J'ai découvert ce film en faisant des recherches sur la Commune de Paris, période historique que je connais assez mal. Si je n'ai pas appris grand chose sur cette période grâce au film (je dois avouer que l'enchaînement de certains événements, notamment au niveau de la défaite française face à l'armée prussienne et le début de la Commune sont assez peu développés), ça reste avant tout un pur objet de cinéma, avec un réalisateur qui se sert de ce thème pour se faire plaisir, je pense notamment à la scène (entre autres) où les bourgeois chantent la Marseillaise, où le montage devient réellement détonnant, on a des inserts de visages de femmes qui chantent au milieu de trompètes, tout ça donne une certaine puissance à la scène.
Et je trouve ça vraiment fou qu'à l'époque, que ça soit en URSS ou chez les nazis un peu plus tard, on arrivait à faire des films de propagande qui soient réellement beaux visuellement, qui avaient une valeur cinématographique. On est bien loin de ce fameux "soft power" ricain qui déboule dans toute sa médiocrité sur les écrans du monde entier et qui sert de propagande pour imposer le modèle américain à tout le monde.
Ici on filme les ouvriers au travail, on filme le petit peuple qui se retrouve opprimé par les bourgeois qui s'emparent des symboles de le révolution française pour les retourner contre le peuple. D'ailleurs c'est assez significatif sur qui a réellement gagné la "révolution française" une fois que Robespierre a fini sur l'échafaud...
Bref, c'est un film qui dit des choses, qui sait comment les montrer, qui expérimente (sans être aussi audacieux qu'un Vertov ou un Eisenstein) et qui fait de ce film sur la Commune un film universel sur la répression des mouvements ouvriers, sur la révolte possible, souhaitable et bénéfique des prolétaires.
Bref, c'est vraiment intéressant, sans être fou non plus, il y a plusieurs scènes qui sont réellement excellentes et d'autres parfois un peu plus longues, j'avoue que toute l'histoire du lait au début du film m'a moins passionnée. En tous cas, ça reste à voir.