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Un visiteur
3,0
Publiée le 12 juillet 2010
Après l'impeccable et implacable Triplettes de Belleville, Chomet - qui a cette fois totalement rompu avec De Crécy, si ce n'est dans une certaine similarité des styles graphiques - adapte un scénario inédit et -du fait du choix du non-dialogue- inouï de Jacques Tati. Entre présentation de la décripitude d'un homme hors de son temps, perdu dans l'émergence du capitalisme flamboyant des années 50, qui préfère pubs et rock-stars en cartons aux bons vieux artisans du spectacle, et risque de plonger dans la nostalgie d'une bonne vieille France n'ayant jamais existé, Chomet jongle et laissera chacun se faire sa propre opinion. Le graphisme est toujours chiadé -des lieux au dessus de la masse animée fût-elle internationale-, que ce soit pour le graphisme des personnage ou des décors, mais la narration et la mise en scène, un peu mollassonnes, ne parviennent pas à nous transporter dans ce long film d'1h20. Et ce d'autant plus qu'il se perd dans les méandres d'une histoire (d'amour?) qu'on jugerait cliché si l'on pouvait la juger sur pièces.
Techniquement, l'animation est bien foutue, dans le style réaliste/disney vieille école (avec le charme en moins). Mais ce quintal de feuilles d'anim est au service d'un script maladroit et peu inspiré, doublé d'un parti pris de mise en scène étouffant la narration et rendant le film inutilement abscons. L'assoupissement a d'ailleurs failli avoir raison de moi par 3 fois, et le film semblait faire le double de sa durée. J'avais pourtant beaucoup aimé les Triplettes et pardonné les errements de rythme de ce dernier, toujours contrebalancés par des idées graphiques, narratives, ou d'ambiance. Mais là, non. Juste l'ennui, et un peu de colère à la fin devant ce considérable gâchis d'énergie pour si peu.
Un de mes plus grands regrets cinéphiliques, c'est d'avoir l'impression de ne pas savoir apprécier le cinéma de Jacques Tati à sa juste valeur. J'ose espérer que cela s'arrangera avec les années mais toujours est-il que malgré cela j'ai beaucoup aimé ce film qui s'inspire d'un scénario inachevé dont il est l'auteur et qui a su parfaitement reproduire son univers unique. L'histoire est très belle mais très mélancolique, et les personnages très attachants. Difficile donc de ne pas être ému d'autant que la grande qualité de l'animation qui allie avec maestria réalisme et poésie sert merveilleusement l'ensemble. On ne peut donc s'empêcher de penser avec joie que si le cinéma d'animation français est capable d'arriver à un tel résultat, il a un très bel avenir devant lui. Enfin, Sylvain Chomet a fait de l'excellent boulot et je ne crois pas prendre un grand risque en pariant que si Jacques Tati était toujours vivant il aurait énormément apprécié ce film.
Grosse déception pour un long métrage qui avait sur le papier tout pour plaire! Une histoire écrite par l'immense cinéaste (et poète!) que fut Jacques Tati et une équipe qui s'était illustrée auparavant par un dessin animé original et abouti («Les Triplettes de Belleville»), que demander de plus? Hélas c'était sans compter avec la frilosité des artisans de «L'Illusionniste». Certes le coup de crayon est excellent, l'animation est tout à fait honorable (la 3D est d'ailleurs très bien utilisée) et les décors sont (surtout, et de loin, les extérieurs) magnifiques. Mais est-ce là tout ce qu'ils avaient à nous proposer? De la poésie bas de gamme et souvent poussive, un rythme tout sauf maîtrisé, un scénario fainéant qui enchaîne les clichés à la pelle et s'embourbe dans une intrigue secondaire inutile? L'esthétique ne fait pas tout dans un film, loin s'en faut, surtout quand le fond ne suit pas! Sylvain Chomet se repose presque exclusivement sur quelques gags répétés à l'usure et pour la plupart sans effet (car mille fois déjà-vus ailleurs), et pire encore, il joue la carte de la nostalgie à fond! Exit le regard amusé et subtilement corrosif de Tati sur la modernité, place à une dualité passé/présent grossière et assez rétrograde (le fameux « c'était mieux avant »). Mais le plus décevant c'est cette histoire ô combien dispensable et mal traitée de l'affection du personnage principal pour une fillette qu'il a rencontré par hasard. Totalement dénuée d'un quelconque enjeu, si ce n'est apporter la dose "histoire d'amour de service" au long métrage... Heureusement que l'esthétique reste digne d'intérêt! Un dessin animé français de cette qualité (avant tout visuelle), il faut le noter, certes. Mais la marge de progression est immense, on bien loin de Miyazaki ou Takahata! D'où ma sévérité : les français doivent viser plus haut pour faire mouche, ils en ont la capacité (ne serait-ce que formelle)! Il ne manque « qu'un » scénario, ça doit être possible de résoudre ce problème pour une prochaine fois! Enfin je l'espère... [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Vers la fin des 50’s, le rock voit le jour et commence à sonner le glas du music hall. L’illusionniste n’obtient plus guère de cachets et décide de s’exiler à Londres. Et comme une longue descente inéluctable, il se produit dans les bars, des pubs pour finir au fin fond de l’Ecosse. Là, il rencontre la jeune Alice qui va devenir son rayon de soleil. Sophie Tatischeff, la fille du grand Jacques Tati, confie ici un scénario de son père à Sylvain Chomet créateur des « Triplettes de Belleville ». Ce dernier nous offre là un dernier Tati ; l’univers burlesque du grand Jacques est très présent ; on retrouve aussi la poésie, l’humour fin, la mélancolie caractéristique de M.Hulot. Cette histoire d’amour impossible est touchante de sensibilité et de pudeur. Une belle réussite de tendresse, dommage que le scénario soit à mon goût trop léger. Un dessin animé trop hermétique pour les enfants… les plus grands doivent le voir… un grand plaisir dans un univers particulier.
Tout a déjà été dit sur les qualités esthétiques de cet Illusionniste : animation superbe (comme toujours avec Sylvain Chomet), dessins magnifiques (on croirait voir Jacques Tati reprendre vie !) et surtout une intelligente sobriété. En effet, Chomet ne profite pas de sa maîtrise esthétique unique pour tomber dans la débauche d'effet, et signe un film toute en retenue, simple, touchant et profondément humain. Car toute l'émotionnel de l'oeuvre réside dans ses images ; à la fois magiques et désenchantées, pleines d'espoirs et désespérées, chacune renferme ses ambiguités et se contradictions. Chaque plan renferme en lui la clarté de l'instant présent et les lumières tamisées de la nostalgie ; L'illusionniste est un film enchanteur et lucide, un conte de fée privé de toute naïveté. Il n'en est que plus beau.
Ce film d'animation est tout simplement un chef d'oeuvre. C'est un bel hommage a Tati qui avais à la base écrit le scénario pour réaliser un film. Chapeau.
Un superbe film d'animation tendre, mélancolique et poétique où plane l'ombre du grand Jacques Tati. L'animation et les dessins sont très beaux et le scénario, dénué de presque tout dialogue, est finement écrit. En un mot : magnifique.
Après « Les triplettes de Belleville », Sylvain Chomet revient une seconde fois au film d’animation. Sorti en 2010, ce long-métrage est l’adaptation d’un scénario inédit de Jacques Tati. Il raconte avec poésie le déclin des artistes du music-hall et notamment celui d’un magicien parti vivre de nouvelles expériences en Ecosse. Les dessins restituent parfaitement l’ambiance morose de cette histoire sans parole. Malgré tout, le récit reste bien plat avec un véritable désenchantement. Bref, une petite lueur d’espoir aurait été appréciable.
Quelle désillusion ! Sylvain Chomet n'a pas réussi, d'après moi, à rééditer le petit miracle des "Triplettes de Belleville". Pourtant, "L'Illusionniste" commence très bien : son charme désuet, la qualité de ses dessins, de la musique, toute sa poésie fonctionne parfaitement pendant un gros premier 1/4 d'heure - jusqu'à l'arrivée du magicien en Ecosse. Le problème c'est que la suite, pire que de m'ennuyer, m'a carrément fichu le bourdon. Ca tient à peu de chose pourtant : le fait que la quasi absence de dialogues (choix risqué mais défendable) n'ait pas été compensé par une bande son agréable me semble en être la raison majeure. On se retrouve donc devant une histoire mélancolique, à l'univers vieillot, où la solitude de personnages atones prédomine, plongés dans un long silence qui finit par en devenir déprimant. Le scénario n'est pas non plus le point fort de ce film d'animation, malgré quelques trouvailles de-ci, de-là. Enfin, le dernier 1/4 d'heure est quand même bien plus agréable à suivre, malgré sa morale pessimiste, et le retour d'une jolie musique est sans doute le coup de baguette magique qui avait manqué... Comme quoi, ça n'a pas dû se jouer à grand chose... à un ou deux trucs près...
L'Illusionniste fait partit des films, qui selon moi, vous rende différent, vous fasses réfléchir, découvrir "l'enfer du décor" tel qu'il est dans se film. Je ne m'attendais pas à un film si triste, qui montre véritablement la destruction d'un monde et de ces acteurs et le début d'un nouveau..
Bel animé écrit par Jacques Tati, dont on reconnait immédiatement le personnage et l'univers. C'est poétique, simple. Le dessin, très fouillé et parfois magnifique, retranscrit a la perfection l'ambiance des anciens temps.