L'histoire d'une danseuse genre « Fame », dont la réussite ne passera pas par les Etats Unis (pour une fois) mais par l'Egypte.
Qu'allais-je faire dans cette galère ? C'est du moins la question que je me suis posé quand j'ai pris le billet qui m'arrangeait bien au niveau horaire. Comme quoi certains plaisirs tiennent à pas grand chose.
Car du plaisir il y en a, pas forcément avec l'actrice, ordinaire en diable, avec parfois une moue à la Kidman, parfois un instant de grâce quand elle interprête une brune, et souvent une moue enfantine et énervante. Qui plus est, je ne suis pas spécialiste en danse, mais à mon avis ce n'est pas son point fort.
Surtout en danse du ventre !
Surtout quand le chorégraphe s'évertue à donner un côté « Flashdance » alors que la sensualité naît de l'immobilisme syncopé, en cela bien démontré par le personnage d'Ismahan.
Mais c'est justement le secret de ce petit film à la Disney. Montrer que même très imparfaites, certaines personnes peuvent décrocher leur chance, avec beaucoup d'enthousiasme, de courage et d'irresponsabilité aussi. En trouvant la niche ou la destination qui leur laissera de l'espace.
Avant de comprendre où veut en venir le réalisateur, on a le droit à beaucoup de poncifs (réalistes) sur le Moyen-Orient à New-York puis en Egypte, mais c'est filmé avec tellement de simplicité esthétique et de technique (quelques plans vraiment flous néanmoins) que l'on adhère très facilement. Le rythme n'est pas trop rapide au début, puis il fait l'impasse sur pleins de trucs, signe que le réalisateur n'a pas forcément encore l'expérience, le temps ou le budget de construire le script, mais le sujet englobait trop de choses pour être réussi de toute façon.
Là où ça devient intéressant, c'est dans la proximité (normale vu le nom du cinéaste) d'avec les communautés arabes laïques, car un glissement se fait sentir avec l'apparition d'Ismahan, que les gros plans amoureux ne vont pas démentir. On arrive à la moitié du film à une évocation de la splendeur du technicolor américain des fifties, mélangée à l'exotisme facile des belles étoffes égyptiennes. Vous rajoutez trois beaux visages d'Orient, et la mayonnaise est parfaite. Même pas indigeste bien que tout a été vu et revu sur les anecdotes arrivant à l'héroïne.
Il faut souligner que les acteurs qui jouent Nasser et Ismahan sont à eux seuls suffisament beaux, présents et doués pour mériter d'aller voir le film malgré le sujet.
Donc, surprise, d'un sujet qui ne m'intéressait pas du tout, et justement parce que la partie danse est carrément à la ramasse, on s'en sort avec un petit bijou totalement fleur bleue bien ancré dans la modernité tout en se plongeant techniquement dans les fifties décomplexées.
Le type même de petite comédie douce amère à la manière d'Hollywood - sans l'humour niais - qui illumine une soirée par sa simplicité facile et encourageante.
Un petit film bien fait donne beaucoup de plaisir, qu'on se le dise.