Carrière bien courte pour ce pauvre Gale qui en tant que réalisateur n’a fait que ce passage éclair qui se nomme Alien Intruder. Bon, ben comme pas mal de séries B voire Z, ce n’est pas une pépite oubliée !
Franchement, on se demande ce qui peut passer par la tête des scénaristes parfois pour pondre des trucs aussi incohérents. Non parce qu’en vérité Alien Intruder ce n’est pas vraiment de la SF ! C’est aussi un film de gangster, un western, un film érotique… La première partie tout spécialement est en effet dédiée aux divers rêves ou fantasmes des héros, et on se tape donc une succession, vaguement liées entre elles par des intermèdes spatiaux, de chapitres se déroulant à diverses époques et dans divers contextes. Un bon moyen somme toute de gagner du temps pour faire un métrage décent, car pour tout dire, la partie SF tient sur un timbre poste niveau intrigue. Donc ça n’aurait sans doute pas tenue plus de 25 minutes chronos ! En tout cas le mélange des genres ne fonctionne pas du tout ici, il en résulte un film vide, sans enjeu, qui survit uniquement par quelques séquences d’action pas trop mauvaises et par une Tracy Scoggins qui n’hésite pas à se mettre à poil histoire de corser les choses.
Alien Intruder est visuellement sans grande saveur. Si l’on retrouve quelques explosions et fusillades honorables (sans doute la patte du producteur, Jalal Merhi), le film est très cheap. Décors d’usine désaffectée, éclairage minimum pour cacher la misère ambiante (parfois les acteurs jouent dans une complète obscurité avec juste un éclairage sur eux pour cacher qu’ils jouent dans une pauvre pièce minable), le film est assez moche, et le réalisateur a beau faire des mains et des pieds pour sauver ce qu’il peut, ça reste faiblard, voire franchement fauché. Les effets spéciaux sont au diapason du reste, dépassés depuis les années 60.
Le casting est sans doute ce qui peut attirer l’attention du spectateur un peu connaisseur. Il aura reconnu quelques noms connus : Caulfield, Scoggins, Conaway, et surtout Billy Dee Williams. Seulement ce dernier, comme beaucoup de vedettes de Star Wars finalement, à l’instar de Mark Hamill compromis à peu près à la même époque dans Mutronics, Williams n’a pas vraiment su transcender sa carrière après la trilogie de Lucas. Et ici il joue un commandant pathétique, débitant quelques répliques sans conviction, pour finir bien tristement. Tandis que le reste de l’équipage est plutôt en surjeu, la seule qui semble prendre un certain plaisir, mais qui m’a paru mal mise en valeur, c’est Tracy Scoggins. Il y avait de quoi faire nettement mieux d’une telle femme fatale, et de l’exposer davantage.
Vraiment, Alien Intruder, sans être une infamie, n’est pas passionnant. Trop foutraque, trop fauché, manquant de vrais talents, on aurait pu avoir un vrai délire galactique, mais finalement on se retrouve avec une petite série B sans grande saveur. L’action et les formes de Scoggins seules peuvent susciter une certaine curiosité. 1