Coluche, c'était le bon gars du peuple, nez rouge, salopette rayée, les Restos du coeur, le joufflu qui aimait tout le monde. Mais ce fut aussi l'esquisse d'un nouveau Monde, une frayeur dans le monde politique, le fumeur de spliffs, le fouteur de merde, le drogué, le paumé, le gars qui perd le contrôle. De Caunes, cinéaste à l'occasion, ne l'a pas oublié : c'est un vrai Coluche qu'il dessine ici, entre ombres et lumières. Ou plutôt, c'est Demaison qui en tire les ficelles, le rend lumineux ou obscurci suivant les étapes qu'il traverse. Il est de tous les instants, léger, lourd, ridicule, ringard, et justement, parce qu'il n'est pas lui-même, il est un autre, et cet autre, coup de bol, c'est le personnage qu'il doit interpréter, Coluche. Un mec au coeur et au ventre gros comme ça, les yeux qui pétillent dans la salle comble qui le scrute en frétillant de toutes parts. Un clown, un homme à femmes, un humoriste, un politicien, un homme, un vrai. Un de ces gars qui redonnent le sourire au matin, après une nuit trop courte ou après le travail. Une silhouette joviale, qui bouge et qui danse, qui chante et qui cirque. Alors oui, le titre est parfait : l'histoire d'un mec, ni moi, ni vous, ni lui, non, juste l'histoire d'un mec, c'est-à-dire un peu nous tous, avec des ambitions, des remords, des peurs et des joies. Malheureusement, le personnage a beau être bouleversant comme une nouvelle étoile qu'on viendrait d'inventer, cela ne suffit pas à retranscrire sa personne. En imaginant qu'il n'ait jamais existé, là oui, le film aurait été efficace. En l'état, il n'est qu'un biopic de plus, certes bien fichu, avec des plans-séquences s'il vous plaît et des lumières qui jouent sur le clair-obscur, renforcant les maquillages et les costumes, mais aussi trop lisse et narrativement paresseux. Un faux biopic à vrai dire, puisque De Caunes ne choisit non pas de filmer l'alphabet de Coluche, de sa naissance, point A, à sa mort, point Z (et dont il n'est même pas question, comme s'il é