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JimBo Lebowski
395 abonnés
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3,5
Publiée le 10 février 2017
Quelle classe Mifune ! Un Kurosawa peut-être un poil trop verbeux et moins puissant et radical (globalement) que Yojimbo, mais Sanjuro excelle dans son espièglerie parsemée ici et là ainsi que dans son message profondément humaniste, sans compter ce final génialissime !
Dans la foulée de "Yojimbo", Akira Kurosawa reprend le personnage du samouraï vagabond (Toshirô Mifune impressionnant, une fois de plus) dans une époque plus récente. Cette fois, le solitaire aux méthodes peu orthodoxes va venir en aide à une bande de jeunes guerriers inexpérimentés qui veulent retrouver le chambellan de leur clan, kidnappé par des ennemis souhaitant le condamner. Le film s'appréhende comme une gigantesque partie d'échecs où les deux camps vont constamment faire évoluer leurs stratégies soit pour obtenir des aveux du prisonnier soit pour tenter de le libérer, et où Sanjuro doit user de nombreuses ruses pour se rapprocher du lieu de captivité. Maîtrisant parfaitement l'espace - en exploitant très bien l'idée que les libérateurs et les kidnappeurs sont voisins - tout en liant la question du regard à celle de l'ignorance (savoir où l'ennemi se trouve), Kurosawa instaure un suspense ludique dans le sens où le sérieux de l'enjeu est en permanence désamorcé par un humour qui passe à la fois par la drôlerie du rapport entre le protagoniste et ses compagnons et par la légèreté des personnages féminins, dont le calme contraste fortement avec la nervosité de Sanjuro. Incapable de garder son épée dans son fourreau, comme on le lui reproche, le samouraï développe sa propre ambiguïté en regrettant les nombreux meurtres qu'il commet, même si ceux-ci sont légitimés par la situation. La conclusion de ce tiraillement intérieur est finalement incarnée dans l'ultime combat contre Muroto, dont l'aspect spectaculaire est moins lié à l'action, très brève, qu'à l'attente et aux regards qui précèdent. Toujours en mouvement en faisant évoluer son rythme et ses personnages, "Sanjuro" finit par poser intelligemment la question de la responsabilité morale d'un héros certes sauveur mais qui remet lui-même en question son tempérament fougueux. En somme, un excellent divertissement qui n'oublie pas d'interroger les motifs qu'il met en scène.
On ne peut s'empêcher de comparer aussitôt le film de Kurosawa et les premiers westerns spaghetti de Leone. Les deux genres se ressemblent beaucoup, autant dans l'intrigue que dans la forme des personnages : l'arrivée d'un étranger dans une ville en proie à la rivalité entre deux clans, et cet étranger, impressionnant les autres pour obtenir tout ce qu'il veut, se fera piéger par son petit jeu. Si la première partie présente beaucoup l'environnement et les protagonistes, la seconde moitié est plus prenante, montrant la survie du héros, qui met de côté sa recherche d'argent pour la moralité. Mais les personnages sont moins marquants que les 7 Samouraïs, en dépit d'un remarquable casting qui s'appuie sur le choix de "gueules". Sans doute est-il préférable de le voir pour comprendre combien l'oeuvre de Kurosawa a pu influencer le western en Europe.
Suite de Yojimbo (mais il n'est pas nécessaire d'avoir vu ce dernier pour comprendre ce nouvel opus), Sanjuro laisse plus de côté le ton désespéré de son illustre prédécesseur pour faire bien plus place au second degré, notamment avec un humour décalé réussi. Si on perd en propos, on gagne en rires (mais rassurez-vous, le film sait être sérieux et grave par moments) et en rythme, et c'est le principal. Le personnage de Sanjuro suit une évolution intéressante, tout en restant le personnage grossier et moralement flou que l'on adore... Et puis bien sûr il y a la mise en scène très professionnelle de Kurosawa et des scènes d'action qui dépotent. Alors si j'ai un tout petit reproche à faire, c'est que je trouve que les personnages autres que Sanjuro et son rival manquent un peu de développement. Ça reste une réussite du cinéaste japonais.
Kurosawa réussit un excellent exercice de film de samourai pacifique ; un film non-violent chez les samourais! Il y a un gros travail de distanciation par la mise en scène et beaucoup d'humour, limite burlesque.
Avec "Sanjuro", le cinéaste s'amuse aussi à déconstruire toute l'imagerie virile du samourai : le grand guerrier doit servir d'escabeau à une femme ou cueillir des fleurs ! A ce sens, il préfigure selon moi Leone bien sûr, mais aussi Tarantino ou Kitano qui prennent également plaisir à casser l'imaginaire très masculin des yakuzas (voir "Sonatine" ou "Zatoichi") ou des gangsters ("Reservoir Dogs", "Pulp Fiction"). Pas mal comme filiation.
Le contraste entre l'univers masculin de Sanjuro et celui, féminin, des camélias est génial, drôle autant que poétique. Le final achève avec puissance cet éloge de la non-violence.
Mifune est excellent dans le rôle de ce samourai qui dresse sa voix et son sabre face à l'injustice. Si le film de Kurosawa à d’indéniables qualités graphiques et si la narration et ponctué de touches humoristiques. Il manque tout de même au film le petit truc en plus qu’insufflait un réalisateur comme Misumi dans ces longs métrages. C'est plaisant à suivre mais il reste une distance entre le spectateur et les personnages de ce film que Kurosawa n'arrive jamais à supprimer.
Un des films références dans la filmographie de Kurosawa car bien que ce soit la suite de « Le garde du corps » où l’immense Toshiro Mifune reprend son rôle du samouraï errant, arrogant, irrévérencieux mais diaboliquement malin et invulnérable avec un sabre, qui va se mettre du côté des faibles, c’est une approche assez différente du cinéaste pour raconter cette histoire. Il a biensûr usé de son humour toujours aussi fin et percutant mais la mise en scène est particulièrement théâtrale, outrancière et avec l’appui de cette musique décalée, ça nous rappellerait presque un dessin animé de Tex Avery. Je ne reprocherai que la petitesse des décors qui n’est qu’un petit village où les opposants sont quasi voisins de palier. Et vu l’intensité des voix dans les dialogues, on a un peu de mal à croire qu’ils ne se soient pas repairés et/ou dénoncés plus tôt…
Film étonnant puisque, en plus d'un scénario bien ficelé et d'une mise en scène soignée, Akira Kurosawa propose également une forte touche humoristique peu courante dans sa filmographie. Le résultat est encore une fois bluffant et l'on ne peut que passer un excellent moment devant ce "Sanjuro".
Génialissime, comme tous les Kurosawa que j'ai vu jusqu'à maintenant, c'est rythmé, c'est fort, l'utilisation des lumières et des musiques est exceptionnel. Les acteurs sont tous très bons, des "gueules" du cinéma japonais : Mifune, Nakadai... Le scénario est du pain béni pour Kurosawa : de l'action, un brin d'humour, des scènes fortes. C'est extrêmement maîtrisé et très intelligent, à voir absolument pour les fans du genre chanbara
Un film à voir ou à revoir. Un vrai plaisir, drôle, malin, épique bref comme on en fait plus. La photographie extrêmement soignée, une mise en scène fluide et irréprochable. Le duo Kurosawa/Mifune fonctionne encore, et livre l'une de leur meilleure collaboration.
Sanjuro : Akira Kurosawa; artisan émérite et génie de l'image, celui-ci avait déjà une belle carrière derrière lui quand il s'attaqua à Sanjuro; (des films comme L'ange Ivre, Vivre, Les Sept Samouraïs, Château de l’araignée...). Mais avec Sanjuro, Kurosawa signe l'un de ses meilleurs, un sublime Chanbara, et l'un de ses derniers films avant qu'il ne parte à Hollywood et que sa carrière ne ralentisse. Réalisé, scénarisé et écrit par Kurosawa; celui-ci dans Sanjuro retrouva par la même occasion son acteur fétiche : le charismatique Toshiro Mifune, campant ici le rôle d'un Rônin grincheux, un vagabond expérimenté dont la ruse n'a d'égal que le cynisme. Si je ne possédais qu'un seul et unique mot pour qualifier ce film, Sanjuro => Intelligent. Le scénario est tout simplement rusé, bien écrit, servit par une photographie magique. Dans son film le bon vieux Kurosawa pose sa caméra, pose le cadre et laisse jouer ses acteurs à coups de plans séquence; laissant ainsi parler les images avec intelligence et brio. Sans oublier le montage et l'art qu'à Kurosawa de découper son film; c'est juste génial. L'histoire elle, est belle, et intéressante pour qui aime le genre : un vieux Rônin qui vient offrir son aide à de jeunes samouraïs naïfs afin de sauver la vie du Chambellan du clan. Bonne lumière, bonne musique, un humour bien présent et subtil; j'applaudis. De la réflexion, quelques belles séquences d'action, et le bouquet final avec un superbe duel de Chanbara. Ce film est vraiment une franche réussite en tout point. Je ne me lasserais jamais de la ruse du personnage Sanjuro; Tsubaki Sanjuro dans le film. Ses improvisations, ses manies, son cynisme... c'est juste jouissif. Pour conclure ma critique je ne redirais qu'un seul mot pour résumer Kurosawa et Sanjuro, Intelligent.
Un bon chamabra qui malgré son ancienneté et la culture japonaise relativement méconnue en france, se regarde très facilement. Des rebondissements multiples, des scènes de combat courtes mais intenses et le charisme de Toshiro Mifune qui campe grosso-modo le même personnage que dans yojimbo. Un ronin au grand coeur, vagabond, malin et mal rasé. Une sorte de Clint Eastwood période "l'homme sans nom", à la sauce samouraï.
Quel bon air frais! Hahaha, j'ai passé un excellent moment devant ce chef-d'oeuvre qui tourne en ridicule ses propres personnages. Avec un scénario très bon et bien élaboré (voir tour à tour ce que planifie les deux côtés), impossible de s'ennuyer. On peut rire, trouver ça intelligent, bien ficelé, être ému ou se moquer des protagonistes, ce qui est une excellente marque de fabrique! On arrête un moment les films sérieux, et on se lâche un coup. Bon certes la situation du guerrier principal qui se trouve face à deux vingt hommes est un peu kitsch mais bon. Le noir/blanc est très bien utilisé et les différents plans sont un exemple de modernité contrairement à ce vieux Ozu qui est la définition même de l'ennui (Il était un père, au secours!). J'avoue que c'est pas très objectif, mais je me suis tellement tripé devant ce film, qui en plus est pas tout jeune, c'est très rare!
Alors que "Yojimbo" dénotait par son manque de rythme, avec "Sanjuro", Kurosawa signe un film malicieux, au scénario abouti, soutenu par le duo toujours excellent: Mifune/Nakadai. Ce premier reprend son rôle d’antihéros grognard, mais au grand cœur, plein de ressources face aux multiples rebondissements que propose le film. C'est évidemment superbement bien filmé et fait avec beaucoup d'humour.
Un film de chanbara(de sabre japonais)qui fit date pour sa représentation graphique de la violence,et pour justement la dénonciation de celle-ci."Sanjuro"(1962)permit à Toshiro Mifune de reprendre le personnage du rônin solitaire et pouilleux,mais qui brille par sa malice et son ingénuosité.Celui qu'il tenait déjà dans "Yojimbo".Akira Kurosawa conserve le noir et blanc,pour que le regard se concentre plus particulièrement sur les intrigues de cour.Des jeunes samouraïs,qui ne savent plus s'ils doivent faire confiance à leur chambellan,ou à l'inspecteur,et que notre rônin va aiguiller tout en douceur.Le scénario est très abouti,puisque chaque idée nouvelle de tactique chamboulle totalement la narration et notre regard sur les évènements.Kurosawa insuffle aussi beaucoup d'humour à son film,avec les 9 samouraïs crédules et changeants,qui suivent le nouvel arrivant comme un messie.Les combats interviennent à espaces réguliers.Ils sont parfaitement chorégraphiés,notamment le célèbre combat final et son geyser de sang,suivi de la phrase révélatrice "Laissez vos fourreaux là où ils sont".Passionnant.