Marie Octobre 2008 à la télé… remake de Duvivier de 1958… une femme, membre d’un réseau de résistance dont le chef a été tué par les Allemands à la suite d’une trahison d’un membre du réseau, va essayer d’en savoir plus pour démasquer le coupable. Comme tous les anciens du réseau sont vivants elle les convoque à un souper avec l’idée de démasquer le traitre.
Les voilà réunis et elle expose son projet aux soupeurs. Stupeur, révolte, incrédulité des soupeurs qui estiment, à raison semble-t-il, que le projet est fou. Pourtant, la chose se décante et chacun se croit obligé de se justifier du mieux qu’il peut en expliquant ce qu’il fit ou ne fit pas, avant le drame, pendant et après.
C’est connu, plus on raconte, plus on risque de se contredire, d’omettre, d’ajouter des détails, surtout lorsque quinze ans se sont écoulés entre les faits et le moment où ils sont racontés. C’est la technique policière classique : « Cause petit et… trahis-toi »!
La femme, évidemment est belle, il ne s’agit pas d’Alice Sapricht. On a le remake d’Adam et Eve. Eve séduite, séduira, Adam séduit, trahira pour quelques bouts de chairs appétissants et une aura vaguement angélique. Le chef tué est bien sûr ce qu’on appelle à notre époque un machiste. Il est agressif, autoritaire, sur de lui à l’extrême, bref haïssable au moins à 50% sauf pour la femme en question qui, bien sûr, sans l’avouer « aime » ledit macho, c'est-à-dire veut se l’approprier pour lui dérober le feu, le panache, l’épée du machisme... qu’elle fait semblant de croire qu’il a pour mieux lui en voler l’absence ! C’est coton la psy !
Alors bien sûr, il y a eu trahison d’un mec, c'est-à-dire un lâche comme chacun sait. Beau gosse, imprimeur de son métier. Pourquoi a-t-il trahi ? Pas pour de l’argent, pas par amour des nazis, non bien sûr, par amour de la Belle, (la séductrice) qui était elle amoureuse du chef (la Bête) bien qu’elle se disputa continuellement avec lui. Le petit con qui voulait l’enlever au chef était sur la bonne voie, faisait avancer son affaire mais… il va commettre l’irréparable « par amour » et va se croire autorisé à buter lui-même ledit chef à l’occasion de la rafle des Allemands, coup génial, il faut le dire. Confondu enfin, la troupe des anciens lui offre un pistolet pour l’encourager à se suicider sur le champ tout en signant un texte qui innocente les autres. Voyez-vous ça, il n’y a plus de morale, le petit lâche/salaud/pédé/etc, refuse !
Alors rentre en piste l’Horreur Féminine. Elle n’a pas vraiment aimé le chef (comment une femme pourrait-elle aimer celui qui est et joue au chef pour impressionner les nuls ?), une femme sûre de sa valeur n’aime qu’elle-même, mais en aimer un reconnu supérieur par les autres mâles ça flatte donc elle joue l’amour et donc… doit se venger de l’offense. « Ah, ah… tu ne veux donc pas te suicider, très bien »… et elle le tue elle-même. Mais, et c’est le drame des assassins, ils sont pris par le remords ou le « à quoi bon » de leurs actes lorsqu’ils les ont accomplis. Elle décroche le téléphone et informe les gendarmes par un bref : « J’ai tué un homme ». Si elle avait ajouté « pour ma meurtrissure », ça aurait été biblique.
On a donc un classique passionnel à la sauce Résistance et thriller à la fois avec une intrigue à la Sherlock Holmes-Hitchcock, le cœur de la chose restant une plate histoire de jalousie où, évidemment, le coupable est l’ « amour » ou, plutôt la coupable c’est l’Amour (au féminin), c'est-à-dire le jeu de la femme -accepté par l’homme- jouant du cul pour se séduire un pauvre type porteur d’un exigeant et arrogant sexe « qui veut toujours jouir » et d’un ego démesuré, ce que Freud appelle le Phallus. L’histoire montrant que le Phallus doit être dit la Phallus car c’est la bourgeoise qui l’a et pas le chef… CQFD. C’est donc un film féministe avant l’heure et après l’heure puisqu’il s’agit d’un remake.
Ah j’oubliais… Après la Résistance, Marie Octobre avait créé une ligne de Parfum appelée, -vous avez mis dans le mille !- « Marie Octobre ». Ajoutez un -t- entre le -a- et le -r- et vous avec compris que la femme ne se parfume que pour attirer les mouches même lorsqu’il s’agit de défendre la « Patrie », la zone interdite du Pater. Mater sauve toujours Pater. Hourra !...