C'est juste quelqu'un qui raconte son enfance en fait, un premier film, sans doute avec de gros morceaux d'autobiographie, mais fort bien fait.
On découvre tout un monde, avec ses codes, ses rites et ses idéaux. Les skinheads.
Tout d'abord, un peu de manichéisme. Il y a les bons skinheads (sympas, s'occupent des enfants, ne sont pas racistes, ne cherchent pas la bagarre, polis avec les adultes, etc.), et les méchants skinheads (sortent de prison, tatoués de partout, violents, enragés, s'attaquent aux enfants en leur piquant leur ballon, fonctionnent de manière militaire, etc. )
Cette vision des choses un peu tranchée n'est peut-être pas si éloignée de la réalité.
On suit l'itinéraire d'un pauvre enfant orphelin qui se lie avec les bons skins, et qui finit embrigadé par les mauvais.
Le prosélytisme de ces hooligans assoiffés de haine fait vraiment peur. Par sa violence, mais aussi par son efficacité. On comprend qu'un pauvre gosse sans repères y tombe.
Ce qui fait la force du film, ce sont, comme souvent dans les films anglais, les acteurs. Surtout les méchants. Le réalisateur parvient à faire en sorte que, sans partager leurs opinions (évidemment!), on éprouve de la sympathie pour eux. Ils sont tous plus ou moins manipulés, tous plus ou moins victimes.
Un bon film social sur un système avilissant qui, sous couvert de vouloir révéler la "vérité", d'offrir une vision du monde alternative, embrigade, emprisonne, rend stupide.
Les skinheads ne sont pas les seuls à employer ce genre de méthodes.