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Fêtons le cinéma
702 abonnés
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1,5
Publiée le 22 février 2019
Marie Stuart, Reine d’Écosse réécrit l’Histoire à la lumière anachronique des enjeux sociaux-culturels contemporains et, en inscrivant cette relecture dans un cadre strictement historiciste où tout suinte la reconstitution minutieuse, se prend les pieds dans le tapis. Détourner la réalité pour en proposer une parabole à charge aurait pu fonctionner à condition que la démarche établisse une distance entre le sujet et son traitement. Or ici il n’en est rien. Par conséquent, le propos politique sonne désespérément creux et gratuit, et la qualité relative à la reconstitution historique en pâtit. Toute l’œuvre est prise d’une bipolarité navrante : d’une part la fougue de la jeunesse, d’autre part les réunions stratégiques où jaillissent peurs du complot et poncifs dignes d’un orateur mal réveillé. Josie Rourke avance avec des semelles de plomb et semble chercher tout élément qui pourrait choquer : et des scènes de sexe à rallonge et la cause homosexuelle et la condition de la femme. Par le pouvoir, l’homme a été changé en monstre ; dès lors, toute femme au pouvoir en subit la contagion et devient, à son tour, monstrueuse. Non que l’idée soit mauvaise ; seulement aurait-il fallu un peu de subtilité dans le traitement. Marie Stuart apparaît telle une figure de médiation qui comprend et défend les bonnes causes, fait rire et se montre à l’écoute voire décomplexée quand il s’agit de sexe (car de sexe il s’agit presque couramment). Et que dire lorsqu’elle pardonne à l’homosexuel – qui s’était travesti d’ailleurs quelques scènes auparavant, pour que l’amalgame soit complet – en tenant, par la même occasion, un discours sur la nature humaine : « Vous avez succombé à votre nature », blablabla. En somme, Marie Stuart, Reine d’Écosse c’est un peu l’Histoire relu par les pages Gala mais qui bénéficierait de deux atouts majeurs : la performance de Saoirse Ronan et la composition musicale signée Max Richter qui tentent, respectivement, d’insuffler une âme et de souffler des émotions à un film trop balourd et caricatural pour convaincre.
Pour son premier banc d’essai, la Britannique Josie Rourke succèdent à John Ford dans un projet ambitieux, malgré le maigre atout du décor et des costumes. Le jeu du pouvoir est remis dans un contexte historique où les premières femmes de la haute se distinguent par leur volonté de préserver la couronne. Entre Angleterre et Ecosse, deux terres sœurs, naît un conflit qui éveillera des aspects médiocres de la monarchie et de la position d’une femme dans la hiérarchie. Il aurait été difficile de concevoir un énième biopic qui n’apporte pas plus de valeur ajoutée et ce dernier essai parvient à convaincre par le biais de mises en scènes conventionnelles. Sans doute trop bavard dans son élan de bonté, l’intrigue repose toutefois sur ses femmes qui, au milieu de la masse masculine, devront s’imposer sur tous les fronts.
Marie Stuart (Saoirse Ronan) est cette jeune et vive reine dont la générosité peut être un magnifique atout pour unifier les peuples, mais qui verra bien des ennemis en profiter pour la discréditer. Les tensions démarrent lentement, sous une couverture douteuse et dans les chambres des conseils de guerre, car à l’opposé, se trouve une souveraine menaçante et menacée par les contraintes de son statut. Elizabeth I (Margo Robbie) n’est pourtant pas le genre à promouvoir les mauvais sentiments, aux détriments des mauvaises intentions. Elle est tiraillée par ses sujets qui la façonnent et qui la conditionnent comme un enfant. Et à chaque fois qu’on parle d’elle ainsi, l’écho se fait sentir plus au nord, où Marie en profitera pour alimenter son pouvoir, jusqu’à ce qu’une rupture vienne l’amputer de sa noblesse et de sa grandeur. Toutes deux vont avoir à faire à des hommes influents, mais qui restent avant tout des hommes. Chacun possède ses pêchés, mais ces derniers les accumulent au cours du périple, laissant ces femmes fortes dans une position gênante. C’est pourquoi, il est important de souligner que l’issue du drame valorisera essentiellement cette complicité, partant d’une bêtise et arrivant à une formidable stabilité politique.
Cependant, ce sera à travers cette grande rivalité qu’on aura le plaisir de décortiquer les malheurs de ces ladies, qui cherchent avant tout à survivre. L’engagement politique peut toutefois troubler, car Marie ne devrait pas être aussi investi dans le jeu de la couronne, contrairement à Elizabeth, qu’on ressent plus affaiblie et plus influençables. Cela expliquerait la complémentarité des femmes, qui partagent des lettres ou une chambre. Un réseau se crée autour d’une sororité, mise à mal par des ambitions confuses et bestiales. Et nous sommes censés envier Marie pour sa clairvoyance et ce parti-pris déséquilibre certains propos qui auraient pu donner suite à plus de pertinence. Mais au-delà de cette frontière, la trahison englobe toute la trame, laissant paraître la lâcheté comme une victoire ou bien la bonté comme une défaite.
S’offrant quelques libertés scénaristiques et en posant un cadre bien éclairé, « Marie Stuart, Reine d’Écosse » finit par s’affirmer et son discours finit par trancher dans une morale poignante. La Grande-Bretagne y est ainsi illustrée divisée par les orientations religieuses, mais également par la quête d’un trône confortable. Pas ou peu d’interaction avec les paysans auront lieu, mais on préférera suggérer les intentions, à défauts d’être frontales par moments. Le sort de la femme a toujours été incertain à une époque aussi révoltante, mais on se laisse guider grâce à des interprètes de qualité.
Un film qui a sacrifié la veracité historique sur l'autel du dogme politiquement correct et de la diversité. Comme le disait Dumas, on peut violer l'Histoire si on lui donne de beau enfants, mais on a le droit de ne pas être d'accord.
Ce n'est pas un film historique , en effet beaucoup de liberté avec les faits (par exemple les deux souveraines ne sont jamais rencontrées !) mais on est néanmoins emportés par le romanesque et le destin tragique de Marie Stuart.Ici Rourke met surtout l'accent sur la difficulté (finalement partagée entre ces deux femmes pourtant si opposées ) d'exercer le pouvoir quant on est femme en ces époques si rudes.Les deux actrices sont épatantes , la fameuse scène de leur supposée entrevue est magistralement jouée, intense et très prenante..Un grand moment de..Cinéma !
Sur un film historique, soit on tente une réalité historique stricto sensu, soit, comme dans le Marie Antoinette de Sopia Copploa, on en fait un film complètement décalé et anachronique. Celui-ci est complétement chimérique : il tente de faire écho par des thèmes de société moderne, via une situation d’il y a plusieurs siècle, piétinant les réalités historiques, dont les tenant et les aboutissants ne se limitaient pas à l’époque à 2 femmes, mais à une guerre de religions sur l’Europe entière. Le scénariste aurait dû se contenter des faits qui auraient insufflés à eux seuls la dimensions dramatique plutôt qu'une mise en scène forcé … Bref pas convaincu !
Assez fidèle historiquement, la photo du film est sublime et les actrices excellentes, crédibles. La vie de Marie Stuart est suffisamment romanesque pour ne pas en rajouter. Les rapports entre les deux reines sont effleurés, c’est dommage .
Très beau film historique , sur une période dominé par les hommes . Conflit et jalousie pour le pouvoir , 2 reines au destin tragique. , superbe , costume et atmosphére trés masculine pour le destin croisé de 2 femmes dans cette époque troublée
De prime abord, « Marie Stuart, Reine d’Ecosse » ressemble à un parfait véhicule à Oscars pour ces deux stars en tête d’affiche doublé d’une redite sur l’histoire vue et revue sur la Reine Elizabeth d’Angleterre. Mais on est très vite rassuré car ce n’est pas qu’une œuvre destinée à mettre en avant son duo d’actrices, au contraire elles sont au service du film plutôt que l’inverse, et l’histoire se focalise bien plus sur la Marie Stuart du titre, qui n’est donc pas un mensonge, plutôt que sur Elizabeth qui se positionne davantage comme un second rôle ici. Étonnamment, c’est une première œuvre à laquelle on a affaire, une œuvre réalisée par Josie Rourke et une œuvre de femmes à la barre donc. Un constat qui se vérifie avec le sujet du film et ses fondements, très féministes, les deux reines passant leur temps à essayer d’échapper aux complots et trahisons ourdis par les hommes qui aimeraient les voir rester à leur place.
C’est d’ailleurs ces complots, ces manipulations et ces intrigues de cour qui font le sel de « Marie Stuart, Reine d’Ecosse ». Le film est tellement dense à ce niveau qu’il aurait pu faire l’objet d’une mini-série ou d’un téléfilm en plusieurs parties. Les événements s’enchaînent à une vitesse qui ne nous laisse aucun répit deux heures durant et les intrigues, qui semblent peut-être parfois un peu survolées, sont néanmoins assez claires pour que l’on suive sans souci le déroulement de l’histoire et qu’on se passionne pour cette évocation d’un règne parallèle entre deux reines, sœurs ennemies. C’est donc aussi à la fois une brillante leçon d’histoire qui nous en apprend sur les querelles entre protestants et catholiques, anglais et écossais et rois et reines. Saoirse Ronan et Margot Robbie tiennent bien leur rôle mais on n’est pas non plus dans l’incarnation à performance excessive, ce qui pourra tout autant plaire comme pour moi que décevoir certains. Dans un second rôle pas évident Jack Lowden est tout aussi remarquable.
Ce qui se doit d’être la cerise sur le gâteau du film, la rencontre entre les deux reines (elles n’ont finalement qu’une seule longue scène en commun, un peu comme De Niro et Pacino dans « Heat ») se fait attendre. Et c’est tout à fait judicieux puisque cela est non seulement en adéquation avec l’histoire mais que cela fait monter l’attente du spectateur. Et celle-ci ne déçoit pas, comme si les deux actrices attendaient de se faire face pour allumer véritablement le feu de leur talent. Et pour une première mise en scène, Josie Rourke, qui vient du théâtre, ne déçoit pas. Sa réalisation est ample et elle nous offre de magnifiques plans sur la campagne écossaise tout comme elle parvient à optimiser les angles de vues des immenses châteaux qui ont servi au tournage. Le film est traversé par un souffle romanesque incroyable. Dès le départ on est captivé par cette histoire et ses rebondissements incessants, tout cela enrobé dans la sublime partition de Max Richter, à la fois épique et intime, qui joue beaucoup dans la réussite du long-métrage. C’est donc un film d’époque tiré à quatre épingles qui s’avère en tous points passionnant.
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Ça n'est pas du tout ce à quoi de m'attendait. C'est un film basé sur la relation "amicale" de deux femmes. Je m'attendais à beaucoup plus de faits historiques, de combats ... Grosse déception !