Quelquefois, j'avoue avoir vraiment du mal à comprendre les causes de certains succès, j'entends au niveau public... Pour "Juno", on conviendra que c'est le bouche-à-oreille qui a fait son petit effet ; comme si plusieurs ados s'étaient fait passer le mot, selon lequel il y aurait un film regardable et même pas Hollywoodien rendez-vous compte ! Allez, on va tous le voir et on se la joue "indé", "ché-bran" quoi, bobo si c'était français... Parce que franchement, en regardant ce long-métrage, je me suis longtemps demandé ce qu'on pouvait lui trouver de bien, d'agréable seulement... Ne me sortez pas le coup de la branlette intello, j'étais d'humeur à voir un truc pas trop prise de tête, limite cucu, ça ne marche pas cette fois-ci ! Il faut dire que la première partie laisse à désirer : pas une bonne réplique, pas une situation qui ne provoque l'hilarité ; simplement des scènes convenues compilées à un rythme effréné, sans surprise(s), sans piquant. Beaucoup de platitude, des facilités dans la narration (deux-trois flashs-back et un coup de voix-off pour éclaircir les caractères de chacun), une mise en scène digne d'un téléfilm, une interprétation de sitcom, une image bien moche (typique de la fin de cette décennie, berk !)... Ensuite, "Juno" se veut un peu plus touchant, moins comique (tant mieux puisque rien n'était drôle) ; tout cela est un peu moraliste, très américain (ça ira mieux demain, garde la pêche !), caricatural... Pas bien méchant non ; sans prétention, c'est sûr... Mais bon, dans le fond, on s'en fout, et même franchement ! C'est vrai, elle est mignonne la petite Ellen Page, et puis son copain un peu couillon on aimerait bien l'avoir comme pote non ? Ah, la jeunesse, pleine de bonnes intentions, d'amour pour son prochain, toujours partante pour tenter de nous refiler un sourire béat... Bon ben voilà, "Juno" c'est ça : gentil, mignon-tout-plein mais fade, superficiel, gnangnan ; et puis, comme je le disais, on s'en moque royalement. Problématique.