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    Family Portraits
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    3,1
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    34 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 octobre 2006
    Un film extrêmement dur, et de loin le plus choquant que j'ai vu.Les scènes gores (dans les deuxième et troisième films) sont accentuées par beaucoup d'émotion et de bons acteurs.L'ambiance est lourde, pesante, étouffante.La mise en scène rappelle un peu Bergman (Cris et Chuchotements) ou Lynch (Eraserhead, pour les scènes de repas).
    Le réalisateur jette un regard froid sur la famille américaine, ses problèmes de communication, la société, les secrets ou bien encore l'évasion par la télévision.
    Le premier film est extrêment dur et gore (plusieurs personnes ont quittées la salle), sans pitié ni pour les personnages ni pour les spectateurs.Dans le deuxième le réalisateur montre le pourquoi de l'horreur et l'après, en suggérant sans montrer.
    La troisième histoire est la plus jolie et la mieux maîtrisée.Dans celle-ci l'horreur fait partie du passé mais les réponses dans le présent. Sans effets gores ni violence, elle permet de finir le film sans avoir trop mal au ventre.
    Ames sensibles s'abstenir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 octobre 2006
    Les personnages sont des asphyxiées sociaux, des infirmes du cœur, des amputés du verbe, écrasés par le poids des déterminismes familiaux, impuissants à comprendre et à anticiper les dérèglements qu’ils induisent. Leur seul défense : mutisme assourdissant et aboulie forcenée, d’où naît un malaise profond, et quelques fois l’empathie du spectateur, auquel on donne à saisir d’où provient tout cela, par le truchement d’un montage souvent signifiant, amalgamant avec rigueur et finesse les temporalités (dans Home, le second segment, passé et présent se répondent et finissent par se confondre, les sourdes tragédies familiales de l’enfance étant maintenant reproduites, mais démultipliées jusqu’à l’horreur, inévitable, prévisible, annoncée).

    Lorsque tout est en place, que le spectateur a pu prendre acte des éléments contextuels disséminés dans le cadre et les silences, les personnages peuvent alors basculer de l’anonymat d’une vie pavillonnaire stérile et morne vers l’horreur absolue, mécanique, clinique ; exutoire sanglant de toutes les frustrations accumulées jusque-là. Il s’agit de malmener un corps nié, tabouisé : morale rigoriste héritée de l’enfance, affaissement du désir depuis trop longtemps, transparence de l’autre qui pour être à nouveau vu, doit précisément devenir irregardable ; ici plus qu’ailleurs, « le temps détruit tout », pour citer Gaspar Noé, qui n’aura pas manqué d’adouber Douglas Buck dont la filiation avec le réalisateur d’Irréversible est permise. Les corps n’ont d’autres alternatives que leur propre mutilation pour exister une dernière fois. On se fouette, on s’automutile, pour se punir bien sûr, pour être certain d’être encore vivant et sensible également, à la manière du pincement qu’on s’inflige pour faire fuir le mauvais rêve.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 octobre 2006
    Disons-le tout de suite, Family Portraits n’a pas le statut du film qui peut plaire à tout le monde. La noirceur du propos, le nihilisme forcené des deux premiers segments, quelques éruptions de violence, un climat permanent de dégénérescence, la sécheresse de la mise en scène (cadre serré induisant l’étrangeté, lumière grise…) peuvent rebuter. Un moment en particulier, dans le premier court métrage (Cutting Moments), s’il n’est pas supporté par les spectateurs fragiles (et on ne peut leur en vouloir) risque de fonctionner comme un repoussoir et de masquer la richesse du reste, qui mérite largement d’être vu, les excès graphique du premier quart d’heure étant par la suite très sensiblement tempérés.

    Au moyen métrage final, mélodrame poignant et finalement positif, qui humanise in extremis la trilogie (c’est le seul des trois volets enclin à proposer une possible rédemption à ses personnages), on sera en droit de préférer les deux éclats minimalistes et suffocants qui ouvrent le métrage. La comparaison avec Bergman n’est pas usurpée. L’essentiel se tapi dans les silences et les non-dits. Ce qu’il faut entendre n’est jamais énoncé, ce qu’il faut vraiment voir n’est que peu montré. Il faut se raccrocher à ce que l’on peut, aux arrière-plans par exemple, à la description méticuleuse des intérieurs, pourvoyeurs de sens et moteurs de récits par ailleurs volontairement carencés.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 139 abonnés 7 481 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 avril 2024
    Family Portraits (2004) est une anthologie sous forme de triptyque, composée de 3 courts-métrages : Cutting Moments (1996), Home (1998) & Prologue (2003), tous réalisés par Douglas Buck.

    𝗖𝘂𝘁𝘁𝗶𝗻𝗴 𝗠𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 (𝟭𝟵𝟵𝟲) ★★★☆

    Cutting Moments (1996) est un court-métrage de 23min qui nous invite dans le quotidien d’une famille américaine tout ce qu’il y a de plus normal… du moins, en apparence. Sarah & Patrick sont un couple au bord de la rupture et semblent ne plus se désirer l’un l’autre, jusqu’au jour où Sarah fait un effort envers son mari. Ce dernier reste mutique devant son geste, il l’ignore totalement, ce sera le début du point de non retour…
    Dans un excès de folie spoiler: elle va s’automutiler avec un tampon de décapage en se frottant la bouche au point de transformer ses lèvres en lambeaux, avant de finir par couper ce qu’il restera avec une paire de ciseau,
    dans le seul et unique but de déclencher chez son mari, un sursaut d’attention. La scène d’après, spoiler: on les retrouve tous les deux au lit, dans un coït SM (le mari, avec un taille haie manuel, coupe les seins de sa femme avant de s’achever en se coupant le pénis).


    𝗛𝗼𝗺𝗲 (𝟭𝟵𝟵𝟴) ★★★☆

    Comme pour son précédent court-métrage (Cutting Moments - 1996), Douglas Buck nous immisce dans le quotidien d’une famille américaine. On y découvre que le père à vécu une enfance difficile à cause d’un père violent.
    Une fois adulte, il a fondé une famille, mais lorsque le vernis commence à se craqueler, il laisse ressurgir des traumas d’enfance et cela peut malheureusement virer au drame spoiler: (son mal-être est tel qu’il finira par assassiner sa femme et sa fille).


    Une réalisation toujours sans concession et criant de réalisme.

    𝗣𝗿𝗼𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲 (𝟮𝟬𝟬𝟯) ★☆☆☆

    Prologue (2003) est un court-métrage de 53min qui conclut un triptyque composé de Cutting Moments (1996) & Home (1998). Le film dresse le portrait d’une femme gravement handicapée et qui vient régler ses comptes avec la personne responsable de ses infirmités.
    Un court-métrage qui s’éloigne grandement des précédents films, le premier était particulièrement gore et le second assez violent graphiquement. Cette fois-ci, c’est tout autre, on est face à un drame social lancinant où il ne s’y passe pas grand chose.
    Avec sa trilogie, Douglas Buck dépeint à sa façon, une Amérique en perte de repère et nous entraîne en plein cauchemar éveillé.

    (critique rédigée en 2006, réactualisée en 2024)

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
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