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carbone144
88 abonnés
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4,0
Publiée le 14 août 2011
C'est un film à la fois volontairement nul, dégoutant de part son histoire, et pourtant un film important, qui brise des tabous, et qu'il faut absolument voir. Il se laisse voir, il n'est pas ennuyant, il est d'un style simple et efficace, à l'intrigue intéressante mais aussi sur des bases de déjà vu (des méchants, des otages, une situation finale (censée) bien se terminer pour les gentils.). Ce film et différent et me marquera longtemps. C'est bien d'avoir fait un tel film. Mais je ne veux plus en voir de la sorte !
Un des films les plus violents qu'il m'est été donné de voir, tout en finesse et en psychologie. Certaines scènes parfois mineures accentuent le malaise et font monter la tension (comme celles des œufs cassés). Ayant vu ce film au cinéma à sa sortie, il m'a suffisamment impressionné pour m'inciter à ne plus voir aucun film violent durant une année. Après cela, j'ai commencé à revoir des films d'action américain, tant la violence présentée y est déconnectée de la réalité. Car la violence présentée dans Funny game a une dimension horriblement réelle.
Le thème et le concept du film est plutôt prenant. Des acteurs jouant très bien ( A croire qu'on a affaire à de vrais parano). En revanche, même si le but est de nous faire ressentir l'état dans lequel on pourrait être dans ce genre de scénario, il y a une succession de scène beaucoup trop longue vers les 2/3 du film qui, à moi et ma femme en tous cas, refait tombé l'angoisse et l'état d'anxiété dans laquelle on peut-être. A voir une fois dans tous les cas.
Le réalisateur autrichien Michael Haneke a fait connaitre son art troublant au monde grâce à ce détournement des codes cinématographiques. Le sadisme des deux personnages tortionnaires parvient à se faire ressentir par le public grâce à des interactions entre la caméra et l’un d’eux lui lançant des regards pervers. Le mal-être qui se créé alors chez les spectateurs est similaire à celui de ceux qui, devant PSYCHO, s’étaient pris d’affection pour le serial-killer ou à la jouissance que nous faisait partager Alex dans ORANGE MECANIQUE. Les limites de la moralité sont ainsi foudroyées par ce jeu de massacre collectif que l’on en vient à voir avec délectation ces deux psychopathes commettre avec un cruel détachement. La tension et l’ambiance glaciale de ce film parvient à se nourrir de longs temps morts qui, dans un autre contexte, seraient inopportuns. L’inhumanité omniprésente dans notre société et mise ici à l’image est encore accentué par un retournement de situation dont notre approbation réussit à prouver notre gout pour la déviation de la logique usuelle.
Insoutenable. Haneke crée le malaise avec une simplicité et une efficacité sans pareil. Jouant admirablement du hors-champ, il brise notre confort de spectateur. Alors pendant plus d'1h30, on se tortille sur son siège en essayant tant bien que mal de reprendre son souffle. Le sentiment de s'être pris une grosse claque persistera un moment.
C'est avec pas mal d'appréhension, je dois l'avouer, que j'ai commencé à regarder ce film car j'avais bien cru comprendre qu'il était très violent et dérangeant. Bien que l'impact ait eu un effet inférieur à ce que je craignais (heureusement ou malheureusement), je dois dire que ce film est puissant. Du moins pendant 3/4 d'heures. Pendant la demi-heure suivante, la pression retombe, le gros bémol du film. En même temps, le côté réaliste de cette partie du film touche par son efficacité et, même si on a moins peur, l'ennui n'arrive pas. Et puis la folie reprend de plus belle jusqu'au final. Funny Games, c'est un film cru, jusqu’au-boutiste qui nous montre de la violence gratuite et produite par deux jeunes qui semblent tout droit sortis d'une banlieue chic, tout de blanc vêtu comme pour compléter leur image "angélique", le tout sur une famille "parfaite". Michael Haneke n'hésite pas à nous montrer spoiler: le massacre d'un enfant (chose qui est très mal vu dans les films). Enfin, nous le montrer à moitié, car voilà le vice de ce film : le spectateur est devant le fait accompli, en flagrant délit de voyeurisme de la violence. En effet, les scènes horribles se font hors champ (la réalisation est excellente en matière de champ), ce qui oblige le spectateur à les imaginer, et le cerveau du duo brise les codes en nous parlant directement. Véritable œuvre psychologique, Funny Games est exceptionnel quant à sa réalisation. Ce huit-clos terrible porte à débat et soulève des questions au sein de ses spectateurs. Je tiens à applaudir le travail de Haneke et son audace. Un film culte à avoir dans sa vidéothèque pour les fans du genre.
Un film malsain qui instaure un véritable malaise. Arno Frisch est vraiment bon dans ce rôle violent sans aucune sympathie. La force du film porté par Michael Haneke est de montrer un film particulièrement violent sans en faire trop, sans tomber dans la "haine" gratuite bien qu'en montant en crescendo, cela finit par devenir un film malsain où Michael Haneke prend le spectateur pour en faire un acteur, un complice des deux meurtriers en brisant le 4e mur notamment une scène très surprenante, celle du Rewind qui prend vraiment à l'envers le principe même du polar. La fin est assez attendue et sans être surprenante, elle est parfaitement amenée et logique. De nombreuses scènes se passent aussi en hors-champ ce qui rend le tout encore plus obscène. Peut-être que ce qui est aussi terrifiant, c'est l'idée que ça peut arriver à n'importer qui. Vous n'auriez pas des oeufs ?
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4,0
Publiée le 31 mai 2010
Un choc! "Funny Games" va encore plus loin que les films prècèdents de Michael Haneke en prèsentant l'humiliation d'un couple (la femme contrainte de se dèshabiller) et son assassinat! Chaque fois qu'on croit deviner l'issue d'une scène, c'est le contraire qui arrive! ici peu de sang n'est visible mais la pression subie est palpable du dèbut à la fin, avec ce sentiment qu'à le spectateur d'être un voyeur! Dans une mise en scène brillante, faite souvent de longs plans-sèquences (les 7 minutes interminable d'une femme couverte d'ecchymose qui sautille pour se libèrer de ses liens), Haneke dènonce la violence par la violence en utilisant d'effets souvent virtuoses (la tèlècommande qui permet de rembobiner le film), en s'appuyant sur le duo Susanne Lothar-Ulrich Mühe comme des pions innocents, en ne leur laissant aucune èchappatoire, face à un Arno Frisch qui fait froid dans le dos! Le cinèaste nous pousse à la rèflexion sans pour autant nous traumatiser et nous fait comprendre les rèalitès de cette violence gratuite! Une oeuvre glaçante qui a horrifiè le festival de Cannes 1997, avec une B.O en parfaite osmose avec l'intrigue...
FUNNY GAMES m'a donné le même sentiment que lorsque l'on écrase un animal. Même si on a rien vu, on trouve ça atroce, mais au final, on l'oublie assez vite. Le film est plat, lent, il tente de copier un cinéma, entre Lynch et Aronofsky, sans jamais l'atteindre. Il ne fait ni peur, ni frissonner. (La scene du rambobinage m'a fait hurler de rire.) Je met 2 pour une Susanne Lothar, magistrale.
D'une violence psychologique inouïe, ce thriller piège le spectateur! Rarement un film ne m'aura mis aussi mal à l'aise. Cette terrible sensation provient du jeu des acteurs et surtout d'une mise en scène lente et posée, ponctuée de plans fixes à la limite du supportable. Haneke nous rend témoins impuissants de ce carnage et nous marque!
Avec "Funny Games" (Autriche, 1997) de Michael Haneke, le danger est grand. L'histoire est connu puisque le film et son expérience marquante en ont fait une oeuvre culte auprès des cinéphages les plus enclins à la pulsion scopique. L'aventure de cette famille bourgeoise qui se voit devenir l'objet de jeux sadiques est devenu pour certains un plaisir de sensations. Et pourtant l'ambition initiale du cinéaste était de dénoncer la violence banalisée au cinéma. C'était une réponse à des cinéastes comme Tarantino, Tsui Hark et plus explicitement au "Natural Born Killers" d'Oliver Stone. Les prises à parti du spectateur par le personnage d'Arno Frisch (véritable incarnation de l'arrogance insupportable), ses clins d'oeil narquois à la caméra prend directement le spectateur aux jeux "funny" dont ils s'amusent. L'ambiguïté réside ici et n'est pas tant le problème du film que celui du spectateur. Aux esprits quiets, le film sera un choc puissant voire bouleversant. Aux esprits plus alambiqués, le film pourra devenir un plaisir malsain. Tout dépend de l'image que connote cette famille dans la pensée du spectateur. L'effort est mis en oeuvre par Haneke pour nous rendre la famille aimable et attachant. C'est pour cela qu'une lecture efficace d'un film est nécessaire à sa juste émotion. Déjà Kubrick ou Pasolini posaient cette question. A la différence majeure qu'Haneke ne questionne pas la violence en tant que telle, il interroge son image. L'image de la violence devenu pur produit d'émotion, c'est cette vérité qui effraie le cinéaste et dont il pétrit son film. Y a-t-il une issue face à cette vulgaire violence ? Certes non, c'est ainsi qu'Haneke, dans le flux du jeu macabre des deux jeunes gens, leur autorise de reculer dans le temps, permettant à l'un d'eux de ne pas mourir et empêchant la famille de pouvoir s'en sortir. Nous sommes emprisonnés par la violence. Moraliste peut-être mais juste certainement, Haneke saisit le mouvement de notre société, celui d'un plaisir pervers.
"Mon dieu, mais je suis un monstre" ! C'est peut-être ce que vous vous direz. Avec ce Funny Games, Michael Haneke nous interroge sur les limites de la violence à l'écran, et questionne le spectateur sur son propre rapport à la violence au cinéma. Ici, pas de sadisme futile, les deux raclures qui séquestrent cette pauvre famille savent parfaitement que nous autres, spectateurs, prenons secrètement un certain plaisir derrière nos airs choqué face à tant d'atrocité, et ils se permettent d'en jouer en brisant le quatrième mur: voulez-vous vraiment que cette famille un peu hautaine s'en sorte ? Voulez-vous vraiment voir mourir ces deux personnages sans aucun état d'âme ? C'est ce qui fait la force de ce film, suggérer la violence jamais gratuite et s'adresser au spectateur. Un film vraiment désagréable et fastidieux à regarder, mais cette ambition de nous poser la question directement et sans détours fait mouche. Un véritable objet de réflexion, qui n'est certainement pas à mettre entre toute les mains.
Je ne suis pas normal, j'ai ris! J'ai trouvé des scènes marrantes (qui ne serait pas censé l'être j'entends). J'ai aimé le jeu d'acteur et la froideur des deux gus, j'ai détesté la lenteur de certains plans, bien qu'elle soit justifiée pour démontrer le réalisme de l'histoire. En parlant de ça, le film est très réaliste mis à part la fameuse intervention de la télécommande (dont mon interprétation me semble hasardeuse), il m'a d'ailleurs rappelé Orange Mécanique et les drougies (la violence et la froideur n'y sont pas pour rien). A la fin on comprend le début (les voisins qui jouent au golf, distants), mais cette histoire de télécommande m'est vraiment restée en travers...