Strip-tease quelque part dans le temps et dans l’espace
Une petite présentation des protagonistes s’impose. A la réalisation, Akiva Schaffer présente là son premier film. Il fait partie de The Lonely Island, une bande d’humoristes qui sévit au sein du SNL. A ses côtés à la télé et en acteur principal ici, Andy Samberg tient ici son premier rôle au ciné. Premier rôle également pour Jorma Taccone, troisième larron de la bande et sosie officieux de Stéphane Plaza. Au scénario, Pam Brady est une autrice en vue depuis sa fructueuse collaboration avec Trey Parker sur South Park et Team America. Sur le papier, ça tient bien la route.
On fait la connaissance de Rod. L’ado un peu attardé vit avec sa mère et son beau-père. Rod n’a qu’un rêve, devenir un cascadeur de légende pour égaler son défunt père, prouver à son beau-père qu’il n’est pas un bon à rien et, comme celui-ci est gravement malade, parvenir à financer ses soins.
Alors que la musique de Europe raisonne, on voit Rod enchaîner des cascades pathétiques sur sa mob, la cape au vent. Les présentations sont faites, on tient là un loser de première catégorie. Et il en va ainsi pendant près d’1h30. Et croyez-le ou non, c’est fascinant. On ne sait jamais vraiment quand se passe l’action du film, à l’ère d’internet et dans le même temps en pleine époque Renault Fuego. Alors que le frangin tourne en DV cam, Europe continue à mettre l’ambiance. A la mise en scène, c’est le même décalage. Certains plans sont longs, trop longs, beaucoup trop longs pour que ce ne soit pas intentionnel. Ça appuie là où c’est ridicule. Et dans le même temps, ça parvient à être spectaculaire pour de vrai. Surtout, on sent tout l’amour que l’équipe du film a pour ses personnages. D’ailleurs, on les aime aussi. Ils sont entre les débiles de Dodgeball et les gamins des Goonies. Ils vivent l’instant présent et croient en ce qu’ils font. C’est cette sincérité qui fait la beauté du film. Et si les hommages à un cinéma du passé sont nombreux, les clins d’œil ne sont jamais trop appuyés, ce sont surtout des œillades tendres. Bon et en tant que comédie alors ? Et bien c’est franchement réussi. On rit très souvent de tant d’inattendu et le rythme colle parfaitement au récit. L’histoire est resserrée juste comme il faut et la narration ne s’effondre jamais. Tout est dans le concept et celui-ci est assumé à 100 %.
En bref, voici une belle découverte et cette fine équipe est assurément à suivre … A suivre ? A suivre.