Magnifique en tout point (histoire, personnages, cadrages), Le Scaphandre Et Le Papillon est un film coup de poing à la puissance désarmante qui nous met face à une réalité cruelle et pourtant réelle : l'homme est bien peu de chose au final; en un claquement de doigt, notre vie peut basculer.
Cligner une fois pour dire « oui », deux fois pour dire « non » ; c’est ainsi que Jean Dominique Bauby communiquera avec les siens et les employés de l’hôpital de Berk après son accident vasculaire cérébral, le 8 décembre 1995. Atteint du syndrome d’enfermement, le « locked-in syndrome », il découvrira dès son réveil post-coma qu’il est totalement conscient mais qu’il ne peut ni parler ni bouger excepté son œil gauche. Celui-ci sera son propre papillon avec le monde extérieur qui lui permettra de se libérer de son scaphandre. Curieuse destinée que celle d’un rédacteur en chef du magazine Elle, passionné de littérature et de voyages et qui envisageait l’écriture d’un roman inspiré du Comte de Montecristo dans lequel Dumas faisait déjà référence au Syndrome d’enfermement. Le personnage du Noirtier de Villefort et son propre sort ne semblent alors à ses yeux que former un seul être : un emmuré vivant. Une ambition trop grande qui finit par être punie ? a-t-il songé le journaliste pendant ces longues heures de souffrances mais qui ont donné lieu par la suite à une mémorisation de mots et de phrases d’un livre dont jamais il n’aurait pu penser être l’auteur. Son livre, dicté lettre par lettre grâce au battement de sa paupière est son dernier souffle mais aussi un hommage à sa propre vie qui a inspiré le réalisateur-peintre Julian Schnabel et qui réalise ici son troisième long métrage. Attiré par l’art du portrait et d’hommes hors du commun comme le peintre Basquiat ou l’écrivain cubain Reinaldo Arenas, Schnabel prend un risque majeur dans cette adaptation à savoir la fidélité du témoignage de Jean Dominique Bauby. Le jeu de caméra subjectif avec lequel nous entrevoyons difficilement ce que l’œil de Jean Dominique Bauby tentait en vain de discerner, les flash back et la voix off de Mathieu Almaric sont une belle mise en scène du réalisateur qui réussit dans l’ensemble à ne pas instrumentaliser avec excès ces artifices. Jean Dominique Bauby y apparaît alors tout
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5,0
Publiée le 10 octobre 2020
Le scaphandre et le papillon est l'un des meilleurs film de 2007. Une entreprise totalement artistique qui réussit à tous les niveaux. En m'attendant à un film un peu déprimant j'ai trouvé que c'était exactement le contraire. C'est exaltant, joyeux et inspirant tout en montrant un homme joué par Mathieu Amalric complètement paralysé mis à part la capacité de cligner de l'œil gauche. Il y a un mélange harmonieux de réalisation avec la musique pour améliorer la vie intérieure du personnage principal. Le spectateur ne fait qu'un avec sa frustration intérieure, son imagination débordante, ses folies, ses défauts et ses convoitises. Parfois le film est humoristique et parfois il y a des apparitions indélébiles. L'un des partenaires de longue date magnifiquement joué par Emmanuelle Seigner aidant son amant à communiquer avec lui par téléphone. Un autre est l'incroyable Max Von Sydow dans une performance fascinante en tant que père âgé au cœur brisé. Le film est basé sur une histoire vraie et cela a dû être un énorme défi de porter cette histoire à l'écran. Julian Schnabel a dirigé le casting incroyable et a apporté au projet un sens artistique extrêmement rare dans la réalisation de films. Et pour capturer le monde vu à travers l'œil d'un homme paralysé et le rendre si fascinant il a fallu une énorme compétence...
Alors que les thèmes obscurs font de plus en plus l'objet d'oeuvres d'art (voir récemment "Irina Palm",par exemple),ils semblent être de plus en plus plébiscités par les grandes messes: comme ce scaphandre et ce papillon,séléctionné en compétition à Cannes cette année.Toutefois,certains s'en sortent mieux que d'autres.Si "Irina Palm" parvenait à ne pas tomber dans le graveleux,"Le scaphandre et le papillon",lui,dégringole direct dans la décharge lacrymale et le voyeurisme total.Quoique plus passionnant que "Mar Adentro",le film de Schnabel pose problème de plusieurs côtés: déjà,il remet en cause la question <<Peut-on tout filmer au cinéma?>> ; niveau film sur la paralysie,on pourra répondre non tout de suite puisque ni lui,ni l'insupportable film d'Amenabar ont réussi à ne pas tomber dans les pièges du genre.De plus,il pose un problème au cinéma en général,vu sa médiocrité:qu'essaye de nous dire Schnabel via ce film?Car ce n'est ni un hommage au personnage,ni une glorification de la médecine,ni une réflexion sur le language,ni une preuve d'amour.C'est juste un objet bordélique qui s'éparpille (les flash-backs arrivent soudainement,sans jamais que l'on sache pourquoi) et s'égare,et qui,surtout,agace;comment supporter 30 minutes de caméra subjective à moitié floue,à moitié tremblante,à moitié baveuse,qui bannie le cadrage pour privilégier le vomissement?Dès que le procédé (pas idiot en soi,mais tout simplement mal utilisé) s'arrête,le film ressemble déjà plus à quelque chose,ou du moins il ne flirte plus avec l'abstraction hors sujet.Ce qui ne l'empèche pas d'être aussi mal cadré,aussi mal photographié,aussi esthétiquement incohérent qu'avant.Et en plus de cette laideur énervante (c'est vraiment très moche!),se rajoute l'inanité d'un scénario non-sensesque qui fonce droit dans le mur,enchaînant les péripéties (comprendre scène de rêve,d'imagination,flash-backs) dans le désordre.Quant à la sensation d'immobilité du protagoniste,si elle est bien rendue,elle paralyse tou
4 étoiles pour avoir osé faire un film sur le locked-in syndrom... et l'avoir bien fait. Quelques erreurs cependant: quelqu'un qui émerge d'un coma et ne peut plus bouger que les yeux est... terrifié. Même le pire clown réagit ainsi, personne ne pense à faire de l'humour à ce stade du syndrome. Quant à l'alphabet, il parait limite sadique d'obliger un malade dans cet état à mémoriser les lettres qu'il épelle, alors qu'il serait tellement plus simple de les écrire au fur et à mesure sur un tableau où il les verrait... Autrement, bien vu les remarques douteuses de certains soignants maladroits, la torture de la télé qu'on vous allume ou vous éteint sans penser que vous allez rester des heures ainsi, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre repasse par là, bien vu les amis qui n'ont pas le courage d'assumer ce qui vous est arrivé... C'est un film salutaire, même si l'on sait bien que d'aucuns louent ce qu'ils voient au cinéma, mais ignoreront la même situation lorsqu'ils la rencontreront dans la vie. Pour parler d'autre chose que du réalisme de ce film, j'ai adoré revoir Jean-Pierre Cassel en vendeur de colifichets à Lourdes! Détail technique: comment ont-ils fait pour figer la bouche de Mathieu Amalric dans cette position? Botox? Lidocaïne?
Ce film relate les derniers instants d'un homme, ayant eu une attaque cérébrale et qui pour communiquer avec le monde extérieur, ne peut que cligner d'un œil. Ce voyage initiatique aux confins de l'être humain et de son inconscient transforme chaque image en unique sensation visuelle, à travers le regard d'une âme prisonnière du corps humain. On pouvait craindre une pure mièvrerie à tendance lacrimos, mais le sujet est abordé avec une remarquable intelligence, sensibilité et inventivité. Les interprètes sont remarquables d'émotion contenue et pudique. Une grande leçon de vie, bouleversante qui marque au plus profond.
Ne tombant jamais dans les affres du pathos, cette histoire bouleverse, interroge, raconte. Cette histoire d'un homme où un jour ordinaire tout a basculé, sans raisons. La réalisation est juste, avec notamment les différents jeux de lumière. Almaric est sans fausses notes. Les personnages secondaires chacun dans leur rôle arrivent à transmettre une émotion, partie intégrante du film. Un hymne à la vie aux portes de la mort, un scaphandre dont on ne peut se séparer. La volonté comme moteur de l'existence. Prenant.
Un film très imagé, dont j’attendais énormément au vu de la charge émotionnelle que peut dégager le sujet. Et contrairement à beaucoup de films français, il évite sans problème de tomber dans le mélo, et est bien plus qu’un tire-larmes mielleux. Les acteurs font d’ailleurs preuve d’une sensibilité rare. La mise en scène de Julian Schnabel ne cesse d’étonner, et apporte une vitalité et une énergie vitales au film. Tout n’est pas parfait, loin de là (notamment au niveau du traitement des évènements datant d’avant l’accident cérébral), mais on retiendra surtout tout le mérite que doivent en tirer ses auteurs.
Un film bouleversant, le réalisateur au travers de son personnage nous livre une vraie preuve d'humanité. La mise en scène est très audacieuse (vue subjective de Jean Do) rend le film très personnel. On se sent prisonnier tout comme le protagoniste. Tous les acteurs rendent le film très humain et émouvant. A savourer !
Histoire touchante mais à mon goût loin du niveau de Mar Adentro...j'ai été moins touché sans doute du fait aussi que le personnage vit bcp mieux son accident dans ce film...Mais les émotions sont bcp mieux véhiculées dans Mar Adentro... à comparer dans la réalisation, le jeu des acteurs, les émotions mais pas dans le sujet qui est différent...
Un film bouleversant, émouvant...tous les mots sont bons pour décrire ce chef d'oeuvre, qui plus est français (une fois n'est pas coutume). On se sent mal du début à la fin, le scénario est captivant, les musiques sont magnifiques. Même en n'étant pas sensible, on ne peut que verser une larme à un moment donné du film. Maintenant je vais lire l'ouvrage, bien que j'aurais du le faire auparavant. 4,5/5 pour ne pas mettre 5...