"Le Hobbit", la très attendue nouvelle trilogie adaptée de l'oeuvre de Tolkien et réalisée par Peter Jackson tient ses promesses ! Ce nouveau préquel du "Seigneur des Anneaux" met en scène ici l'oncle de Frodon, Bilbon Sacquet, 60 ans avant les événements de la première trilogie. Bien que le film ait beaucoup de mal à démarrer (l'aventure ne commence qu'environ 40 minutes après le début du film, ce qui est très long et à du mal à capter l'attention), l'épique est quand même au rendez-vous, enchaînant les péripéties jusqu'à la fin du long métrage, qui nous laisse d'ailleurs sur un cliffhanger aussi rageur qu'énorme.
En passant par les trolls, les elfes, les gobelins et d'autres,
le film nous dévoile une seconde fois les paysages magnifiques de la Nouvelle-Zélande qui ont déjà servi de lieu de tournage pour le "Seigneur des Anneaux". Ainsi nous suivons cette compagnie très particulière (13 nains, 1 Hobbit et 1 magicien) au fil de son aventure, allant de forêts profondes aux falaises escarpées en passant par des grottes sombres et dangereuses,
dans le seul but de reprendre le royaume perdu d'Erebor, aux griffes de l'impitoyable Smaug (tout cela est expliqué dans la longue mais ô combien passionnante introduction du film)
. Les personnages de la compagnie, au nombre de quinze donc, ont tous une histoire et sont tous assez bien développés (nous en connaissons déjà un, Gandalf), mais le pari de réunir autant de personnages dans un rôle aussi majeur a conduit certains d'entre eux à être plus présents à l'écran que d'autres, si bien qu'un certain nombre d'entre eux sont en retrait ou mal développés.
Bien sûr, c'est ici Bilbon le protagoniste du film (nommé justement "Le Hobbit"). Il incarne un anti-héros parfait, à l'origine bien ancré dans le confort douillet de Cul-de-Sac et qui va être entraîné dans une aventure qui n'est pas la sienne. C'est alors très intéressant de voir le personnage évoluer dans le film, étant au début une "chochotte" de première mais qui, en subissant certaines situations périlleuses et dangereuses, va s'affirmer et devenir courageux, prêts à défendre ses équipiers.
L'attirail des personnages secondaires est très complet et fait plaisir à voir: nous retrouvons beaucoup de l'ancien casting du "Seigneur des Anneaux" (c'est une prouesse de réunir exactement les mêmes acteurs d'une trilogie vieille de maintenant plus de 10 ans),
dont Elrond, Galadrielle, Saroumane
mais surtout, et ce n'est pas une surprise, Gollum, (dont la réalisation se surpasse une fois encore, jamais une performance capture ne m'avait autant époustouflée jusqu'à présent) au réalisme toujours plus déstabilisant.
Les effets spéciaux sont toujours aussi énormes et plongent littéralement le spectateur dans l'action, si bien réalisée qu'elle en paraît réelle (sauf certains passages, vraiment tirés par les cheveux, mais que voulez-vous, Hollywood touche tous les films à gros budget actuels). Il ne faut pas non plus oublier les décors, les costumes, les accessoires et tout le travail en arrière plan qui sont d'une précision et d'une qualité exceptionnelles, et qui participent fortement à la crédibilité du film et de ses protagonistes.
Certains points me font préférer "Le Hobbit" au "Seigneur des Anneaux" (c'est un choix purement personnel): cette nouvelle trilogie est plus lumineuse et entraînante (saut le début) que l'ancienne, qui, elle, s’avère beaucoup plus sombre, dramatique et oppressante, même si elle est parfois rehaussée d'un peu d'humour. En parlant d'humour, "Le Hobbit" est aussi beaucoup plus généreux sur cet aspect-là. Le "héros", Bilbon, est plus sympathique et beaucoup moins redondant que Frodon et son visage inexpressif. De plus, la fantasy est plus présente, ainsi que la magie. Bien que le film soit très long (2h45 pour la version originale, 3h00 pour la version longue mais on commence à être habitué), le temps passe relativement vite, même s'il m'est arrivé d'interrompre le visionnage.
Enfin, les musiques, signées une fois encore Howard Shore, nous émerveillent tout au long du film.
"Le Hobbit", c'est plus une introduction que l'aventure elle-même
(puisque la majeure partie des événements du film et certains personnages ne sont pas dans le livre d'origine, ce qui a déplu à de nombreux puristes, mais qui moi ne m'a pas dérangé du tout)
qui débute à proprement parler dans le deuxième volet. On peut donc bien pardonner le début long et ennuyeux du film, qui ne sert finalement qu'à expliquer et à situer l'intrigue, mais aussi à mettre en scène la TRÈS longue présentation des nains de la confrérie. Ce film est pour moi un très bon film de fantasy, où nous nous laissons entraîner volontiers, mais pour lequel il faut tout de même s'armer de patience.