Exercice de style extrêmement difficile pour Jean-Francois Richet (Mesrine : L'Instinct de mort & L'Ennemi public n°1 - 2008), qui passe après Mathieu Kassovitz et son mémorable (et culte) La Haine (1995). Si les deux films traitent du même sujet (des jeunes issus de l'immigration et vivant dans des cités de banlieues), il est pourtant formellement impossible de confondre le film de Kassovitz et Ma 6-T va crack-er (1996), tant ces derniers son complètement à l'opposé dans leur traitement que dans leur analyse de la situation. L'un étant plus réfléchit et aboutit, quant au second, il s'avère être une banale apologie de la violence, sans queue ni tête et affublé de clichés. Une plongée tête la première dans une cité dortoir où la violence est omniprésente, des personnages stéréotypés, incapables de débiter une seule phrase correcte en français, glandeur de première à longueur de journée, passant leur temps à voler ou à se tirer dessus.
Si on parvenait à s'attacher aux héros du film de Kassovitz, ici, c'est tout le contraire, ils ont un effet répulsif ! Côté scénario, il n'y a pas grand chose à en retirer, le faible budget alloué au film se ressent, tout comme l'amateurisme chez la plus part des acteurs. Cependant, il faut reconnaître qu'un vrai travail a été fait au niveau de la B.O, c'était la moindre des choses, surtout pour un film pareil !
Concernant la fin, qui vire en émeute disproportionnée, on ne comprend pas réellement son sens, tout comme la dernière image du film, à savoir l'article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, où a voulu en venir le réalisateur ?