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traversay1
3 655 abonnés
4 881 critiques
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3,0
Publiée le 2 août 2016
Complètement débridé. Loufoque, burlesque, un happening permanent où le cinéaste arrête soudain son film et reprend depuis le début avec des scènes identiques. Inutile de chercher à comprendre le fin mot du scénario. A la limite, on peut le prendre comme une sorte de "Help" halluciné.
Plutôt que d’une comédie ou d’un film burlesque, on pourrait parler d’un conte philosophique ludique et absurde. Oshima n’a pas été pour rien un réalisateur phare de la nouvelle vague japonaise : loin d’être un simple divertissement, « Le retour… » est une œuvre de recherche formelle, qui joue de la répétition et des bifurcations de la narration, des virtualités du rêve, des indéterminations des identités : elle a quelque chose de Pirandellien. C’est du même coup une fable sur la jeunesse, l’age des initiations et des virtualités. Le film est surtout un traitement démystificateur des conflits extrême-orientaux de la fin des années 60 (les contre coups des guerres coréennes et vietnamiennes au Japon, avec la présence des immigrés clandestins de la péninsule dans l’archipel). Autant dire que ce n’est pas une œuvre facile, et qu’on décroche par moment. Mais qu’avec un effort d’attention on se passionne pour son invention, son insolite. Et puis par les temps qui courent (les tensions autour des conflits, des immigré et des réfugiés), les thèmes abordés sont d’une actualité brûlante et ça donne à réfléchir.
Désolé Nagisa, mais je me suis fait ch***. Pas comme je me serais fait chier devant Démineurs, ou Da Vinci Code, mais plutôt face un film que moi, jeune cinéphile d'à peine 20 ans, ne peut totalement comprendre. Replaçons le décor : film tourné en 1968, au Japon, Guerre du Vietnam en background, et immigration coréenne de masse vers le Japon qui ne participe pas à cette guerre. Les coréens sont pourchassés, expulsés du Japon et envoyés à la guerre, à bon coups de pied au derche. C'est tout ça que ce film expose. Avec talent, peut être, ou peut être pas. C'est mollasson, pas toujours très compréhensible par le premier venu - même moi qui suis le deuxième venu n'ai pas vraiment compris. Et j'ai horreur des films qui ne se comprennent que lorsqu'on les explique. Mais c'est malheureusement inévitable au vu des sujets traités et de la façon de faire. En lui-même, le film censé être une comédie est peu drôle, du moins pas au sens occidental du terme : pas de vannes, d'Adam Sandler ou Jean-Marie Bigard. C'est plutôt burlesque, façon Takeshi Kitano, mais en moins bien. Le déroulement du scénario n'est pas clair, on se perd dans un dédale de flashback, de prolepses, et d'éléments présents simplement en tant que symbole. Certaines scènes n'ont de valeur que leur symbole, et représentent parfaitement tout le film : très symbolique, sur les valeurs identitaires du Japon, la Guerre, le traitement accordé aux Coréens. Mais on ne fait pas un bon film juste avec des symboles. Dommage.