C'est un film Disney brillamment réussi avec plein d'amour et de tendresse, ainsi qu'une bonne dose d'humour. L'histoire est très touchante et également non dénuée d'intérêt : un célèbre footballeur américain égocentrique, Joe Kingman, maniaque et macho, à qui tout réussit et qui mène une vie plein de luxe, découvre qu'il est père d'une petite fille très girly, mais au fort caractère, et il va peu à peu laisser tomber son ego et apprendre à aimer sa fille (plus que le football !), mais il va aussi apprendre la signification du mot "père". Qui plus est, ce film est une réflexion sur la place du féminin et du masculin en chacun de nous : une caricature de l'homme viril se retrouve avec une caricature de la petite fille et chacun va apprendre de l'autre, d'un côté la petite fille va se faire des amis chez les "brutes de décoffrage" et va trouver une grande force en elle et de l'autre, le footballeur va faire preuve d'intelligence et de douceur pour son enfant, avant de devenir
une ballerine
! Et malgré les préjugés et moqueries de tous, il suscitera finalement leur admiration. Enfin, grâce à l'autre ils deviendront meilleurs dans leur activité originale. "Maxi Papa" surfe une fois de plus sur l'éternel thème du conflit de générations entre un adulte et un enfant, contraints bien malgré eux, à vivre ensemble. La ficelle est ainsi bien connue et, comme toujours, grossie à l'extrême : le père, joueur professionnel de football américain, totalement égocentrique et superficiel, n'a ainsi pas le profil du papa gâteau tandis que la fillette, manipulatrice à souhait, est à mille lieux de l'ingénue. Si l'histoire n'a pas, dans sa base, la capacité de surprendre, tant elle a été vue et revue au cinéma ou à la télévision, elle parvient toutefois à faire bonne figure en restituant un récit somme toute plutôt réussi. Mêlant compétition sportive et rivalité générationnelle, elle dispose, il est vrai, d'une dynamique qui place au cœur de l'œuvre la relation humaine, jonglant sans cesse entre comédie légère et dramatique. Et pourtant "Maxi Papa" s'est fait laminé par la critique outre-Atlantique. La France semble d'ailleurs prendre le même chemin, d'autant que la traduction de son titre joue contre la réputation du film tant il est éloigné de son esprit. Il aurait été largement plus profitable de lui conserver son nom original, ou, à la rigueur, d'effectuer une conversion littérale ("Plan de match") ou plus juste, comme par exemple "Terrain de jeu". Le marketing de Disney France est décidément à désespérer... Le public américain n'a, visiblement, que faire des conseils lus ici ou là : il accorde à "Maxi Papa" un score aussi important qu'inattendu, le propulsant deux semaines sur la plus haute marche du box-office et le gratifiant au final, de près de 90 millions de dollars de recettes. Une fois dépassé son insupportable titre français, "Maxi Papa" se révèle être une magnifique surprise, livrant un divertissement drôle et émouvant, définition même du cinéma à destination de toute la famille. Certaines situations sont ainsi très drôles. La jeune Peyton qui dérange le quotidien bien tranquille de son père amène, en effet, quelques bons moments même si les meilleures répliques sont assurément les réparties du personnage de Stella Peck, la manager de Joe Kingman qui, interprétée par Kyra Sedgwick, a une vision toute marketing de l’enfance, qu'elle envisage de régler comme un "problème" (au même titre que d'autres) de son client. L’émotion, elle, provient essentiellement des deux personnages principaux. La lente évolution de leur relation qui les conduit tout droit vers l'amour filial est, en effet, traitée avec justesse, par deux acteurs, en tous points irréprochables. Dwayne "The Rock" Johnson est ainsi surprenant. Le rôle principal du "Roi Scorpion", qui aborde ici un genre délicat pour lui (la comédie familiale) réussit, il est vrai, sur le registre de l'émotion. Là où d'autres (Arnold Schwarzenegger, Vin Diesel) se sont déjà, à différents niveaux, cassé les dents, le "Monsieur Muscle" en vogue actuellement passe sans mal d'un snobisme énervant à un amour attendrissant. Il est parfaitement aidé dans son entreprise de séduction par une jeune actrice particulièrement convaincante. Madison Pettis, bien connue des fans de Disney Channel pour son interprétation de la fille du président des Etats-Unis d’Amérique dans la série "Cory est dans la place", spin-off de "Phénomène Raven", ressort son numéro désormais habituel mais terriblement efficace de petite peste au grand cœur. Elle rajoute, néanmoins, ici, une dimension supplémentaire à son personnage, en gommant ses relents de jeu surfait, difficilement supportable sur le petit écran. Il est d'ailleurs amusant de voir à quel point "Maxi Papa" assume sa filiation avec la télévision. Non content de disposer d'une égérie en devenir de Disney Channel tout droite sortie de "Cory est dans la place", il comporte dans son récit un clin d'œil à une autre série phare du moment, "Hannah Montana". La synergie entre cinéma et télévision est même totale chez Mickey puisque The Rock apparaît, en guest star, dans un épisode de chacune des deux séries. Bref, un magnifique film Disney drôle, émouvant, plein de tendresse et de sensibilité, de bons sentiments et d'amour paternel, à voir en famille et à tout âge, car c'est un film vraiment magique