Avis : Funny Games - Page 3

Avertissement: la critique ci-après est inspirée non seulement du film en question (heureusement!) mais également d'une longue interview du réalisateur. J'admets donc être en partie biaisé par ce que j'ai retenu des propos de M. Haneke, qui ont probablement altéré mon souvenir du film.

Funny Games est un "survival thriller": on suit un groupe (en l’occurrence une famille bien proprette), sa tentative de survie contre un obstacle (un duo de tueurs plutôt originaux) et sa mise à mort lente et progressive. Le film se veut choquant: les tueurs sont de jeunes gens courtois, élégamment habillés, qui ne cessent de revenir sur le respect et les règles de politesse en même temps qu'ils torturent cette famille (la violence la plus importante exercée, selon moi, étant psychologique: ils jouent sur la peur et le sentiment d'impuissance d'un père a protéger les siens).

Le but avoué de Hanake avec ce film est de dénoncer l'hypocrisie du cinéma "violent" hollywoodien. Cinéma qui obéit à certains codes de manière à, paradoxalement, ne pas trop heurter le spectateur, tels que la présence de motivations qui rassurent (il est rare d'assister à une violence totalement gratuite, sans même l'excuse d'une maladie mentale, dans le cinéma américain), le non meurtre d'enfants, la distanciation entre le meurtrier et le spectateur (qui est dans ce film évitée d'une manière un peu trop facile: un des meurtriers s'adresse en effet aux spectateurs, afin de créer certainement un sentiment de complicité, mais le caractère artificiel de cette mise en scène provoque l'effet inverse: on sort du film au lieu de s'y investir plus). Or selon le réalisateur ces codes servent à rendre acceptable et plaisante la violence, ce qu'il estime malsain. Son objectif était donc de rendre son caractère choquant et désagréable à celle-ci (Haneke estime par exemple que Orange Mécanique est un film raté car la violence y est trop esthétique, on s'y complaît, on s'en amuse, au lieu de s'en révolter). Je ne suis pas certain que cet objectif moralisateur, donneur de leçon, soit véritablement louable: le spectateur est peut être assez intelligent pour réfléchir par lui même, pour savoir ce qu'il veut voir lorsqu'il choisit de visionner un film de type "violent", et à ce titre Funny Games n'est pas une totale réussite: le déroulement ainsi que le dénouement sont convenus, les violences infligées ne sont pas particulièrement originales et le moment où l'un des tueurs fait "revenir en arrière" le film car une des victimes avait pris le dessus casse complètement l'immersion. Le doublage français est un modèle de ratage digne de figurer sur Nanarland, mais ce n'est pas un défaut inhérent au film donc je ne lui en tiendrai pas rigueur.

Funny Games reste cependant un bon thriller, agréable à regarder un dimanche après midi pluvieux, grâce à un duo de tueurs surprenants et mettant mal à l'aise par leur coté fils de bonne famille charmants et courtois, contrastant avec des actes violents sans compromis et gratuits. Le coté épuré et sans artifice des décors et des situations, sans effets spéciaux virevoltants, permet de se plonger dans l'ambiance d'un weekend à la campagne habituel qui sombre dans le cauchemar... jusqu'aux fatidiques moments précités où Haneke tente d'appuyer son discours moralisateur avec des mécanismes totalement ratés qui brisent l'immersion.

En résumé, selon moi Funny Games est un "sous Délivrance": le but assumé de son réalisateur d'en faire un film de dénonciation, au lieu d'accepter que le spectateur choisit de regarder ce type de film parce qu'on peut trouver un certain esthétisme à la violence, voire au morbide, sans pour autant la pratiquer ou l'apprécier "dans la vraie vie", nuit à l'oeuvre et ne parvient donc pas à la cheville d'un Boorman et de son Délivrance, battit sur les même ressorts (du moins dans sa première partie) mais qui, à la différence d'Haneke, n'était pas inspiré par le dégoût de la violence. Tout excellent réalisateur qu'est ce dernier, on ne m’ôtera pas de l'idée qu'on peut difficilement faire un "bon" film violent si l'on exècre le genre.

Mais par pitié... regardez ce film en VO! Ou alors la VF pathétique, avec des bières et quelques potes.

J'ai vu "funny games" et je l'ai mal digéré. Apologie du désespoir, apologie du pessimisme, apologie de la mort, apologie de la perversion et du cynisme, apologie du mal et de la destruction, apologie de la monstruosité. Je me pose la question suivante: que m'a apporté ce film? Et la réponse coule de source: du malaise, du dégoût, du déséquilibre et bien sûr aucune joie ; un peu comme si j'avais mangé un champignon vénéneux. Au mieux, ce film peut servir de sujet d'étude pour la psychiatrie afin de mieux comprendre et appréhender les esprits malades. Filmer des gens détruire d'autres gens peut passer comme une provocation ou une transgression cinématographique digne d'être applaudie ; moi ça me rend juste triste. Cette "oeuvre" malsaine est à ranger avec celle tout autant malsaine du marquis de Sade. Après un tel film, je me sent sale et honteux d'avoir poursuivi jusqu'à la fin. Il va me falloir du temps et beaucoup de temps pour oublier ce mauvais moment.

Un film d’une extrême violence qui angoisse et qui nous laisse mal à l’aise, mais qui fait penser ! En effet, cette œuvre est intéressante par les questions qu’elle soulève autour du thème de la violence dans nos sociétés et particulièrement à l’écran. Quelle place et quel rôle a-t-on sur notre fauteuil ? Que recherchons nous en regardant des films violents ? Quel rôle à la violence au cinéma ? Pourquoi continuons à regarder ce genre de film et à se faire mal ? etc. C’est une réflexion, une dénonciation par un travail poussé à bout jusqu’à la dernière limite. Un chef d’œuvre dans le genre ! Chapeau bas pour Haneke et son équipe ! A ne pas voir en famille, c’est violent, on souffre et à la limite de l’intenable.

A mon simple avis, toutes les personnes ayant participé à la réalisation de ce film, devraient consulter psy / docteur au plus vite.. j'ai bien peur une nouvelle fois d'assister à une débauche de violence gratuite / inutile . preuve de sadisme profond nous laissant un large sentiment de dégout ..Si certains apprécient cela, il faut consulter d'urgence .. personnellement, j'ai eu de la difficulté à pourvoir terminer les 15 dernières minutes, si la curiosité était la seule 'motivation', (mais c pas possible ??) il faut s'en doute pouvoir déclencher une absence intellectuelle pour tenter de voir le film en entier .. - à ne jamais voir -

Ça la première fois que je fais ça....J'ai n'ai pas aime ce film, mais c'est un chef d'œuvre.
L'interprétation des acteurs, la musiques, la violence... Tout ma mise hors de mon corps....
Les tueurs nous parles parfois.
Profondément dérangeant.

Très bon film de trouille qui donne envie de rentrer dans la TV et flinguer cette bande de c***!!!
Bref, c'est l'envie que j'ai eu et je n'avais pas ressentis ça depuis la fois où j'avais visionné "Wolf creek" ou encore "The Hitcher" donc pour moi c'est un film réussi que je mettrais au même niveau que ces deux derniers, sans le côté très sanglant du premier que j'ai cité...

3,5/5...juste déçu du comportement des victimes un peu trop niaises à mon goût...

Ce film diabolique et manipulateur est un véritable enchantement. Bourré d'idées et d'acteurs extraordinaires, "Funny games" est un chef-d'oeuvre ahurissant qui dérange et provoque des réactions diamétralement opposées. Une question restera: de quel côté va-t-on se placer? Des victimes par compassion, ou des bourreaux par pur plaisir ludique/sadique.

Haneke est un réalisateur dont je n'avais cure jusqu'à la vision de Funny Games, il y a quelques mois de cela déjà. Avant de vous raconter une vision subjective du film, autant commencer par ce qu'en ont pensé mes accointances ayant pu visualiser ce chef d'oeuvre : ce qui en ressort le plus est qu'elles ont toute été "traumatisées" au point d'arrêter le film pendant quelques minutes le temps de décompresser. Car oui, Funny Games est un film extremement opressant. Peut-on le qualifier de violent ? Cela dépend de la définition que vous avez de "violent". Visuellement, Funny Games est simplifié : pas de jeux de lumière, pas de montages épileptico-jeunes à la Saw, juste une caméra qui est complice du drame se produisant. Et l'un des deux malfaiteurs de nous le rappeler sans cesse par des altercations malsaines. Oui, dans Funny Games, la violence est psychologique ; et quelle violence. Le réalisateur ne nous épargne rien, allant même jusqu'à jouer des clichés inhérant aux pires slashers américains afin de pouvoir mieux en jouer : les WASP doivent encore en frémir. Funny Games provoque, fascine, racole, et nous, voyeurs des pires maux de l'humanité, en redemandons. La sortie d'une vision du film ne se fait pas sans culpabilité et remise en question de soi. Preuve d'un grand film ? A vous de faire votre choix. Le mien est fait.

Un film saisissant et dérangeant, "Funny Games" avait torturé la Croisette en 1997 pour sa violence réaliste, depuis il a gagné ses galons d'œuvre culte, à juste titre.

L'histoire, un couple et leur jeune fils partent quelques jours dans leur maison de campagne au bord du lac, ils reçoivent la visite de deux jeunes hommes prétextant vouloir des œufs pour une de leurs voisines hôtes, cependant les choses vont vite s'envenimer, leurs intentions sont tout autres ...
Haneke prend bien soin de mettre dans sa poche son spectateur en quelques minutes, l'identification à cette famille est rendue par l'intimité et la simplicité de leur vie, la première visite d'un des deux hommes est perçue comme subjective de notre part par rapport à la mère, durant cette longue séquence on passe par plusieurs états, de la banalité à la suspicion pour carrément arriver au malaise. Le couinement et la mort du chien est l'élément déclencheur de cette tension, on sait désormais que ces deux personnes préparent un sale coup, quelque chose d'horrible et de malsain rode dans l'air, la famille se retrouve séquestrée dans sa propre maison.
Le duo a comme leader naturel Peter qui mène le jeu et prend un malin plaisir à faire souffrir mentalement le couple et leur jeune garçon, le réalisme de la mise en scène est vraiment dérangeante et la tension de plus en plus asphyxiante, la violence n'est quasiment pas physique et la mort y est montrée hors champ, ce qui d'un sens décuple sa puissance sensitive.
Haneke fait véritablement passer un enfer à son public à l'image de ce duo envers cette famille, l'introspection est parfaite, de plus astucieusement explicite grâce à de petits regards caméra s'adressant directement au spectateur pour renforcer ce sentiment d'immersion et nous faire participer d'un certain point de vue. Ce passage du rewind place par contre le film dans un registre particulier, presque comme une version test que l'on projette parfois au public pour choisir une fin adéquate, seulement là c'est Peter qui a les choses en main et détient à lui seul le pouvoir de finir le film à sa guise, malin mais un peu frustrant pour nous il va s'en dire ...
Et la fin est montrée comme un cycle, ces deux persécuteurs sont en quelque sorte les agents du chaos, les témoins de la faucheuse, le dernier regard en notre direction est même inquiétant, la réalité peut parfois rejoindre la fiction et ce genre de faits divers peut très bien arriver n'importe où n'importe quand.

"Funny Games" est très bon film à l'ambiance scotchante et à la morale sadique et cruelle, Haneke nous plonge vraiment dans son long métrage de la première seconde à la dernière sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle, une œuvre autant marquante qu'éprouvante.

Un début paisible, teinté des douces mélopées d’Haendel, laissant progressivement la place au hardcore tonitruant de Fist of Fury ; un monde clair et apaisé cédant soudain au plus atroce des enfers, dont le paroxysme parait inatteignable. Difficile en effet de qualifier autrement le bien triste destin que va connaitre cette honnête famille visitée par ces deux jeunes hommes inquiétants qui en apparence, aiment bien jouer avec la nourriture avant de l’ingurgiter. Présenté à Cannes en 1997, "Funny Games" n’est pas seulement le film le plus controversé de son auteur, mais il est peut-être également son meilleur. Choc indescriptible, ponctué d’une tension dévastatrice, l’œuvre avance avec une précision d’orfèvre, repoussant incessamment le seuil de son point culminant. Car lorsque l’on croit le pire passé, ce dernier revient à la charge, toujours là où on ne l’attend pas. Les acteurs sont exceptionnels, en particulier le couple formé par Susanne Lothar et Ulrich Mühe, qui déjà bien avant "La Vie des Autres", brillait tout autant. A voir (tout en étant préparé).

Classique! Pourquoi classique? Certains détracteurs diront qu'il est de bon ton de qualifier ce "Funny games" de classique, que c'est un label un peu trop aisément accordé à ce film de Michael Haneke.
Cependant, je peux affirmer que ce film fait partie de mes classiques, et ce tout d'abord et prinncipalement pour le travail formidable de réalisation. Ce film rend très bien les sentiments mêlés qui animent les protagonistes et le spectateur: que ce soit le sadisme absolu des tueurs, la terreur et l'incompréhension des victimes, et enfin le voyeurisme du spectateur, qui -et je le dis en tant que personne que peu de choses peuvent encore choquer- est témoin d'une cruauté rarement imaginée au cinéma.
C'est ensuite le jeu des acteurs, Ulrich Mühe en tête, qui traduit bien l'incrédulité au départ, puis la terreur au fil des évènements tragiques, qui gagnent les victimes.
Sans sang mesdames et messieurs! Incroyable tour de force -à ce stade, on peut même parler de magie- du réalisateur, que de nous filmer la violence la plus extrême sans virer au rouge absurde des mauvais films gores.
Bref, ce film me hante depuis que je l'ai vu -une seule fois- il y a sept ans de cela. C'est très simple, les émotions resenties devant Funny games, je ne les ai plus retrouvées par la suite.
N'est ce pas là la définition d'un classique du cinéma?

Oeuvre certes très captivante et marquante, Funny Games n'en est pas moins complètement dépourvu de sens, car je me demande encore quelle était la véritable motivation de ces 2 horribles personnages ? On comprend la volonté de Haneke de créer un film trash dénué d'un "happy-end", mais personnellement je n'en retire rien à part de la violence gratuite et de l'incompréhension due à un scénario qui n'existe pas en réalité.

Par quoi commencer si ce n'est qu'il s'agit d'un des films les plus malsain qui existe !
Il ne s'agit pas d'un simple film d'horreur, on ce retrouve confronté à notre propre envie de voir du malsain, on se surprend à compter à la place des tueurs, et je m'interroge sur les commentaires négatifs : Qu'est ce qui vous à poussé à regarder ce film si vous ne supporter ni le second degré ni la violence ?!?

Je viens de découvrir Funny Games, quelle pépite! L'histoire d'une petite famille bourgeoise autrichienne venue passée ses vacances dans leur résidence de campagne, mais qui vont se faire séquestrer par 2 jeunes psychopathes. Un scénario très simple mais qui offre au final ce que désire le spectateur : un film violent, pervers et traumatisant,qui nous tient en haleine tout du long et restera gravé dans nos mémoires. En dehors de cet aspect très glauque du film, le propos derrière est au final plus profond et fait de ce Funny Games une excellente réflexion sur le cinéma d'horreur. En effet, l'un des personnages qui séquestre la famille s'adresse par moment directement à la caméra et dans une scène fait un retour en arrière dans le film même, comme si il était le propre réalisateur du film et qu'il avait un contrôle et une conscience totale des événements. Cette anomalie est en fait une belle piste de réflexion : la manière dont je l'ai ressenti est que ce personnage questionne la place du spectateur face à cette violence. D'un côté, on est un peu victime (comme la famille) de cette violence brutale et traumatisante. Mais de l'autre, le succès des films comme Funny Games (et le fait qu'on prenne un plaisir monstre à les regarder) prouvé bien qu'on est les premiers à réclamer cette violence, à la manière des 2 psychopathes qu'on suit. C'est l'interprétation que j'en retire en tout cas, mais ce qu'il faut retenir, c'est que Funny Games est une référence en terme de tension et violence, et sa réflexion sur son propre genre lui permet de ne pas être un simple divertissement bête et méchant. Un grand chef d'œuvre, je recommande !

Un cauchemar sans réveil...Telle est la phrase qualifiant parfaitement le film de Michael Haneke ( dixit les Cahiers du Cinéma ). Quelle épreuve ! Et quel chef d'oeuvre également ! Rarement un cinéaste aura poussé aussi loin une réflexion sur la violence ( mis à part peut-être Stanley Kubrick avec Orange Mécanique, le chef d'oeuvre des chefs d'oeuvre...). Avec Funny Games, Haneke nous interroge sur notre condition de spectateur et sur notre réaction personnelle vis à vis de la violence: ainsi, les deux criminels tutoient la caméra ( et donc le spectateur, qui devient par conséquent le complice des protagonistes ), posent les questions et donnent les réponses. A aucun moment les membres de la famille n'ont le pouvoir ( qu'il soit physique ou verbal ). Et quand on croit qu'ils ont enfin une chance de s'en sortir, Haneke passe la télécommande à son malin personnage et tout espoir s'envole...C'est absolument terrible, sans échappatoire. Formellement, le film est d'un style plutôt épuré et sophistiqué, qui contraste avec la violence du propos. Un film extraordinaire ( au sens propre du terme ), imprévisible ( comme le suggère le générique: on passe brutalement d'une musique classique reposante à du métal bruyant ). A voir absolument, ce genre de film est beaucoup trop rare malheureusement ( il me tarde de découvrir le remake ). Terriblement génial et provocant !