''Hombres necios que acusáis
a la mujer sin razón,
sin ver que sois la ocasión
de lo mismo que culpáis.
Si con ansia sin igual
solicitáis su desdén,
¿por qué queréis que obren bien
si las incitáis al mal?"
Sor Juana Inés de la Cruz (1689
''Moi, la pire de toutes'' est un film argentin réalisé par la cinéaste María Luisa Bemberg en 1990, d'après l'essai d'Octavio Paz ''Sor Juana Inés de la Cruz ou les pièges de la foi'' (1982), avec Assumpta Serna dans le rôle de Soeur Juana Inés de la Cruz et Dominique Sanda dans le rôle de María Luisa Manrique de Lara y Gonzaga, vice-reine de Nouvelle-Espagne.
L'histoire retrace la vie de Juana Inés de la Cruz au Mexique au XVIIe siècle, qui se consacra à sa passion, l'écriture en s'enfermant dans un couvent. À cette époque, la femme savante est une exception, ainsi beaucoup sont impressionnés par son talent, elle apprend le latin rapidement ainsi que les sciences qui la passionnent dont les mathématiques, la musique, l'astronomie, la philosophie, la théologie et évidemment la littérature.
Parallèlement, le malheur de Juana Inès apparaît graduellement comme la suppression ou les autodafés de ses livres, le retour en 1686 en Espagne de ses protecteurs, le vice-roi Tomás de la Cerda y Aragón et de sa femme María Luisa Manrique de Lara y Gonzaga, ou encore l'attaque de Soeur Philotée de la Cruz à son travail
Le point fort du film se porte sur la relation étroite et proche entre les deux protagonistes tout au long du film. Les deux actrices représentent parfaitement leurs personnages en y ajoutant par le biais de leur dialogue quelques anecdotes de la vie de Soeur Juana Inés de la Cruz (où elle apprit à lire à l'âge de 3 ans, un flashback raconte le moment où elle voulut se déguiser en homme pour accéder au savoir lorsque sa mère la prévient que les femmes n'ont pas le droit d'étudier à l'université).
Par ailleurs, la scène marquante où Soeur Juana Inés de la Cruz réussit admirablement un test pour rentrer dans un couvent au Mexique ou encore lorsqu'elle reçoit un présent de la part de la vice-reine, un chapeau de plumes de Quetzacoatl (affiche du film) donnent une touche de gaieté au film.
Le film peut à certains moments souffrir d'une certaine lenteur qui néanmoins ne gêne pas puisque cela représente la vie calme et pleine d'accalmie et de quiétude de Soeur Juana Inés de la Cruz qui s'est dédié à l'écriture de ses poèmes ainsi que de ses pièces de théâtres.
''Moi, la pire de toutes'' est par conséquent un bon film argentin qui évoque véridiquement la vie de Soeur Juana Inés de la Cruz.
3,5/5 !!