Eric Lavaine qui s’est fait une place dans la comédie en France avec des films plus ou moins inégaux (rappelons que son dernier film avait réussi à donner un Dubosc sympa à voir), le revoici donc avec une comédie portée par deux acteurs français ayant déjà fait leur preuve dans la comédie, genre dont ils se sont fait une spécialité et avec lequel ils se sont fait un nom. Mais à aucun moment le film ne touche le spectateur par l’humour si ce n’est que par quelques répliques assez marrantes mais déjà toutes montrées dans la bande annonce. Le duo ne fonctionne malheureusement pas aussi bien que cela aurait dû marcher, pour Kad, on a l’impression de le revoir dans mais qui a tué Pamela Rose mais en moins bien, n’arrivant pas à réitérer le potentiel comique que son duo avec Olivier dégageait. Et bien que la présence de Carole Bouquet avec son lot de gags puissent être au final une bonne idée tant celle-ci arrive à apporter de la prestance, mais comme bien souvent mis à part l’histoire qui ne tient pas la route (mais ici, pour le coup, l’histoire ne nous intéresse pas du tout), il faut tout de même des dialogue ou des gags sur lesquels le spectateur peut se rabattre. Or les dialogues bien qu’on remarque une volonté des auteurs à chercher par tous les moyens de souscrire quelques sourires aux spectateurs ne collent pas et ne font pas mouches. Pour ce qui est des gags, certains sont assez drôles alors que d’autres se révéleront au final déjà vu ou assez décevant, comme le pet dans la piscine ou encore le vomi dans la bouche du courtisan. Le film comporte de bonnes scènes notamment avec François Damiens (acteur ayant décidément un bon potentiel et étant de plus en plus sollicité dans le cinéma français), Protéger et servir se plante donc dans les largeurs tant celui-ci n’apporte aucun intérêt si ce n’est que c’est un film une fois de plus avec Kad Merad qui depuis Bienvenue chez les ch’tis est très sollicité, le plus énervant vient du fait qu’il reste dans le même genre pour l’ensemble des comédies dans lequel il est présent à savoir un personnage un peu beauf et un peu niais dont le spectateur commence à saturer, un peu la même sensation que pour Dubosc, si ce n’est que Eric Lavaine avait réussi à donner un autre style à Dubosc, permettant de découvrir au mieux son talent. Comme dit plus haut, le seul intérêt de ce film demeure dans le personnage de François Damien qui peut avoir un film à lui tout seul tant chacune de ses apparitions sont tordantes, mais les autres acteurs secondaires connus pour leur talent comiques ne sont pas en reste, Jonathan Lambert, Gérard Loussine provoquent quelques sourires. Mais malgré les indications du réalisateur voit même de Cornillac qui dira le jour de l’avant-première de laisser son cerveau à l’entrée de la salle ne permettra pas de nous faire aimer cette comédie tant celle-ci comporte peut de gags ou de répliques tordantes, on pourrait ainsi résumer l’ambiance et la qualité des gags à la dernière blague faite par Jamel dans Astérix et Obélix Mission Cléopâtre où il insiste pour faire comprendre à son interlocuteur sa blague, Protéger et servir est dans cette même optique, volonté de ressortir durant toute la durée du film certains gags afin s’assurer que le spectateur aura bien compris, mais malheureusement l’effet inverse se produit, série de gags insistants, allant parfois dans le registre du gras et du lourds, de plus on a l’impression que le réalisateur pris par le temps ou la volonté de sortir son film sur les écrans au plus vite à bâclé aussi bien la réalisation (sans compter de nouveaux les gags où certains ont été copiés d’autres comédies comme la mauvaise haleine du personnage de Carole Bouquet qui vient de La cité de le peur), dommage en tout cas que le réalisateur n’a pas su exploiter au mieux les gags intéressants comme la radinerie de kim Houang ou encore le fanatisme pour Jésus pour Michel Boudriau.
Eric Lavaine décrit son film comme « un bon moment de divertissement qui s’adresse à un spectateur honnête, heureux de se marrer », cette phrase résume donc bien la volonté du réalisateur de ne pas trop pousser le film vers le haut, se contenant de faire le minimum en espérant que cela passera, mais ici on ne peut que constater que les lourdeurs et les bêtises sont pleinement assumés c’est déjà cela de gagné. Le duo infernale de Merad et Cornillac laisse peu de place à une intrigue policière mal rythmée et insignifiante, bien que quelques bonnes idées arrivent à s’extirpés de ce foutoir, cela confirme qu’on est bien dans une comédie française où quelques idées sortent du lot. L’interprétation de Merad est un peu ce qu’il donne actuellement dans la comédie, à savoir un agitateur occupant toute la place ne laissant ainsi pas grand-chose aux autres.
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr