Le choc ! Un des principaux de l'année en tout cas. Après La cité de Dieu et The constant gardener, j'attendais avec impatience le nouveau film de Fernando Meirelles, et encore plus après sa présentation à Cannes un peu mouvementée. Très différent de ses deux précédents films, Blindness est au moins aussi fort et aussi réussi. Apparemment le fond fait débat, le scénario et les idées développées semblent ne pas plaire à tout le monde. Selon la façon dont on l'appréhende il est vrai que cela peut être simpliste, le bien contre le mal, les bons contre les méchants, une critique peut être un peu réductrice de la société actuelle à la dérive. Mais on peut aussi le prendre de l'autre côté et adhérer totalement à cette histoire de fin de l'humanité telle qu'on l'a connue. Le récit est terrifiant, dur, abrupte. D'un profond pessimiste d'abord, il nous montre bien la noirceur de la nature humaine, en contre-balançant par sa bonté et son espoir. L'histoire est passionnante de bout en bout. De la première à la dernière minute, on reste scotché au devenir de la race humaine dans ce phénomène inexplicable et inexpliqué, et plus particulièrement au sort réservé à un petit groupe de personnes...Une photo magnifique, tantôt blanche et éblouissante, tantôt sombre et impénétrable. Des scènes très dures, à la limite du supportable et d'autres d'une beauté et d'une très grande poésie. De vrais moments de grâce...c'est Julianne Moore, l'une des meilleures de sa génération, qui s'y colle. Comme toujours elle parfaite. Lumineuse, fébrile, forte, douce. Elle éclaire le film de façon incroyable.Le reste de la distribution est au diapason, de Mark Ruffalo à Danny Glover en passant par Gael Garcia Bernal et Alice Braga, tous très bien.Une vraie grande et belle expérience. Un film passionnant, aussi lumineux que sombre, dérangeant, glglaçant, terrorisant, intelligent, original, parfois sublime, parfois détestable. L'un des films de l'année. Un gros coup de coeur.