Grand retour en terre du milieu avec la première partie (sur trois) de l'adaptation du célèbre conte pour enfant de Tolkien : Bilbo le Hobbit. L'adaptation de cette oeuvre antérieure au Seigneur des Anneaux par la même équipe que les trois précédentes adaptations a suscité enthousiasme et inquiétudes, les attentes étant particulièrement élevées. Aussi, j'insiste particulièrement sur la qualité des critiques de presse, tombant plus bas que jamais. Il y a une règle qui m'a semblé assez évidente : quand on a un cœur de pierre, inutile d'aller voir un conte de fée, encore moins si on est chroniqueur. Ce qui en découlera ne sera que veine parole. Aussi, les critiques presses ayant fait preuve d'un manque de professionnalisme fort représentatif de la déchéance globale de la presse françaises ces derniers mois, je vais essayer de rendre justice à ce film.
Avec le Hobbit, on suit ce cher Bilbon dans une aventure pour reconquérir Erebor, la montagne qui fut le plus puissant des royaumes nains : une occasion pour une nouvelle aventure dépaysante. Globalement, il est difficile de s'affranchir de la comparaison des précédents films, on retrouve le même style, le même genre de présentation. Pourtant, ce premier Hobbit se démarque par plusieurs éléments. Avec un ton plus léger, humoristique même, le film arrache souvent le rire sans que cela ne nuise à la narration. Car c'est bien la narration qui est mise en avant, devant l'action même. Avec une compagnie de 15 membres, difficile de mettre en avant tous les personnages mais un grand nombre d'entre eux trouvent leur place. Si Bilbon, joué à merveille par Martin Freeman, incarne un parfait hobbit, dans la lignée des Merry et Pippin avec le petit plus le mettant dans le premier rôle, Ian Mckellen a plus que jamais l'occasion de faire vivre Gandalf, qui est encore plus mis en avant que dans la précédente trilogie. Et que dire de Thorin qui juste un personnage de légende, avec son caractère en acier trempé, sa fierté comme sa sensibilité.
Car ce qui fait la force du film, c'est bien ses personnages. Parmi les autres nains, tous ne sont pas mis en avant mais certains pourront déjà trouver leurs fans: Kili, Fili, Ori, Balin, Dwalin et Bofur sont ceux qui sont bien présentés. Les 6 autres seront sans doute présentés par la suite, surtout quand on voit ceux qui nous attendent: Dori le lèche-cul ou Gloïn, le père de Gimli. Coté méchant, on voit l'apparition d'Azog, l'orque le plus charismatique de l'histoire du cinéma qui poursuit nos héros au nom d'une vieille vengeance et on trouve le nécromancien encore englobé de mystères.
La trame du film se déroule durant la première moitié du bouquin et le suit à la phrase prêt, tout en y ajoutant deux trames supplémentaires afin de nourrir les grands vides du voyage. Les dialogues sont extrêmement efficaces, la mise en scène est très soignée et le film n'est pas trop dense comme la blockbuster modernes. Rythmé par de très belles musiques signées Howard Shore et Plan 9, le film emporte comme tout beau conte et s'avère plus que prometteur pour la suite, surtout quand on connait la suite et les intentions de Peter Jackson.
Quelques petits hics viennent ternir le tableau, à savoir l'image de synthèse sur le personnage d'Azog (oui, je chippotte, mais quand on sait que c'est Conan Stevens, alias Gregor la montagne de la saison 1 de Game of Thrones qui tient le rôle, on se dit qu'ils auraient put faire bien mieux avec du maquillage ou avec la technologie qui lie Andy Serkis à Gollum), un rythme un peu longuet dans la partie entre le départ de la comté et l'arrivée à Fondcombe et enfin, certains acteurs qui se sentent peu concernés (Elijah Wood peu convaincant -mais mon avis n'est pas tant partagé que ça- dans le rôle de Frodon, Christopher Lee incarnant un Saroumane sans nuance). Tous ces petits détails qui empêchent le film d'atteindre les sommets des précédents films mais qui laisse néanmoins pantois quant à la suite.
Le Hobbit dépasse le Seigneur des Anneaux sur plusieurs points, les personnages sont bien plus convaincants et attachants, la mise en scène est meilleure, les décors mieux mis en avant et la scène d'introduction marquera longtemps les esprits. Pour conclure, disons que ce film est un quasi-chef d'oeuvre et que la suite de la trilogie pourrait sans trop de problème détrôner le Seigneur des Anneaux si la narration est maîtrisé, l'ambiance du livre, toujours respectée et le rythme maîtrisé. Mention Très Bien.
17/20