Si Daniel Day Lewis tient There Will Be Blood à bout de bras, on peut en dire autant de Tilda Swoon, magnifique dans le rôle de Julia.
Alcoolique notoire, femme exécrable qui se révèle être une mère au cœur d'or, Julia est un personnage ambigu mais fascinant. La première partie du film, sert ainsi exclusivement à en cerner les traits, à lui donner une substance véritable. De réunions chez les alcooliques anonymes aux sauteries diverses et aux soirées huppées, Tilda Swoon donne vie à son personnage.
Puis l'intrigue part, subitement, librement. Sur les demandes d'une mère privée de son gosse, Julia enlève un enfant. Pour l'argent. Mais dans sa fuite, l'ex femme fatale se découvre un penchant affectif pour le bambin: il n'est plus question de le rendre. Sa fuite eperdue ne connaît pas de point de chute: Julia, le film, nous enmène dans les méandres d'un scénario abyssal. Intensification du rythme, visite express du Mexique: Julia ne sait plus très bien où elle (en) est, et non plus.
Le film touche un point sensible: qu'est-ce que la maternité? Se limite t-elle au lien du sang? En sus, d'autres questions se posent: en quoi les comportements de chacun sont-ils rationnels? Qu'est on prêt à faire pour l'argent? Servies par une mise en scène remarquablement maîtrisé, ses interrogations prennent une ampleur inouïes, et on se met à vouloir tout et son contraire. Un véritable film à suspense.
Les premières images dans la boite de nuit laissent présager du meilleur...Puis les choses se gatent un peu : les dialogues apparaissent vite assez bavards et parfois à la limite de l'hystérie. Et forcement les acteurs bien que bourrés de talent surjouent par moment. Le scénario parait un peu tiré par les cheuveux, et les sauts temporels n'arrangent rien. En bref, sans s'ennuyer, on n'adhère jamais complétement. De Zonca, on attend mieux...
Julia possède tous les ingrédients du film indépendant typique : personnages borderline dans une Californie abrutie par le soleil et l'alcool, road movie désespéré à travers le désert et le Mexique, héroïne féminine seule contre le monde entier... Ce serait compter sans un scénario astucieux et une mise en abyme sociale particulièrement acerbe. Julia boit beaucoup. Ses longues jambes juchées sur des talons hauts, elle aime plaire aux hommes et se réveille bien souvent aux côté d'un parfait inconnu qui la jette comme on jette une pute. Julia perd son travail. Seule au monde, n'acceptant pas l'aide du seul homme qui l'aime, elle s'embarque dans une histoire sans issue qu'elle voit comme le seul moyen possible de gagner de l'argent. Elle kidnappe un gosse de riche dans le but premier de le rendre à sa mère mexicaine, femme bordeline elle aussi. La fuite en avant de Julia l'emmène jusqu'à Tijuana où l'issue semble écrite. Mais un scénario bourré de surprises et insensible au prévisible, liant destins personnels et contexte ethnique et social, rend ce road movie particulièrement édifiant. A ce titre, le passage de la frontière américano-mexicaine est tout simplement extraordinaire. De même, le personnage de Tom, garçon de 8 ans mutine et jamais hystérique, est loin des clichés : petit animal lourdaud, gosse de riche prenant à son compte le discours dominant du self-made man, il ne redevient un enfant qu'au contact de Julia, d'abord brutale et sans cœur, puis peu à peu aimante et protectrice. On pense bien sûr à Gloria. Tilda Swinton, à l'image de Gena Rowlands, est de ces actrices qui crèvent l'écran, habitent chaque plan d'une rage et d'une sensibilité sans comparaison. Julia suit le destin d'une laissée pour compte qui rêve de s'en sortir par tous les moyens. A travers ce film brillant et brut de décoffrage, Zonka nous rappelle que nous vivons dans un monde détruit et violent, dans lequel ceux qui sont au bord de la route sont plus nombreux que ceux qui s'y promènent.
l'actrice principale est tout simplement brillante. j'ai été éblouie par son interprétation. à voir et à revoir pour les dialogues non polissés, pour les gouttes d'humour distillées de manière parfaite et surtout vous l'aurez compris pour Tilda Swinton merveilleuse et convainquante en alcoolique au petit matin. Je le conseille le meilleur film en ce moment.
Tilda Swinton est remarquable mais le film est un peu trop long et le scénario laisse parfois quelque peu à désirer. D’un côté le personnage de Julia parait très intelligent (cf la recherche des kidnappeurs au Mexique) et d’un autre d’une naïveté improbable (cf gober l’explication de la mère du petit Tom pour convaincre Julia de kidnapper son fils).En bref bon film mais aurait pu être plus abouti.
Un grand bonheur que ce film. Oui d'accord, très inspiré de Cassavetes. Et alors? Cassavetes lui même, dans ses premiers films, s'était inspiré de Godard. Ainsi va la vie, ainsi vont les artistes, s'inspirant, se nourrissant les uns les autres sans se copier. Julia fait un bien fou au cinéma français. Zonca filme vraiment, il aime ses personnages et n'hésite pas à les présenter sous tous leurs aspects, il embarque avec lui le spectateur dans un voyage véritable, il ne pré-mâche rien mais laisse vivre ses plans. Et tout cela servi par un véritable scénario, moderne, une exigence de cinéma. Et il offre à une actrice magnifique l'un de ses plus beaux rôles. Chapeau!
Percutant, émouvant, violent... on sort de la salle sacrément remué. Tilda Swinton est à couper le souffle, incarnant ce personnage incroyable avec justesse et sans fioritures... enfin une actrice qui n'a pas peur du paraître! Aucun tabou dans ce film, des relations humaines pour une fois parfaitement réalistes... on est portés et en haleine durant les 2h30 de ce film vraiment incroyable, pas de temps morts, pas de scènes sans interêt. Une très bonne surprise. A découvrir sans hésiter, pour tous
On n’attendait pas forcement d’Erick Zonca, l’inoubliable réalisateur de “La vie rêvée des anges”, un thriller road movie à l’américaine autour d’une femme alcoolique et paumée qui s’emmêle les pinceaux dans un enlèvement d’enfant suicidaire et bâclé. On n’attendait pas non plus la révélation d’une interprète formidable en la personne de Tilda Swinton qui s’adapte parfaitement au rythme haletant du film, rappelant par moment la Susan Sarandon de Thelma et Louise. Une vraie réussite malgré quelques outrances dans la peinture de l’hystérie de notre apprentie du kidnapping.
Tilda Swinton est extraordinaire dans ce film à la fois ammoral et sincèrement positif. Magnifiquement filmé, il met en scène une femme malheureuse, profondément malheureuse que l'action pousse à changer en devenant quelqu'un de meilleur. Je le conseille vraiment, on ne voit pas le temps passé !
Un très bon road moovie très bien joué par T. Swindon une actrice que je n'avais jamais vue mais dont les très longues jambes me resteront en mémoire. La transformation d'une alcoolique invétérée partie pour enlever un enfant et le rendre à sa mère mais qui change ses projets à des fins mercantiles. La kidnappeuse et l'enfant se prennent d'amitié, d'autres kidnappeurs entrent en jeu et la fin apporte la rédemption. Dur mais captivant, je me suis rendue compte en sortant que ce film avait duré longtemps.
Bon film dont les jolies facettes disparaissent malheureusement sous la lenteur . Dommage , si il avait été + condensé , ce film pourrait devenir un classique de road movie. Il me fait d'ailleurs penser à Paris Texas. Bref dommage que ca soit si long !
Ce n'est pas un film sur l'alcoolisme, c'est un thriller où les situations complexes et dramatiques vont crescendo et tiennent le spectateur en haleine. C'est très bien joué. Mise en scène vive en dépit de la longueur du film. A voir