Inspiré de la nouvelle "Goodbye to Berlin" de Christopher Isherwood ainsi que de la comédie musicale éponyme de John Kander, "Cabaret" relate l'histoire d'un étudiant anglais tombant amoureux d'une chanteuse à Berlin, sous fond de montée du nazisme. Dans pas mal de livres j'ai lu que "Cabaret" était un film formidable, fantastique, extraordinaire, ainsi que d'autres termes élogieux vis-à-vis de cette comédie musicale. De plus, le film est considéré comme étant un "grand classique", forcément, en temps normal, ça aurait aiguisé ma curiosité comme une lame de rasoir. Pourtant, je dois admettre que j'avais un certain à priori envers le film de Bob Fosse et puis la dernière fois que j'ai vu une comédie musicale à succès avec autant de critiques élogieuses, c'était "Une étoile est née" de Cukor et devant lequel je me suis fait ch*er comme un rat mort. Mais bon, ce serait bête de mourir ignare sans avoir une opinion propre. C'est la raison pour laquelle j'ai regardé "Cabaret" et...je dois dire que c'était pas mal du tout. Certes, il ne s'agit pas du film du siècle et je le trouve surestimé, mais l'ensemble du long-métrage est plutôt agréable à regarder. Disons que je déteste dans les comédies musicales cette abondance de chansons qui viennent perturber le récit. Dans "Cabaret", Bob Fosse parvient à trouver la bonne dose entre les parties chantées et les parties de jeu pur. La première heure de film est un régal. Suivre cet étudiant un peu paumé dans les rues de Berlin et tomber sous les charmes d'une certaine Sally Bowles, Fosse parvient à rendre les relations entre les deux individus captivantes. Mais le meilleur réside en ce curieux maître de cérémonie qui pour ma part fait l'essentiel du film, homme androgyne étant une véritable métaphore de la société de Weimar devant des numéros aussi burlesques et ridicules que malsains. Là ou le film s'empâte, c'est dans la deuxième partie avec l'arrivée de l'aristocrate Maximilien qui plonge l'histoire dans un vulgaire triangle amoureux vu et revu. Cette deuxième heure manque cruellement d'âme contrairement à la première, et seule la montée du nazisme en arrière-plan la fait "vivre". Bien loin du chef d'oeuvre décrié, "Cabaret" reste un bon film, un agréable divertissement, quelques fois inégal, mais qui se laisse voir avec un certain plaisir, malgré le manque d'âme de certains passages.