Le Pacha est un film du cinéma de réaction, qui a sévi tout le long des années 60 et 70, en résistance à La nouvelle Vague. Ces deux cinémas, pourtant confondus dans la même industrie, ont vécu parallèlement, sans capillarité: réalisateurs, acteurs , équipes techniques et même producteurs sont différents de l un à l autre et ces 2 mondes ne se croisent que le temps d un festival, pour une promotion obligée.
A la fraicheur créatrice et merveilleusement désinvolte de ces jeunes insolents de la NV, le cinéma de papa ressere ses rangs et durcit le ton, ressuscitant les figures paternelles et les thématiques répressives: à la fin des annés 60, exaspèré plus encore par Mai 68, ce cinéma va produire deux films presques militants, dans lesquels on fait justice soit même, au mépris des usages (le Pacha) ou de la loi (la Horse). Contemporains du film Bonny and Clyde (dont on entend ironiquement la chanson dans le Pacha), ils véhiculent un message inverse à l identique .
Ce cinéma a produit le plus souvent de biens mauvais films, mais ces deux là surnagent et possèdent de grandes qualités, surtout La Horse, où Jean Gabin débarassé d Audiard, livre son dernier grand rôle avec celui du Chat, écrit également par Pascal Jardin.
Le Pacha, au scénario bien ordinaire, béneficie lui d une photographie très au dessus de la moyenne, d une musique de Gainsbourg (comme dans La Horse), et de morceaux de bravoure trés réussis.
En fait, ce film assume entièrement son âme réactionnaire et la scène au"hippies", cabaret imaginaire prétendument dans le vent, résonne comme un manifeste contre la liberté de l époque et de son droit à la diffèrence(homosexuels, femmes, noirs dansent de façon trop ostensible et filmés comme tel sous l oeil et la moue d un Gabin réprobateur). La France de l'époque goute cet esprit, et s offrira un second tour Pompidou Poher aux présidentielles de Mai 69, année pas érotique du tout, pour le coup