avaler" ( le titre vient d'une réplique mise dans la bouche d'un des personnages principaux, qui relate ce que lui disait son père défaillant, violent et alcoolique).
Si ce seul opus toujours à ce jour de Oldman cinéaste, offre dans sa dernière demi-heure la partie la plus réussie (elle vaut à elle seule de connaître le film), le reste est beaucoup moins séduisant, voire parfois un peu raté ( la première demi-heure, partie la plus faible, souffre de beaucoup trop d'inutiles longueurs).
On peut aussi regretter une mise en scène et des cadrages exclusivement en gros plans et en plans américains qui présentent l'inconvénient majeur d'illustrer le manque de créativité ( comme le souligne le cinéaste Jim Jarmusch) .
Le scénario est évanescent et " ne pas avaler" est finalement une chronique de la vie d'une famille et d'un groupe de copains, délinquants, drogués, ex taulards, violents ( surtout entre eux), issus d'un milieu social défavorisé.
On est ici assez proche de l'univers décrit par Jerzy Schatzberg dans " panique à needle Park" et parfois de celui de l'anglais Terence Davis avec des jeux d'acteurs dignes de Cassavetes.
Le casting est criant de vérité, formidable dans son ensemble, mais malheureusement " ne pas avaler" est seulement un film d'acteur.
Les amateurs du travail de G.Oldman ne le manqueront pas, mais pour ma part, ses défauts sont trop nombreux pour susciter mon adhésion.