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Un visiteur
5,0
Publiée le 12 mars 2008
Un film dur mais larmoyant(surtout la fin), Tilda Sinwton est formidable dans ce rôle de kidnapeuse. Un grand film, qui lorgne le côté drame plus tôt que celui du thriller. Un grand film avec une actrice en forme que j'espere on se souviendra pour les Oscar et le César 2009, en tout moi j'y penserai.
Parmi les metteurs en scènes français du moment, un certain Erick Zonca se détache. Lui, que les salles françaises n'avait pas vu depuis huit ans déjà, revient avec un nouveau film en anglais, entièrement porté par le charme d'une actrice anglaise récemment Oscarisée, j'ai nommé Tilda Swinton.
Elle incarne ici Julia Harris, alcoolique américaine dont la vie n'est pas aussi rose que ses vêtements affriolants du soir, et qui va découvrir une évolution constante dans sa vie lorsqu'elle rencontre sa voisine d'immeuble, dépressive et illuminée, qui va lui confier la délicate mission de kidnapper son enfant. Le film semble comme séparée en plusieurs parties, marquant les étapes de l'héroine : durant ces deux heures vingt, elle passe de femme perdue à femme courageuse, mais dont son instinct égoïste et certains de ses doutes persistent, la rendant donc malgré sa situation, encore plus humaine. Oui, l'Humain n'est pas parfait, et le personnage de Julia en est l'exemple parfait.
Zonca utilise un rythme propre à l'héroïne, et c'est la raison pour laquelle le film ne cesse de valser entre différents genres cinématographiques : le drame, le thriller - quelques scènes vraiment prenantes et violentes se démarquent - et surtout, le road movie. En cavale, les protagonistes parcourt les plaines sauvages de la frontière Americaine avec le Mexique, et dont le réalisateur en profite pour dresser un portrait de la politique américaine avec les étrangers ou encore démontrer la violence et la corruption au Mexique, tout cela en privilégiant la présence du personnage principal.
En clair, une parabole intelligente, brutale et réellement passionnante sur les instincts féminins, que la géniale Swinton transmet parfaitement dans son jeu, devenant alors de son personnage l'une des femmes de cinéma les plus intriguantes de ces dernières années. C'est franchement avec ce film qu'elle méritait son Oscar.
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4,0
Publiée le 19 mai 2009
D’une durèe de 2h20 que l’on ne voit pas du tout passer, l'histoire de la dingue et alcoolique "Julia" qui perd pied et kidnappe un enfant de huit ans, est un portrait bouleversant d'une sèductrice paumèe! La cavale, dont l'issue semble fatale, commence alors entre le Sud des Etats-Unis et le Mexique! Une cavale dont on sort èpuisèe, comme si l'on avait vraiment mènè avec Tilda Swinton, en même temps qu'elle, cette descente aux enfers d'une femme flamboyante et pathètique! Eric Zonca, qui n'a rien perdu de la fluiditè de sa camèra, abandonne la chronique sociale de ces prècèdents films pour s'attaquer au thriller, un genre pour lequel il tournait pour la première fois en anglais! Mûri pendant cinq longues annèes, "Julia" inspirè au rèalisateur par un clichè d'Helmut Newton est servi par la performance inoubliable de Tilda Swinton, sauvage, belle et bouleversante, qui porte le film à bout de bras! Un grand film tragique, entre suspense et tension, qui nous vrille d'une sourde angoisse...
Il aura fallu dix ans après le succès international de "La vie rêvée des anges" pour qu'Erick Zonca revienne à la réalisation avec cette variation autour du thème développé en son temps par John Cassavetes (1980) sur le compagnonnage improvisé par les circonstances entre une femme solitaire (une prostituée dans "Gloria", une alcoolique dans "Julia") et un jeune enfant venant réveiller un instinct maternel enfoui sous les aléas d'une vie chaotique. L'hommage est sans détour, le titre du film de Zonka ne laissant pas de place au doute. Le road movie mouvementé est le mode d'expression commun aux deux films. Comme Gena Rowlands avait marqué de son empreinte le film de son époux, Tilda Swinton illumine les gros plans de Zonka qui caméra à l'épaule ne manque aucun des tourments exprimés par la grande actrice anglaise qui commençait tout juste à asseoir sa réputation internationale. Le côté référentiel du film ne fait pas de "Julia" le choc espéré après une si longue absence mais montre l'attachement de Zonka réalisateur très parcimonieux à une certaine forme de cinéma
Julia est une jeune femme hyper borderline ; alcoolique, ses soirées terminent en quasi coma éthylique dans les bras d’hommes toujours différents… en journée, elle essaie de se maintenir dans l’emploi et trouver les moyens de survivre. Alors quand se présente la possibilité de toucher le gros lot ; pourquoi pas, même si çà passe par un enlèvement d’enfant. Et là c’est parti pour un road-movie d’enfer trépidant et truffé de rebondissements. Zonca maintient le spectateur sous tension grâce à un scénario tordu mais surtout à une interprète exceptionnelle. Tilda Swinton irradie le film, elle est Julia Harris de la fille paumée du début à son extrême lucidité et humanité à la fin du film. Laissée sur le bord d’une route au terme de ce périple, on l’est tout autant qu’elle. Le tout saupoudré d’un petit syndrome de Stockholm pour le jeune garçon rapté… à moins que lui tout aussi lucide que Julia percute qu’elle est sa bouée de sauvetage malgré tout. Une belle question sans réponse avec laquelle nous laisse Zonca en fin de film. Thriller, bien entendu, mais ce qui fait l’ampleur de ce film c’est que Swinton et Zonca font vivre 3 films en 1 : thriller, road movie sombre et « vagabondage onirique » (j’aime bien cette expression lu dans Figaroscope). Des imperfections, mais le rythme et l’interprétation feront taire même les plus grincheux. Belle séance de rattrapage pour moi… Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Ici, le spectateur suit avec un certain malaise le destin pathétique d'une femme qui a de plus en plus de mal à cacher son alcoolisme. Elle finit par perdre pied et spoiler: kidnapper un enfant de 8 ans. Cette nana, véritable épave ambulante, est plutôt antipathique, d'ailleurs comme le gamin du film. Mensonge après mensonge, elle s'embarque dans des embrouilles inextricables. Même si ce road movie a tendance à s'éterniser, impossible de décrocher. L'actrice Tilda Swinton donne vraiment de sa personne dans ce film bordélique, passablement improbablespoiler: (le "surenlèvement") , et dérangeant.
Une héroïne qui n'a rien a envier aux héros masculins et qui reste femme. c'est peut-être ça l'ambition du film. L'émotion est présente mais l'ensemble reste tout de même de l'ordre du stéréotype du genre. C'est à dire repose sur l'ambition de faire un film dans la même veine que tant d'autres. C'est toujours moins intéressant que de partir du réel.
Alcoolique et fébrile, Julia s'oublie dans des folies nocturnes dont elle n'a pas souvenir au petit matin et qui lui valent de perdre son travail. Femme de caractère dont le tempérament, associé à l'intrigue à venir, rappellera la Gloria de John Cassavetes, Julia est un sujet au coeur sujet (le titre du film l'indique), lequel on n'attendait pas forcément de la part d'un réalisateur français. Eric Zonca tourne aux Etats-Unis un thriller à l'américaine dont l'intrigue et l'efficacité n'ont rien à envier aux spécialistes locaux. Le forfait insensé et improvisé dont se rend coupable Julia prêterait à sourire si le film était une comédie. Mais c'est un drame, tendu et brutal, que Zonca réalise, avec quelques scènes qui sont particulièrement difficiles et dérangeantes. Le cinéaste met en scène une intrigue tout en mouvements et en impondérables. On voit bien qu'au coeur de l'action et de l'aventure, le cinéaste ne cesse d'étudier son personnage; observe comment sa Julia, déterminée et fiévreuse, lutte pour garder la tête hors de l'eau.
Fuite en avant prenant aux tripes, de plus en plus, Julia est aussi le rôle d'une vie pour une actrice géniale, Tilda Swinton. On sort sonné du bouquet final.
Tilda Swinton sublime d'un bout à l'autre de la "route". Elle porte à elle seule le film beaucoup trop dense de par les "choses" que Zonca voulait aborder. Hommage non caché à Gloria de Cassavetes le film n'en garde que les plans magnifiques que Zonca s'approprit au dépend d'une histoire trop écaltée pour être intéressante et attirante. Pas baclé juste trop personnel. Reste l'envie et l'amour du cinéma que Zonca transmet à travers sa réalisation, juste trop diffuse. Swinton remporte donc haut la main les souvenirs restants après séance...Sublime prestation, loin de La Môme...
Julia est un film qui devient de plus en plus palpitant au fur et à mesure de son avancée en durée. Le départ est assez poussif et ne s’appuie que sur un très bon jeu de Tilda Swindon, remarquable de présence d’un bout à l’autre du film. Sa gestuelle, au niveau du visage est assez impressionnant dans toute la première partie où elle est le plus souvent ivre. Dès l’enlèvement de l’enfant (bien joué par Aidan Gould dont le jeu discret impressionne, alors que paraît il, il était médiocre lors des essais avec Zonca), Julia devient vraiment un road movie réussi. Zonca filme avec une grande force le désert californien à qu’il donne beauté et sensation de vertige (belle qualité de photographie). La scène se situant dans la gare routière est très maîtrisée par son sens du découpage dont il ressort un suspens très hitchcockien. Le Mexique, bien que caricaturé, donne au spectateur une sensation d’étouffement. Le film de Zonca ressemble à Gloria de John Cassavetes et bien que moins réussi que son aîné, il reste prenant grâce à Tilda Swindon qui entretient avec le petit garçon des relations subtiles (voir la scène superbe où la femme vante les qualités de sa mère biologique).
Erick Zonca se la joue à l'américaine. Et il faut bien reconnaître qu'il a su assimiler les leçons d'un certain cinéma américain qui, à côté des grandes productions tonitruantes, sait donner de l'importance aux décors et aux personnages. Tilda Swinton est formidable et elle porte sur ses frêles épaules tout le film.
Un film français comme on en voit rarement. Une actrice exceptionnelle, mise en scène remarquable. Le seul film de la semaine à afficher un tel niveau.
On ne peut pas dire que le film démarre sur les chapeaux de roues... Erick Zonca prend d'abord le temps d'installer son protagoniste dans un contexte riche en tensions, contexte qu'il va par la suite dynamiter puisque l'on passera des Etats-Unis au Mexique. En d'autres termes : une fois les présentations faites, la gradation du suspense insuffle à Julia une puissance assez extraordinaire. Tilda Swinton trouve ici l'un de ses plus grands personnages, rôle de composition salutaire pour une actrice de cette envergure. Sur le plan de la mise en scène, Julia est certainement le long métrage le plus abouti de son auteur : Zonca s'éloigne du naturalisme de ses deux précédents films pour nous livrer un thriller aux résonnances viscérales, un polar baroque et inspiré. Il y avait fort longtemps qu'un réalisateur français n'avait pas écrit un scénario aussi implacable dans son suspense. Julia est le genre de bijou scénaristique qu'il faut préserver comme un espèce rare. Un excellent thriller qui témoigne d'un certain renouvellement de la part d'Erick Zonca. Ce cinéaste n'a visiblement pas fini de nous suprendre...