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Manuch22
3 abonnés
15 critiques
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5,0
Publiée le 14 décembre 2007
Un film vraiment surprenant et j'ai souvent pensé à La nuit du Chasseur en le voyant. Le film a un côté "rêve éveillé" que je trouve très beau et émouvant. Et pourtant, cela ne ressemble à aucun autre film, c'est personnel sans être ésotérique ou auto-centré. Une réussite mais dommage que le film soit resté si peu de temps à l'affiche !
La tentative d’approche du conflit 14/18 très novatrice est louable, voire même par moments admirable. Camille l’androgyne, incarnée par une Testud plus insaisissable et fascinante que jamais, qui court après un mari mort ? perdu ? se révèle être un ange déchu annonciateur d’une prophétie du malheur. Elle symbolise dans son combat contre nature, toute la déraison que provoqua la dernière année de cette sale guerre. Bozon est passionné par son sujet, il réussit à nous tenir en haleine avec une belle conviction. Il se laisse aussi débordé par cette ambition et souffre d’un manque de moyen pour mieux l’extérioriser. Alors parfois il compense, tablant sur l’originalité. Ca fonctionne lorsqu’il s’agit de la parabole de l’Atlantide, sorte d’Eldorado mythique à atteindre, là où l’on espère « que les esprits sont petits sont petits, pas étroits », un pays où il n’y a pas d’orphelins ni de malheureux. Ca frise le ridicule quand nos trouffions entonnent des chansons pop, adaptées pour la circonstance, disgracieuses tant dans le texte que dans l’interprétation. Elle viennent contrarier le récit et casse le rythme du film qui ne tient déjà qu’à un mince fil de soie poétique. Mais les interprètes compensent, Testud est entourée d’hommes. A commencer par un Pascal Gregory émérite en Lieutenant paternaliste et surtout François Négret fiévreux et fabuleux, l’année 2007 signe décidément son retour . Bozon a ses références, il filme à la manière de Rivette (épure de l’image, du décor) ou de Rohmer (théâtralité de la gestuelle, du texte), mais il manque encore un peu de cohérence en matière d’art. Une légère déception pour un film tout de même audacieux et plein de charme.
Sylvie Testud insuffle à ce film singulier une aura mélancolique qui baigne l'oeuvre tout entière. La force du film vient de la confrontation de deux complémentarités : Camille et la troupe de soldats. Elle cherche à retrouver quelqu'un, eux à fuir quelque chose. Il y a aussi cette inversion des polarités masculin / féminin dans le travestissement de Camille tandis que ces hommes témoignent d'une certaine féminité dans leurs préoccupations "artistiques" et leur refus de cette guerre. Ce périple à travers champs, bois et rivières est tout emprunt de la mythologie d'Hermès, Dieu des voyageurs et des messagers (transmission d'objets, de lettres à remettre, création d'instruments de musique fabriqués avec les moyens du bord) Une sorte d'hymne à la vie sur fond de guerre à peine entrevue. Un film poétique aux accents fortements rimbaldiens.
Même si le thème de la femme déguisée en soldat n'est pas neuf (Mulan, etc), le pitch annonce un film original qui traiterait de la Grande Guerre avec un regard différent et puis ... rien ou presque rien. Le film s'égare, comme le réalisateur qui semble avoir du mal a motiver ses troupes autour de son projet. Dommage.
Je suis épaté par ce film car ça qualité visuelle et scénaristique vous emporte dans une poésie des sentiments, rare sont ses réalisateurs qui prenne des risque et là il a osé mais avec une efficacité digne de sa personnalité j'engage les gens à louer ou a voir ce film peu distribué dans les grandes salles Bravo serge, et un coup de chapeau à la photographie a voir de toute urgence