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Ykarpathakis157
4 521 abonnés
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0,5
Publiée le 7 avril 2021
C'est étrange qu'un réalisateur de 84 ans ne sache pas encore comment terminer un film. Au début j'avais peu d'espoir quant au développement du film peut-être à cause de l'atmosphère spéciale et magique du Maroc mais ensuite pendant le film je me suis rendu compte que Grillet n'a pas trouvé une ligne de dialogue valable et surtout pas de le style pour élever son travail. Cela aurait du être dû un scénario complexe et ambitieux mais il est évident que le réalisateur utilise sa propre culture cinématographique. De nombreuses références aux œuvres d'autres artistes sont plus ou moins détectable et le résultat est un pastiche bizarre de maniérisme. De plus j'ai trouvé que les changements constants de style et de rythme sont trop incohérent. Je ne pense pas que le surréalisme signifie cela bien que Grillet semble connaître très bien ce genre d'art. Mais je tiens à préciser que je n'ai pas été perturbé par les scènes de violence mêlées de sexe qui apparaissent inutilement dans Gradiva...
A mon avis, ce n'est pas le plus réussi des films de Alain Robbe-Grillet. Il est certes formellement très beau (filmé au Maroc) avec des images léchées, le propos est loin d'être anodin, mais le récit se révèle parfois trop bavard (spoiler: quand par exemple Hermione, à la terrasse d'un café, explique tout ce que le spectateur doit comprendre par lui-même ) et les femmes y jouent presque exclusivement un rôle d'esclaves pour touristes sado-masochistes... On est très loin de la Belle captive !
Des femmes nues, enchainées et suppliciées ne suffisent pas à faire un bon film... Et rajouter des Harley et des Cadillac ne suffit pas à garder éveillé le spectateur qui se perd dans cette histoire sans queue ni tête, où le rêve et la réalité se mélangent sans cesse, pour aboutir au néant total d'une histoire de l'épaisseur d'un cheveu d'Arielle Dombasle, qu'elle a fort beaux d'ailleurs. Les acteurs font de leur mieux pour sauver le film du désastre. Seul petit plaisir: de beaux plans de Marrakech.
Même si le film pourrait frôler les frontières du kitsch (et se situer alors en Jean Rollin et BHL), Robbe-Grillet parvient à joliment l'éviter grâce à une croyance pure en un cinéma entendu dans son aspect primitif, et une science de la narration épatante, que les lecteurs de ses romans connaissent. Du coup, on navigue ici au beau milieu des "classiques du moderne", entre Antonioni, Bava et Bunuel, dans un film, entièrement tourné à Marrakech, qui ne ressemble à rien de ce qui peut se faire dans la production contemporaine. Jouissif et pervers, dans l'acceptation totale de ses vices, "Gradiva" ne ressemble en fait qu'à une chose : les écrits de Donation Alphonse François de Sade.
Consternant. Quand on voit ce film, on se prend à regretter que le ridicule ne tue pas. Le scénario, poussif et mal ficelé, mêle dans un délire incohérent des réflexions philosophico-trouducales dignes d'un gamin de douze ans, et des fantasmes esclavagistes absolument pas érotiques même pour les plus tordus d'entre nous. Les personnages ont la profondeur d'une flaque de gas-oil, et sont moins fouillés et moins crédibles encore que dans un porno, la symbolique est aussi subtile qu'une pub pour téléphone mobile, et l'intrigue est d'une originalité à tomber par tarre (pour peu qu'on n'ait ni imagination ni culture).
L'histoire : un homme qui fait des recherches sur Delacroix à Marrakech se trouve embarqué dans un club de sadiques où il persiste à chercher des esquisses originales pendant que des femmes suppliciées hors champ crient sans discontinuer (et sans qu'il se pose de questions). Il s'obsède pour une femme qu'il semble être le seul à voir, et qui fut la maîtresse du peintre, et fut exécutée pour cela. Le symbolisme lourdingue, les changements inexplicables de décor, les réapparitions de personnages morts, etc. ont déjà mis la puce à l'oreille du plus endormi d'entre nous mais le scéanriste juge quand même nécessaire de nous faire expliquer que tout cela n'était qu'un rêve, au cas où on serait vraiment demeuré.
On peut s'interroger de savoir comment des acteurs sérieux ont pu participer à cette indigeste mascarade? La réponse est simple : ils ne l'ont pas fait. C'est si mal joué qu'on en vient à croire qu'ils se font dicter les dialogues par oreillette, ou qu'ils ont autant de mal que nous à croire à cette bouillie informe et sans saveur. J'ignorais qu'Arielle Dombasle fût actrice. Apparemment, elle aussi. On aurait cru que le rôle d'un fantôme du passé était taillé pour elle? Pourtant, elle est aussi crédible dans ce rôle que Poutine faisant un discours sur les droits de l'homme. Sauf que Poutine est drôle, lui.
Le Robbe-Grillet nouveau est arrivé et le bonhomme reprend tout un dispositif si cher à la Nouvelle Vague : intrigue qui mèle fantastique et érotisme, jeu des acteurs volontairement décalé et "faux", volonté farouche d'aller vers un cinéma radical. Ici, le cinéaste fantasme sur l'Orient et notamment sur la femme humiliée, bafouée et martyrisée jusque dans sa chair. Film esthétique à la gloire de Delacroix, "Gradiva" est aussi une ode au sado-masochisme, sans que cela prenne une connotation vulgaire ou négative. Les différents tableaux qui nous sont proposés sont tous très beaux, même si l'ensemble fait résolument artificiel. Tout n'est pourtant pas réussi et certaines scènes provoquent immanquablement l'hilarité par leur côté très série Z. La seule présence de la délicieuse et très nulle Arielle Dombasle en dit long : son monologue sur le monde des rêves envahi par des syndicalistes est à mourir de rire tellement c'est idiot. Dommage car les autres réflexions, plus intellectuelles, sur l'image de la femme orientale et sur le rapport entre l'artiste et sa création sont bien plus intéressantes et dignes de leur auteur.
Quelquefois un peu chiant. Gravida est surtout à voir pour les sublimes images de la femme, et le talent du réalisateur pour mettre en place une intrigue qui tient parfaitement la route. Les croquis de Delacroix, le poignard, les filles, rien n'est laissé au hasard et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans le film. Quand il serait facile de négliger un ou deux détails, je n'ai pas remarqué le moindre oubli. Le jeu des acteurs est par contre très bâteaux, pas très intéressant. La Gravida/Hermione surjoue, impossible pour moi de croire une seule seconde à ce qu'elle dit. Quant à John, c'est pareil, à croire qu'il s'ennuie à jouer le rôle. Ce film plaira sans doute aux amateurs d'art, de femmes, peut-être aux sado masos. Mais dans l'ensemble, Gravida n'est pas très divertissant ni très bien joué, malgré la beauté de certaines scènes.