Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Maqroll
164 abonnés
1 123 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 5 mars 2010
Un film qui s’inscrit dans la droite ligne du cinéma britannique courant réaliste, dur, dépouillé et sans concessions, remarquablement réalisé et interprété, traitant de l’être humain dans sa dimension misérable mais aussi dans celle de sa dignité la plus absolue. L’histoire est linéaire, relatée sur un ton presque journalistique, sans pathos ni vulgarité. La fin est terrible qui s’attache aux relations familiales dans tout ce qu’elles peuvent avoir d’implacable et de grandiose, décrivant subtilement l’ambiguïté de l’amour et de la haine. Un beau film, très travaillé, avec des recherches intéressantes au niveau de la couleur et du son, auquel il ne manque qu’un peu de souffle pour parvenir aux sommets atteints si souvent par un Ken Loach ou un Mike Leigh.
Le côté trash est finalement plus supportable que je l'aurais cru, allez, on voit bien pire dans ces films matraqués par les marchands de violence en série, et que tout le monde gobe sans moufter ! Pourquoi cette soudaine frilosité face à un nouveau cinéaste britannique recommandé par personne pour l'instant ? Au contraire, ce thriller s'avère de très bonne tenue, la peur est là, on reste suspendu d'un bout à l'autre (vu personne en syncope dans la salle cependant)... Cette petite à la peau encore transparente de l'enfance tombe dans un étange traquenard , orchestré par un caïd apparemment du bon bord, mais qui intrigue, lui aussi réclame de sortir de l'enfance... Les stéréotypes sont assez malmenés (la prostituée ambivalente, et cette fripouille de mac aux yeux limpides...). Autre point de détail : je présume que, pendant toute cette épopée, les policemen étaient en grève ?... Bref, une évidente noirceur, mais n'ayez aucune appréhension d'affronter les scènes, la caméra suggère plus qu'elle ne dévoile, l'ensemble est rondement mené, une tension ahurissante, montant par paliers... Mais vous retrouverez aisément le chemin de la sortie.
Au carrefour du thriller et du cinéma social à la Ken Loach, ce polar efficace est filmé avec une liberté de ton et un style semi-documentaire. Curieusement snobée par les médias de cinéma, cette une oeuvre choc est à découvrir.
Un vrai choc. Outre une mise en scène sublime et un jeu d'acteurs parfait, ce film m'a tenu en haleine du début à la fin. Certes, le filme est sombre, et les sujets abordés assez hard... mais le réalisateur ne tombe jamais dans le voyeurisme malsain ou le pathos, il suggère la violence plus qu'il ne la montre. Le rythme rapide et fluide de la mise en scène font embarquer le spectateur dans l'aventure sordide de ces deux jeunes paumées sans jamais le lacher. Un film dur sûrement, mais aussi un film d'une rare intensité.
Les acteurs sont fabuleux, l'image saturée rend les événements plus intenses et plus durs. Une des scènes reste mémorable, dans sa gravité silencieuse, accompagnée du Clair de Lune de Bethoven… Fabuleux… l'histoire est toute simple, pas recherchée, et pourtant elle transcende le spectateur et le colle sur son siège. On est révolté, on est ému, et on est surtout heureux de s'être oublié dans une salle sombre, pendant 1h30
Pas le temps de souffler, on embarque d’emblée dans une course poursuite. Une prostituée confirmée et une gamine de 12 ans à peine se font la malle après avoir buté un vieux pédophile mafieux.
Le fiston du vieux et sa bande recrutent le proxénète en chef pour qu’il les retrouve au plus vite. Elles n’ont pas le temps de jouer les précieuses et c’est de Londres à Brighton qu’elles vont prendre le train. La pute au grand coeur s’attache à ce petit bout de femme paumé, elle est bien décidée à la sauver des tueurs à leurs trousses.
On est bluffé par le rythme et la noirceur des personnages. Quelques bulles d’oxygène sur les plages de Brighton ne suffiront pas à reprendre notre souffle et c’est pourtant magique de voir Joanne jouer comme une enfant.
Kelly (Lorraine Stanley) est épatante, la gueule boursouflée, elle respire la misère et la bonté lui donne des ailes.
La petite Joanne, interprétée par Georgia Groome, est enfantine et naïve, un ange déchu.
Le Jules : Dererck est sans âme et bouffé par la cupidité.
Quant au Fiston, l’ambiguïté de son rôle est surprenante. Des comédiens exaltés et exaltants pour un thriller poignant. Pas de happy-end, on est dans la vraie vie avec une petite lueur d’espoir très vite soufflée.
Le premier film de Paul Andrew Williams qui ne fera ensuite que confirmer son talent.
Deux actrices et un réalisateur en état de grâce pour un fuite en avant désespérée à la noirceur insondable. Un chef-d'oeuvre d'une beauté éprouvante dont on ressort littéralement broyé. Grand film.
Paul Andrew Williams va droit au but dans ce film, il n'y a aucune place pour le superflu. Georgia Groome est vraiment très douée, surtout dans une histoire aussi dure. Reste que la fin est assez bizard, comme si on avait voulu épargner le spectateur après toutes les scènes passées.
4 707 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
0,5
Publiée le 26 septembre 2021
L'ADN de ce phénomène de film remonte aux années 30 lorsque des cinéastes de la classe moyenne formés à Oxbridge ont entrepris de documenter les classes sociales inférieures créant ainsi ce que l'on a appelé le mouvement documentaire britannique. Décrire les gens n'est pas la même chose que de leur permettre de s'exprimer dans l'industrie cinématographique britannique qui est dominée par les classes moyennes bavardes. Ce qui sous-tend des films tels que celui-ci ou le risible Bullet Boy de 2004 est la fascination consternante que la classe bavarde. Tour à tour consternés fascinés et terrifiés par les classes défavorisées nous regardons un film comme celui-ci et nous nous joignons au battage médiatique qui l'entoure ce qui nous permet de nous réjouir de nous sentir bien dans notre peau. Nous pouvons jeter un coup d'œil dans le monde sombre et crépusculaire des prostituées de rue des petits criminels nous tordre les mains puis retourner tranquillement à nos dîners. La jeune fille n'est jamais développée dans cette histoire. Pourquoi s'est-elle enfuie de chez elle est-il plausible qu'elle ne soit pas arrêtée par la police alors que les rues de Londres sont truffées de caméras de vidéosurveillance et la dernière fois que j'y suis allé il y avait des équipes d'agents en civil qui se consacraient à la recherche des enfants qui faisaient l'école buissonnière. Comme les fumeurs forcés de quitter un appartement sous la menace d'une arme l'un d'entre eux aurait sûrement pu appeler la police. Un petit criminel ne se serait pas mis à hurler dans une rue résidentielle en brandissant un fusil de chasse puis mettre deux filles dans le coffre d'une voiture a moins qu'il ne veuille être entouré de policiers armés. Tous les autres personnages sont des clichés en carton pate du genre le plus fatigué. Nous avons le gifleur au cœur d'or le gangster en costume de créateur dans son club de dance. Faites un film sur de vraies prostituées il serait beaucoup plus susceptible de préparer un enfant dans cette situation en le mettant mal à l'aise pas en l'attachant et en le terrifiant en coupant ses vêtements avec un couteau comme dans ce film...
Du très bon et très judicieux. Tout est fait dans la pudeur même si la fin s'annonce trop tôt. J'aurais aimé voir un peu plus d'intensité dans le jeu d'acteur. Film à voir !
Caméra à l'épaule (donne un effet de reel il parait), P.A.Williams suit le long et douloureux périple d'une prostitué blasé et d'une gamine de 12ans dans le brouillard et la noirceur du milieu de la prostitution. Dés le début le ton est donné, des visages rouge de sang pénètre dans de salubres water afin d'échapper à de dangereux mac(s). Durant 1h30 les décors glauques et les situations perverses vont se multiplier juusqu'a l'asphixie, tout ça pour démontrer une chose jamais dite. Ce genre d'histoire prête au voyeurisme malsain, le cinéaste tombe en plein dedans, 2, 3 coupes au bon moment ne rattraperons rien car finalement le but est clair : faire peur le spectateur. "London to Brighton" est ce que j'appelle un film d'horreur urbain, les cauchemards des grandes villes (drogues, prostitutions, viols et tout le tralala) sont utilisés pour effrayer le spectateur. Cette sensation d'insoutenabilité n'est pour moi en aucuns cas une marque d'un talent quelqconque, je fus exaspéré de la touche trés hard accordé au film, tout cela dans un but pas trés précis. A la fin de la séance on a rien appris sur ce milieu et un sentiment de soulagement vous gagne. Ce qui me gène est que l'on ne sait jamais si le film veut nous faire découvrir à nous spectateurs un monde écoeurant et bien réel ou veut tenter d'aller le plus possible dans le voyeurisme et la perversion qui sont présent dans des monologues et dialogues (description de scènes détaillés) et présent en images à la limite du terrible "snuff movie". Je déconseille ce film catégoriquement. Mon étoile va aux acteurs dont les espressions sonnent vraies, surtout à celui qui joue le macro poursuiveur.
Parce qu’ils se sont défendus et ont amoché un caïd de la pègre de Londres, vieux sadique pédophile qui voulait torturer une fugueuse SDF de 12 ans, une prostituée embarque sa jeune protégée dans le train pour Brighton, espérant y trouver refuge chez une amie. Le puissant et pervers fils dudit parrain engage alors le proxénète responsable de l’infortunée transaction à les retrouver avant d’imaginer sa vengeance. La science du malaise oppressant, l’exploitation insupportable des attentes sadiques, la suggestion d’une violence crue, de la menace douloureuse, nous tord d’autant plus efficacement sur nos fauteuils que la touche géniale de la mise en scène consiste à ne montrer les actes violents qu’accidentellement, sous forme de rares et brefs clins d’œil, souvent en rétrospective. Si le film nous entraine dans une angoissante et impitoyable traque, et la fuite pathétique des deux jeunes femmes aux abois, il est surtout entrecoupé de flashes-back où réside l’essentiel. Comment survit une prostituée dans les quartiers ensauvagés de Londres, où la pègre règne facilement sur une population croissante de marginaux, toxicos et laissés-pour-compte ; avec quelle banalité naïve une gamine fugueuse se fait brutalement dévorer par l’effroyable barbarie du crime, du sexe et de la prostitution mafieuse, constituent l’autre versant substantiel de ce violent et sombre film anglais, avec un final illustrant tous ses thèmes tout en nous scotchant par sa surprenante conclusion.
Très bon thriller, une tension latente est présente du début à la fin. Mise en scène accentue l'effet traumatisant du scénario. Les deux actrices sont formidables.
Ce thriller montre beaucoup de potentiel de la part de son réalisateur, Paul Andrew Williams! Dans la profonde noirceur de ce film, la fin surprend plutôt et nous prend à contre-pied! Les personnages sont fouillés, les scènes nerveuses, le scénario intéressant, la réalisation précise et novatrice, la BO très moderne. Il manque de l'harmonie et le caractère inoubliable des meilleurs thrillers, mais ce premier film de PAW est vraiment de qualité.