STILL LIFE est le 9e film de JIA ZANG KE avec une critique encore favorable et un prix, celui du Lion dOr à Venise. Son action se passe toujours en Chine, avec un côté documentaire, une image souvent surexposée, des acteurs souvent non professionnels, un décor naturel utilisé sans artifice, au plus près de la vie.
Mais contrairement, à ce que javais vu, il y a dix ans avec XIA WU ARTISAN PICKPOCKET, la magie opère. Cest un film à la sensibilité asiatique qui laisse entrevoir bien plus quon ne pourrait le penser : la vie de ces centaines, milliers, millions de travailleurs, couples avec leurs problèmes, leurs espoirs.
Cest à travers une histoire simple que tout un pays est raconté, en fait il y a deux histoires : celle dun homme qui revient dans la région du barrage des 3 gorges (le plus grand barrage du monde) pour voir sa fille quil na pas vu depuis 16 ans, son épouse sétant enfuie avec ; et celle dune femme dont le mari na pas donné de nouvelles depuis deux ans. Chacun vient de la même région mais jamais ils ne se rencontreront. On va apprendre leur passé et la fin ne sera pas celle à quoi on sattend. Les divers aspects de la vie chinoise sont montrés : la situation administrative, lemploi, la mafia, la prostitution, les rencontres, le monde du travail. Mais jamais, cela ne sera lassant surtout que lancés comme des cailloux sur un chemin, des détails vont illuminés comme ce pont que le mari demande que les lumières soient allumées - dune manière furtive le récit. A limage de la dernière image, celle dun funambule entre deux maisons que regarde notre personnage, nous sommes alors dans une dimension poétique, surréaliste dans ce contexte de villages qui vont être submergés par les eaux et dont les maisons sont détruites à la masse par les ouvriers !
Un monde change, sans joie avec une évolution pas toujours au bénéfice de ceux qui fournissent leur force de travail. Cest ce que nous donne à voir et à réfléchir le réalisateur chinois.