Très bon téléfilm qui aborde la vie des Capone sous un angle original. Franchement, on sent qu’on n’est pas dans un film avec un très gros budget. Il n’y a pas des scènes d’action démentes, pas une grosse figuration non plus. Cela dit, formellement je n’ai pas de reproches particuliers à faire. Le film a une esthétique soignée, la reconstitution est loin d’être indécente, avec un souci du détail malgré tout, et il y a un vrai travail sur la photographie pour donner une touche classieuse à l’ensemble. En dépit d’une mise en scène un peu tiède, par un réalisateur manquant un peu d’audace, le film reste donc visuellement de qualité, appliqué, et ne démérite pas.
Le casting est convaincant. Pasdar trouve un beau rôle, et un rôle qui est vraiment intéressant. Le frère d’Al Capone devenu shériff, un personnage vrai, méconnu, et bien abordé ici. Sobre, sans fioriture, parfois un peu trop froid quand même, Pasdar tient son rôle face à un Roberts jamais aussi bon que lorsqu’il endosse des rôles de personnages un peu foldingue, comme Al Capone. Il est très convaincant. Autour de ce duo principal, des seconds rôles de moindre importance, mais je retiens quand même la présence de la charmante Ally Sheedy, qui parvient à donner un peu de piquant à son rôle pourtant discret.
Le scénario à cela de fort de s’appuyer sur une histoire vraie. Malgré un traitement un peu didactique et anti-spectaculaire, Le Dernier des Capone est un film rythmé, très divertissant, très instructif aussi, respectueux de sa matière, et qui parvient à offrir un fond vraiment construit. Le film ne se concentre pas sur l’action et les explosions, et il offre des personnages solides et contrastés qui viennent nourrir une histoire pleine, qui ne se surcharge pas pour autant. Franchement, je n’attendais rien de ce téléfilm, si ce n’est au mieux une gentillette histoire de série B. J’ai découvert un film intelligemment fait, bien construit, qui, avec peu de moyens et sans grosse vedette raconte une histoire vraie tout en maitrise. 4