Voilà le film universel typique : deux cultures, un arrière-goût 11 septembre concernant l'insertion étrangère aux Etats-Unis, un personnage secondaire homosexuel, et la danse comme langage du corps pour relier tout ça. Difficile d'en rajouter! Lola est une jeune factrice New-Yorkaise, amateure de danse et éperdumment amoureuse d'un Egyptien qui va la faire bouger de son petit appartement. La morale, c'est dit au début, sera de croire en nos rêves, d'aimer et d'être aimer, de ne laisser passer aucune chance, d'avoir un regard ouvert sur le monde, d'accepter l'autre, de ne pas s'arrêter aux simples préjugés... bref, la recette est bien connue, et Nabil Ayouch, si ce n'est le contexte aux allusions vaguement post-11 Septembre, n'y apporte strictement rien. Le début, catastrophique, enfile tous les clichés possibles sur une insupportable musique de Krishna Levy. Le visage parfait de Laura Ramsey sonne très faux, et les dents de vampire qui ponctuent la bouche de son si charmant prince font un peu peur (va-t-il la mordre ou ne va-t-il pas la mordre?) : c'est le film américain de base (production française, réalisateur français, comme quoi), naïf, rose bonbon et aussi inoffensif qu'une libellule. Et puis arrive le grand voyage, le dépaysement total, au Caire. Premiers objets filmés : deux belles voitures, un palace qui n'a rien à envier à ceux que l'on trouve aux Etats-Unis, une boîte de nuit et, pour faire un peu réaliste, de légers fragments de misère. Voilà la vision personnelle de Nabil Ayouch pour l'Egypte, qu'il a du visiter une fois dans sa vie avec la sollicitation du Club Med, mais, tout de même, il a éviter les pyramides. Bravo, c'est déjà ça. Cette rencontre de deux cultures fait mal aux yeux, où quand l'Occident vient souiller l'Orient avec ses beaux vêtements hauts de gammes et ses personnages qui sourissent comme neige. Tout cela ne prend tellement pas que l'on dirait un épisode de "Sex and the city" au Caire, à la différence qu'il n'y a qu'un seul personna