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stebbins
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5,0
Publiée le 10 juin 2008
Tintarella di Luna est à Gaspar Noé ce que Eraserhead est à David Lynch. Un OVNI unique en son genre fondé sur l'atmosphère organique qui s'en dégage. Ce premier essai, d'une injuste rareté ( aussi bien sur le plan de l'originalité que sur le plan commercial ) est un chef d'oeuvre du cinéma indépendant. Plus calme en apparence que les autres films de son auteur, Tintarella di Luna est pourtant marqué par les obsessions de Noé : la sexualité y est déjà liée à la mort, l'animalité des personnages est frappante. Le court ( trop court ! ) commence par une plongée envoûtante dans une sorte de terrier, plongée accompagnée de la magnifique musique de Bach ( on retrouve peut-être un hommage discret au Miroir de Tarkovski, confirmé par la scène du bègue...). Ce plan d'ouverture atmosphérique, charnel, prend tout son sens à la fin du métrage, lorsque le personnage du machiniste apparaît au bord du gouffre d'un décor rocailleux. Ici, la mise en abîme n'est pas affaire de distantiation mais de nihilisme : l'humanité tout entière est un concentré d'abjections, et Gaspar Noé en a probablement la certitude. Cela dit, le réalisateur porte un regard presque attendrissant sur son personnage féminin qui, sur son chemin, rencontrera la mort. Tout le cinéma de Noé est déjà dans ce petit chef d'oeuvre : bande-son complexe, esthétique brute et pessimisme poétique. Tintarella di Luna est une déchirante histoire d'amour, un poème viscéral fascinant. La mise en scène magistrale est des plus marquantes. Pourquoi ce " grand petit film " n'existe t-il pas en DVD ? Un incontournable.
Première réalisation de Gaspar Noé datant de 1985. Il nous propose avec " Tintarella di luna " (Bronzage lunaire), un format court en N&B pour le moins obscur. Le scénario érotico-fantastique se déroule dans un cadre apocalyptique ; une histoire assez hermétique, qui ne manque pourtant pas de mystère et présente même quelques pointes d'humour. Dans la BO, un final inattendu avec le "Tintarella di luna" titre Twist à succès en Italie en 1959.
Si on adore Gaspard Noé et qu'on souhaite observer les germes de son cinéma, Tintarella di luna est sans doute plutôt intéressant. Je n'ai jusque là vu aucun des films du réalisateur français, et je sais que j'aurais sans doute du commencer par Carne, puis enchaîner sur ses long-métrages, afin de mieux comprendre en quoi ce premier court pouvait être instructif et comment il devrait être lu. Parce qu'en lui-même, il ne recèle que très peu de matière, et paraît extrêmement abscons. Seul élément marquant, cette impression de crudité, que dégage déjà le cinéma de Noé, non seulement rendue par cette image ignoble (sans doute autant due à des moyens dérisoires qu'à un parti pris artistique, mais qu'y pourtant s'y accroche très bien !) mais aussi par une sorte de simplification des gestes (la scène "d'amour", ou celle du "braquage", qu'on dirait caricaturées) qui dessinent les hommes comme des figures grotesques, quasi-abstraites. J'ai eu cette drôle de sensation, d'être face à un film à l'exact inverse d'une recherche d'esthétisme, qui cultive le trivial, recherche un certain décalage vis à vis des constructions de l'esprit humain - grâce à une petite utilisation de Bach en contrepoint - comme la beauté, la subtilité ou la poésie. Ce n'est pas grand chose, mais déjà assez pour attirer ma curiosité.
Le premier court métrage de Gaspar Noé a le mérite d'être radical et exigeant, peut-être trop. De fait, bien que grand amateur de ce cinéaste, ce film en noir et blanc plutôt sans queue ni tête m'a laissé de marbre. Audacieux mais trop abscon, d'autant que le jeu des acteurs est assez moyen.
Au vu de la qualité, on est proche d'un film de1920 (et encore)... Premier pas de Gaspar Noé dans le cinéma, et on ne peut pas dire que c'était prometteur. Comme quoi, en partant de rien, on peut atteindre des sommets ("Seul contre tous", "Irréversible", "Enter the Void").
Comment noter un tel film à présent presque impossible à regarder tellement l'image et le son sont dégueulasses ? Cela dit on sent tout de même que c'est du Noé, forte présence du sexe et dialogues acerbes en témoignent. Il faut quand même s'accrocher pour tout voir.
Certes c'était incompréhensible mais ce n'était pas trop long et les dialogues sont pas mal il m'est difficile de juger les effets visuels à cause de la vidéo qui bugait mais ils avaient l'air corrects. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 3/5