Second long-métrage réalisé par Agnès Varda si je ne me trompe pas, "Cléo de 5 à 7" est typiquement synonyme de la Nouvelle Vague française tant les idées de cinéma fusent dans ce film. Du générique de début mêlant la photographie couleur au noir et blanc, dans l'idée d'être au plus proche de la réalité en filmant en temps réel, de cinq à sept heures (du moins 18h30), les événements qui interfèrent la vie de notre héroïne, Agnès Varda signe un film précurseur, une sorte d'OVNI qui innove dans sa matière à chaque seconde du film. "Cléo de 5 à 7" suit, pendant une heure et demi, le quotidien d'une jeune chanteuse, effrayée à l'idée d'avoir un cancer. Ainsi, au fil du temps et des rencontres qu'elle fait durant le film, ses états d'âme changent, passant du désespoir à la joie, émotions que Varda tente de partager à ses spectateurs. Si l'histoire du film est relativement simple, il s'agit avant tout d'une oeuvre poétique, que ce soit dans les images, très belles, jusque dans les dialogues des personnages, dans les chansons chantées par Corinne Marchand, etc... Toutefois, cette poésie, ce film cache un double discours. D'un côté, l'on suit le parcours qu'effectue Cléo dans Paris, mais d'un autre côté, Agnès Varda traite de la peur de l'Homme en général sur la mort, ici représentée par la crainte du cancer. Sans pour autant être négatif dans son ensemble, loin de là, "Cléo de 5 à 7" est une belle oeuvre, originale dans sa réalisation, qui, malgré les thèmes abordés, et d'un étonnant optimisme. Première fois que je regarde un film signé Agnès Varda et je n'en suis point déçu, même si, je dois l'admettre, le film est agrémenté par de courtes longueurs. Mais bon, pas de quoi en faire un drame non plus, ça n'est pas négatif par rapport au film, bien au contraire. Cela permet de ressentir l'ennui dont est atteint Cléo et d'être immergé de plus belle manière dans la vie de cette chanteuse. Hâte de voir le reste de la filmographie de la réalisatrice.