Faire un film qui rende hommage à une unité aérienne américaine de la seconde guerre mondiale entièrement composée de noirs, est en soi tout à fait honorable, d’autant plus que tiré de faits réels, il renforce l’idée qu’à cette époque encore le racisme contre les noirs était de rigueur dans l’armée américaine, jusqu’aux plus hautes instances des état-majors.
Cela étant, le scénario nous trace un portrait bien peu flatteur des personnages qu’il veut mettre en valeur. Tout n’y est que prétention, vanité, ego démesuré…comme ces « qualités » étaient inhérentes à la population sur laquelle le film se focalise. Ajouté à cela les archétypes des valeurs américaines, qui ont tôt fait de rendre l’histoire irritante, on se retrouve face à un désert scénaristique, qui mélange sans nuances volontarisme, beaux sentiments, mièvreries morales, incohérences variées, et cabotinage de haute volée.
Les allemands pour mal intentionnés qu’ils soient, sont vraiment mis en scène comme des
méchants de comics. Cette idôlatrie qui est vouée à nos « héros » donne presque dans le racisme anti-blanc, au sein même de leur propre camps.
Les batailles aériennes sont risibles. Non seulement on les dirait sorties d’un jeu vidéo, mais au-delà de ça , les rapports de force sont hallucinants de ridicule, et ici on a raison de dire que le ridicule ne tue pas, à par de l’allemand bien sur.. A chaque raid, on compte une cinquantaine de bombardiers lourds pour quatre chasseurs sensés les proté,ger, mais ce qu’il y a de bien c’est que l’armée allemande n’envoient que quatre chasseurs également, et quand bien même à réaction, et pilotés par les as de leur escadrilles, se font dézinguer sans coup férir par nos joyeux lurons de couleur qui n’avaient jusqu’à lors qu’une expérience théorique du combat aérien rapproché. Qui plus est, ça se balade au petit bonheur la chance, pour aller pilonner un aérodrome ennemi, ou bien un croiseur qui nécessiterait des bombes de 200 kilos mais que l’on fait sauter à la mitrailleuse.
Nos héroïques pilotes discutent d’avion a avion comme s’ils étaient installés sur la banquette arrière d’une limousine, se fichant totalement de ce qui se passe devant eux.
Mais peu importe, ce sont les meilleurs d’entre les meilleurs, et si on ne l’a pas compris, ils se chargent de nous le faire savoir. Autre énormité que ce raid de dizaines de bombardiers lâchant tous leurs bombes en même temps sur une zone neigeuse (quelle idée ?) qui demeure blanche immaculée…Bref, du grotesque à la pelle(teuse)
J’avais visionné il y a peu « La bataille d’Angleterre », les combats sont d’une toute autre teneur.
Il faut atteindre la toute fin du film pour qu’il y ait enfin une perte dans leurs rangs, mais comme le film est cousu de fils blancs, ce seul instant qui aie un peu de teneur est tournée n dérision par le retour (prévu de longue date par le spectateur) de celui qui avait été fait prisonnier.. Un spectacle affligeant..