Avis sur Madhouse

Règle n°1 : on ne se refuse jamais de regarder un film avec Vincent PriceRègle n°2 : on ne se refuse jamais de regarder un film avec Vincent Price si en plus Peter Cushing traîne dans le coinRègle n°3 : on ne se refuse jamais de regarder un film avec Vincent Price si en plus Peter Cushing traîne dans le coin même si le film n'est pas terribleUn film d'horreur qui affichait une ambition intéressante, celle d'avoir comme toile de fond les tournages de films de série B genre Roger Corman. Mais l'ensemble déçoit par cette ambition, qui n'arrive pas à rendre intéressant une intrigue plate, sans suspense et prévisible (on devine sans mal l'identité du meurtrier !!!), par rapport à son casting, car si Vincent Price est excellent comme à son habitude Peter Cushing est très sous-exploité notamment dans la première partie (le film n'exploite jamais véritablement l'alchimie qui aurait pu avoir entre les deux stars !!!), et par un climat qui n'arrive jamais à se faire angoissant. Seules les scènes de meurtre (d'ailleurs la séquence de l'ascenseur préfigure un peu celle de "Pulsions" Brian De Palma !!!), à la façon giallo, de jolies donzelles blondes parviennent à sortir le spectateur de sa somnolence. On peut ajouter aussi un manque de moyens évident à travers une pauvreté technique flagrante. "Madhouse" est un film uniquement à voir si on est un fan absolu de Vincent Price, ceux de Peter Cushing risquent d'être déçus...

Ce film d’épouvante sympathique mais mineur est produit conjointement par American International Pictures et Amicus, deux fameuses sociétés de production qui de chaque côté de l’Atlantique ont contribué avec la Hammer a ressuscité puis à faire vivre le film d’épouvante à travers des acteurs aussi mythiques que Boris Karloff, Bela Lugosi, Christopher Lee, Vincent Price, Peter Cushing ou Basil Rathbone. En 1974, les deux sociétés font moins recette et fermeront leurs portes conjointement en 1980. Parallèlement, les acteurs précités sont vieillissants ou malheureusement décédés. Le film de Jim Clark, ancien monteur pour John Schlesinger, est le reflet de ce moment qui à travers un acteur devenu célèbre pour son interprétation d’un Dr. Death tuant ses victimes avec raffinement, rend compte de la difficulté à vieillir quand celui qui est censé jouer la comédie se demande s’il n’est pas en train de se confondre avec son personnage. Plutôt habile mais sans aucune prétention, l’intrigue du film s’enroule autour d’une machination qui rappelle la rivalité qui existe au sein d’une profession sollicitant plus que de mesure des egos déjà bien développés. Vincent Price et Peter Cushing qui ont tous les deux passé la soixantaine ne sont certes plus aussi fringants que dix ans auparavant au moment où dans le genre, ils brillaient tous les deux de mille feux mais ils sont tout de même encore très efficaces et surtout toujours aussi heureux d’être devant la caméra, rendant hommage grâce à des extraits de films à leur compagnons de route, Basil Rathbone et Boris Karloff respectivement disparus en 1967 et 1969 . S’il est sympathique, « Madhouse » est assurément destiné aux fans inconditionnels du genre et de ses acteurs emblématiques.

Malgré qu’il s'agisse la première (et dernière) tentative de réalisation de l’un des plus réputés des monteurs hollywoodiens et qu’il réunit deux monstres sacrés du cinéma horrifique des années 60, Vincent Price et Peter Cushing (qui d’ailleurs ne se recroiseront à l’écran que neuf ans plus tard), Madhouse n’a jamais su rencontrer son public. L’adaptation que Jim Clarke fait d’un roman de Angus Hall tente de profiter de la notoriété des deux stars en leur faisant incarner des rôles d’acteurs qui, comme eux, ont fait leurs preuves dans le domaine des films d’horreur et qui, dans un souci de revenir sur le devant de la scène, cherchent à ressusciter leur célèbre personnage de Dr Death. Mais une série de meurtres inspirés des crimes de cette créature en vient à faire douter, d’abord de leur innocence, puis de la limite entre réalité et fiction. Ce schéma devenu récurrent dans le travail introspectif qu’a depuis su faire le cinéma de genre sur sa propre influence, n’est ici pas très bien exploité puisque ni le suspense ni l’ambiance générale ne réussissent au film à lui faire dépasser son statut de petite série B négligeable.

Un film d'épouvante à l'ambiance assez tordue, évoquant parfois un giallo avec ce mélange de polar, de fantastique, d'horreur, et de crimes sordides parfois légèrement tirés par les cheveux. Mais la présence de Vincent Price rehausse le niveau global.

"Madhouse" fait partie de ces séries B horrifiques des années 70 attachantes, à l'atmosphère prenante et angoissante. Vincent Price y trouve un rôle plutôt convaincant d'ex icône du film d'horreur sur le retour. Le fameux tueur masqué est quant à lui relativement flippant. "Madhouse" fait penser par certains aspects au genre du giallo, tant dans son esthétique que dans certains codes qui s'y rapprochent.

Un très bon film d'épouvante sous-estimé avec deux acteurs qui sont les maîtres de l'horreur : Peter Cushing ( Le redoutable homme des neiges et le baron Victor Frankenstein) et Vincent Price ( le terrifiant Dr Phibes et le club des Monstres). Une atmosphère angoissante et malsaine.

Film horrifique. Un scénario assez original qui raconte comment un acteur spécialisé dans les rôles horrifiques, se prend à son propre jeu après une dépression et commet ainsi des meurtres réels conformes à ses rôles d'acteur.
Film un peu poussif, même si le sujet est original, l'intrigue peine à avancer. Heureusement, Vincent Price est là pour nous accrocher à cette histoire, qui n'est malgré tout pas trop mal réalisée. Peter Cushing fait ici pâle figure. L'horreur n'est pas vraiment au rendez-vous.

Madhouse n’est visiblement pas un film très connu, alors qu’il a quand même deux têtes d’affiches réputées : Price et Cushing.
Le film s’appuie bien sur sur ses interprètes. Pourtant on ne peut pas dire qu’ils soient extraordinaires ici, en tout cas pas tout à fait au niveau que l’on souhaiterait. Price est tout à fait correct certes, mais son jeu reste trop linéaire, ne parvenant pas vraiment à restituer toutes les émotions de son personnage, alors qu’il y avait de quoi faire ici. Il traverse le film un peu distant, et c’est dommage compte tenu de l’acteur qu’il est. Face à lui Cushing a un rôle secondaire. Honnêtement je l’imaginais plus machiavéliques, plus effrayant qu’il n’est en réalité dans le film. Reste en tout cas de solide seconds rôles, et de superbes jeunes femmes dans les rôles féminins, en sachant malheureusement qu’aucune ne parvient à avoir une place prépondérante dans le film. C’est regrettable là aussi, car étant donné qu’elle forme un gros morceau du casting victime, s’il avait été possible de s’attacher un peu plus à elle cela aurait sans doute servi le métrage.
Coté scénario l’idée est très bonne, d’autant qu’elle fait écho à la confrontation réelle des deux acteurs vedettes. Globalement le déroulement est à la hauteur, avec une histoire qui commence très bien, s’enlise un peu vers le milieu avec un rythme moins convaincant, et débouche sur une fin sans grande surprise mais plutôt bien amenée. Je dois dire qu’il y a un bon lot de meurtres, mais malgré cela une certaine superficialité. En fait Madhouse n’exploite pas à fond ses bonnes intentions, et reste sur le terrain d’un petit film de série B sans grand relief, là où il y avait matière à proposer quelque chose de vraiment marquant. Au final la saveur est un peu amère d’assister à un petit métrage certes divertissant, mais avec un potentiel clairement supérieur.
Visuellement le bon point vient des décors surtout. Ceux-ci restitue l’atmosphère d’un film gothique, et l’ambiance s’en trouve être très plaisante. Mobilier, costumes, tout est soigné et donne une belle impression. La photographie de son coté a vieilli, mais cela sert plutôt le film qui prend une teinte un peu triste, un coté sombre qui lui va bien, un peu comme La maison près du cimetière de Fulci. Au niveau de la réalisation en revanche c’est assez pépère, filmé correctement mais franchement sans grande imagination et avec une certaine paresse par moment qui ne permet pas d’apprécier toute les séquences, à leur juste valeur. Il y a quelques tentatives de faire monter la tension (la découverte du premier meurtre), mais c’est insuffisant pour transporter Madhouse vers les sommets qui aurait pu être les siens. Coté effets horrifiques c’est par ailleurs très peu abouti. Certes on est en 1974, mais la tête coupée et les quelques effets sanglants sont franchement d’un autre âge, faisant bien au moins 20 ans de plus. Madhouse de ce point de vue n’est plus du tout au point, et si les meurtres sont parfois imaginatifs (le lit…) ils ne valent graphiquement rien du tout. Enfin la bande son est trop peu travaillée. Il est très difficile d’entrer dans l’ambiance du film par la musique, hors c’est essentiel dans ce type de métrage de proposer quelque chose qui soit solide. C’est dommage.
Au final, Madhouse n’est pas génial. Il apparait assez fade, bancal, et les acteurs comme l’équipe technique (sauf peut-être les décorateurs) ne semblent pas avoir vraiment voulu donner leur potentiel dans ce film. Ils donnent l’impression d’avoir abattu le travail, mais sans conviction réelle, et du coup le sentiment d’un produit technique et sans âme se dégage, alors qu’il y avait possibilité de faire une pépite des années 70. J’accorde 2, et je me surprends vraiment, car avec l’intrigue et les acteurs je m’attendais clairement à pouvoir mettre plus.